Editorial

Naître dans une mangeoire n’est plus le monopole de Jésus

A une semaine de l’anniversaire de la naissance de Jésus Christ qui marque le début de la chrétienté et à deux semaines de la célébration de la bonne année (Saint Sylvestre), la vie au quotidien bouillonne. Des petits au plus âgés, les habitudes du 25 décembre, jour de Noël et du premier janvier, jour du nouvel An étaient de vivre en famille, à l’église… des moments précieux. C’étaient vraiment des jours d’allégresse, des jours de joie et qu’on attendait impatiemment.

Mélance Maniragaba, rédacteur en chef adjoint.

A Noël, d’ailleurs la veille, des homélies retentissaient dans les églises. Des voix angéliques, des enfants, des femmes et des hommes étaient le commun des églises. A la bonne année, des hommes se rassasiaient jusqu’à jeter de l’argent dans les rues ou là où ils avaient passé leur réveillon, soit dans les cabarets ou en famille.

Est-ce de même pour le moment ? Va-t-on chanté Alléluia alors qu’on n’a presque pas mangé une fois pendant la journée ? Va-t-on avoir de l’argent à jeter un peu partout ?

La tendance est déjà inversée et c’est déjà une réalité. Naître dans une mangeoire d’animaux n’est plus le monopole de Jésus. Les fêtes de fin d’année vont se célébrer dans une mangeoire d’animaux.  Ils vont se célébrer dans une morosité inextricable.

Pour les croyants et les Chrétiens, la naissance de l’enfant de Dieu dans une mangeoire d’animaux, réchauffé par la chaleur des bêtes explique les conditions de pauvreté dans lesquelles a évolué celui-ci.

Aujourd’hui, les pénuries répétitives de carburant paralysent le transport et occasionnent une inflation alimentaire innommable. Ce qui ne permet pas au citoyen lambda de joindre les deux bouts de la journée. Innocemment, les enfants réclament la viande pourtant remplacée par des lengalenga ou des feuilles de courge, car le kilo de viande coûte les yeux de la tête, soit 18 mille FBu. Le riz aussi est leur plat préféré. La chanson en langue swahili « Tutakula wali » traduit en français par « nous allons manger le riz » montre à quel point ils l’adorent. Or, le coût d’un kg de riz culmine à 4 000 FBu.

Cela sans oublier qu’ils réclament également les costumes à porter le jour de la fête pour des enfants (Saint Nicolas) et des jouets de Noël. Des anecdotes stipulent aussi que les femmes réclament trop les jours de fête. Ce qui n’est ni vérifié ni vérifiable. Apparemment, on dirait que les hommes sont des innocents. Qu’à cela ne tienne. Les fêtes auront lieu, peut-être que leur célébration n’aura pas la même saveur pour tout le monde.

Malgré cela, nous ne sommes pas là sans savoir les impacts destructifs de recourir au luxe pour des ventres toujours insatisfaits. Sachons qu’en janvier, le ventre va également réclamer. Consommons donc responsable le peu qu’on a, car demain nous réserve des surprises.

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Un environnement des affaires peu attractif

Un environnement des affaires peu attractif

A l’instar des autres pays, le Burundi se lance dans le redressement de son économie pour améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités sociales. Ainsi, « le pays s’est engagé sur la voie de la transformation économique de manière à augmenter et diversifier la production sans entraver l’équilibre écologique », a déclaré le président de la République Evariste Ndayishimiye lors du sommet des chefs des Etats tenu à Nairobi le mois précédents. La campagne de lutte contre la pauvreté pour aspirer à la prospérité partagée et un développement durable se heurte à des défis de taille. Même si le gouvernement s’est donné un pari de l’émergence endéans 16 ans, à travers sa nouvelle « Vision d’un Burundi Emergent en 2040 et Développé en 2060 », l’économie nationale est plus que jamais exposée aux chocs extérieures.
  • Journal n° 607

  • Dossiers Pédagogiques