Editorial

  INSS, où étiez‐vous ?

 

Jean Marie Vianney Niyongabo, Journaliste.

C’est déplorable que plus de 90% des employeurs ne sont pas dans la cadence de la protection sociale.  Les données rapportées par l’Institut National de Sécurité Sociale en disent mieux. Les statistiques montrent que sur 14 373 employeurs recensés au niveau national jusqu’ à la fin de l’année 2022, seulement 1368 employeurs sont affiliés à l’INSS, soit 9,5%. Dans la municipalité de Bujumbura, seulement 761 employeurs sont affiliés à l’INSS sur 8587 employeurs recensés. Cette situation inquiète plus d’un.

Pourtant, la question qu’on se pose est de savoir où était l’INSS jusqu’ à ce que la situation arrive à ce niveau.   Cet institut devrait faire tout le possible à temps pour éviter qu’il y ait beaucoup d’employeurs qui échappent à la protection sociale vu que les conséquences sont fâcheuses pour les employés comme l’indique Tharcisse Nkanagu, expert chevronné dans ledit domaine.

Il explique que ces derniers sont guettés par une pauvreté innommable.  Ils ne deviendront que des personnes gueuses parce qu’ils n’ont pas de force pour travailler. Et celui dont la protection sociale n’est pas garantie devient une charge pour l’Etat et sa famille.

C’est pour cela que cet expert demande à l’Etat de consentir beaucoup d’efforts pour inverser la tendance.  Selon lui, un pays qui prend soin de sa population accède facilement au développement. Il le dit ainsi, car il a été constaté que la protection sociale se porte bien plus dans les pays développés que dans les pays en voie de développement.

Essayer d’améliorer le cadre légal pour rendre attractif le domaine de la protection sociale est alors une nécessité.  A titre illustratif, la majorité des employés souhaitent que le plafond de cotisation soit revu à la hausse pour permettre la revalorisation de la pension de vieillesse.

Chez nous, le plafond est fixé à 450 000 FBu. Les primes qui sont de 10% du salaire de l’affilié destinées à l’INSS contre le minimum de 30% proposées par l’OIT sont calculées sur base de ce plafond.

Cela fait que le retraité ne peut pas dépasser une pension de vieillesse de 400 000 FBu au maximum comme le souligne Gal Emmanuel Miburo.

Ce plafonnement fait que les retraités ne bénéficient pas de pensions de vieillesse qui leur permettent de joindre les deux bouts du mois.  Imaginez pour un retraité qui touchait un salaire de 5 millions de FBu et qui ne dépasse pas une pension de vieillesse de 400 000 FBu.

La gestion de ce montant lui semble très difficile.  Et c’est la raison pour laquelle les retraités sont malheureux. Ils mènent une vie misérable et cela les conduit souvent à une mort précoce.

Sachez que cette situation se présente ainsi au moment où la mesure du Président de la République du Burundi d’accorder aux retraités une pension de vieillesse qui équivaut à leurs derniers salaires avant leur départ à la retraite tarde à se concrétiser depuis 2020.

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Jean Marie Vianney Niyongabo.

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