Editorial

Le taux d’inflation régresse

C’est une bonne nouvelle pour les ménages qui vivent au jour le jour. Les données de la Banque centrale montrent une faible régression du taux d’inflation. Le pays a connu un pic entre les mois de février et mars 2023 qui affichaient un taux d’inflation qui dépassait les 32%. Vers la fin de l’année, l’inflation a chuté de 12 points passant de 26% à 20% entre les mois d’octobre et décembre 2023.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

Ces données indiquent que le pays pourrait plonger de nouveau dans la déflation qui parfois accompagne une période de forte inflation. A l’inverse de l’inflation, les prix diminuent de façon généralisée pendant la déflation. Ainsi, elle provoque une baisse des prix qui incite les consommateurs à reporter dans le futur leurs achats en espérant pouvoir profiter de cette baisse généralisée et continue des prix. Par contre, cette situation laisse peu de possibilités aux entreprises d’augmenter leurs marges bénéficiaires. Le climat des affaires devient incertain et l’investissement fléchit. Le marché de l’emploi se contracte. Ce qui freine la consommation. La déflation est donc aussi dangereuse qu’une inflation galopante non maîtrisée.

L’année 2024 apporte un léger mieux. Il est attendu une bonne récolte de céréales pour la saison 2024 A en raison des précipitations favorables, de la disponibilité des engrais et des semences de maïs améliorées. La production des cultures tolérantes aux pluies abondantes comme les tubercules et les bananes devraient être bonne pour compenser la baisse de la production des haricots. Les premières récoltes de la saison 2024 A ont stabilisé la tendance mensuelle des prix des denrées alimentaires de base. En décembre, les prix du maïs, du manioc et de la patate douce sont restés stables par rapport au mois de novembre tandis que les prix des haricots et du riz ont diminué respectivement de 20% et 5%.

 

Pour atténuer les effets de l’inflation, les gouvernements prennent une série de mesures. Ce sont notamment l’exonération de certains produits de taxes et de droits de douanes, la promotion des exportations, etc. Pour les salariés, on calcule les annales en fonction du taux d’inflation. Le Code du travail stipule que le travailleur devrait percevoir des primes et autres avantages chaque année. Des annales sont reversées également aux salariés pour atténuer les effets induits par l’inflation. L’augmentation du salaire est automatique à la fin de l’année pour chaque fonctionnaire. Au Burundi, la convention interprofessionnelle de juin 1980 fixe au minimum les annales à 3%.

Parmi les critères de convergence de la CAE pour la création d’une monnaie unique (à l’horizon 2025) figure la maîtrise de l’inflation autour de 4%. Les économistes expliquent que le but de ce plafonnement est de stabiliser les économies de la sous-région. Une forte inflation pousserait les habitants à franchir les frontières pour s’approvisionner là où les prix sont abordables. D’où le risque d’exode vers les autres pays membres.

Pour le moment, le gouvernement et ses partenaires œuvrent pour des reformes visant à maîtriser la crise économique qui perdure. En ce sens, le ministre en charge des finances, du budget et de la planification économique et la Représentante Résidente du Groupe de la Banque Mondiale au Burundi ont viennent de signer un accord de 40 millions USD pour faciliter l’importation des produits dits stratégiques tels que les engrais et les produits pharmaceutiques.

A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

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éditorial

Un environnement des affaires peu attractif

Un environnement des affaires peu attractif

A l’instar des autres pays, le Burundi se lance dans le redressement de son économie pour améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités sociales. Ainsi, « le pays s’est engagé sur la voie de la transformation économique de manière à augmenter et diversifier la production sans entraver l’équilibre écologique », a déclaré le président de la République Evariste Ndayishimiye lors du sommet des chefs des Etats tenu à Nairobi le mois précédents. La campagne de lutte contre la pauvreté pour aspirer à la prospérité partagée et un développement durable se heurte à des défis de taille. Même si le gouvernement s’est donné un pari de l’émergence endéans 16 ans, à travers sa nouvelle « Vision d’un Burundi Emergent en 2040 et Développé en 2060 », l’économie nationale est plus que jamais exposée aux chocs extérieures.
  • Journal n° 607

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