Culture

Musée Vivant : Il y a quand même de quoi se réjouir

Après 44 ans d’existence, le musée vivant de Bujumbura a toujours fait face à des difficultés de modernisation. Ayant subi les contrecoups des crises qui ont endeuillé le pays, ce monument culturel est parvenu à rester debout. Pour Professeur Emile Mworoha, il y a de quoi se réjouir, car le Musée Vivant est aujourd’hui une réalité

Le ministère en charge de la culture a initié depuis sa création en 1977 une politique culturelle pour préserver la culture burundaise. Parmi les nombreux projets lancés par professeur Emile Mworoha, ministre en charge de la culture d’alors, le Musée Vivant de Bujumbura a connu une certaine réussite. D’ailleurs, ça aura été un des rares projets entrepris pour promouvoir la culture burundaise qui n’ont pas été condamnés à l’oubli. Aujourd’hui, le zoo du Musée Vivant de Bujumbura abrite différents type d’animaux. De nombreux artisans y travaillent et y exposent leurs œuvres d’art et cet espace est doté d’un théâtre.

Dans sa vision, le professeur Mworoha voulait offrir  au public une vitrine où on pouvait trouver toute la représentation de la culture, de l’art et de la faune du Burundi. « Il fallait que les enfants, les citadins et les étrangers qui visitent le Burundi puissent voir comment se présente une case royale par exemple », explique-t-il. Cependant, cet historien qui s’était inspiré du musée vivant de Niamey au Niger affirme que son projet n’était que provisoire au départ avant de s’affirmer définitivement. Il n’y avait pas grand-chose au début, mais le premier pas en appela le deuxième. De toutes les façons, l’historien fondateur de cet espace symbole du Burundi  s’en réjouit : « Après, les gens ont aimé que ce projet se soit transformé en un véritable musée vivant», se félicite-t-il. Dans la suite, le gouvernement l’a considéré comme un musée vivant permanent. Ainsi, la faune  y a été augmentée au fur du temps. A part le zoo et l’artisanat, on y trouve le théâtre. Evidemment, les différents évènements qui ont caractérisé l’histoire du Burundi ne se sont pas passés sans avoir des répercussions sur ce site touristique érigé en pleine ville.

Emile Mworoha, historien et ancien professeur d’université : « Il y a de quoi se réjouir, car le Musée Vivant est aujourd’hui une réalité ».

Le Musée Vivant a sa place dans le développement économique

Comme c’est le cas pour les musées vivants d’ailleurs dans le monde, le Musée Vivant n’est pas insignifiant sur le plan du développement. Pour Emile Mworoha, le Musée Vivant a permis aux artistes de gagner leur pain. « D’une part, le Musée Vivant est un milieu d’exposition d’objets d’arts où les touristes viennent s’approvisionner. Ce qui permet aux artisans de gagner un peu d’argent.  Pour lui, le musée Vivant est une vraie source de financement ou d’enrichissement.

C’est également un site touristique représentatif de toute la richesse de la biodiversité du Burundi à portée des visiteurs. En effet, il est très accessible et proche des nouveaux visiteurs du Burundi dont la première destination est la capitale economique Bujumbura, le Musée Vivant sert d’échantillon, un avant-goût qui peut inciter à la découverte du pays. Malheureusement, on se rend compte que le flux des visiteurs de cet espace culturel a diminué au fur du temps.

En 1990, juste 3 ans après sa création, le Musée Vivant a enregistré 50 000  visiteurs, un score qui atteindra 71 000 visiteurs plus tard en 2000  pour se stabiliser à 80 000 visiteurs en 2010. En 202O, le nombre de visiteurs aura drastiquement chuté jusqu’à environ 10 000.

Le Musée Vivant a réussi après tout…

Le professeur Mworoha qui connait l’histoire du Musée Vivant depuis sa création ne désespère pas. « Une grande partie des objectifs a été atteint, surtout celle de valoriser la culture traditionnelle à travers la fabrication des objets d’art traditionnels. Les enfants de la ville peuvent désormais se représenter la culture burundaise», affirme-t-il. Il rappelle qu’il faut toujours consentir des efforts pour se maintenir sur la ligne de l’objectif. Pour lui, quand on s’est fixé un objectif, il faut l’améliorer constamment. « Aujourd’hui, on peut se réjouir du fait que le Musée Vivant est une réalité malgré les crises que nous avons traversé qui ont été à l’origine des ralentissements au niveau de son amélioration», indique-t-il. Cet ancien professeur d’université espère un moment que le Musée Vivant pourra être amélioré. « L’important est que ce musée est là. Espérons que le temps de l’améliorer viendra pour en faire une vraie vitrine pour notre culture», conclut M. Mworoha.

A propos de l'auteur

Jonathan Ndikumana.

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Un commentaire
  • nduwayezu jean claude dit :

    PROF Emile je vous félicite du pas déjà franchis mais je souhaiterais que les locaux traditionnels soient bien entretenus et les animaux soient biens nourris

Les commentaires sont fermés.

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