L’Association des Agences de Recrutement des Travailleurs Migrants du Burundi (ORAAB : Overseas Recruitment Agencies Association of Burundi) compte mettre en place d’ici un mois un module unique de formation. Cela a été décidé lors d’un atelier de formation des formateurs des travailleurs migrants pour l’adoption du module unique de formation tenu ce jeudi 8 février 2024 à Bujumbura
« Après avoir constaté qu’il y a un défi majeur à l’enseignement de la langue arabe dispensé par les agences de recrutement des travailleurs migrants, nous avons voulu uniformiser cet enseignement », a déclaré Mertus Ndikumana, président de l’ORAAB.
Pour lui, ces agences de recrutement des travailleurs migrants utilisent des formateurs qui sont soit qualifiés soit non qualifiés dans la dispense de la langue arabe et d’autres connaissances sur les besoins en mobilier et immeubles. Pourtant, déplore-t-il, les travailleurs migrants à l’étranger surtout dans les pays arabes et plus particulièrement en Arabie Saoudite ont besoin de communiquer dans la langue arabe ou maîtriser la culture arabe, l’outil mobilier et la forme des immeubles.
C’est dans ce cadre que l’ORAAB a organisé sur fonds propres, un atelier à l’endroit des membres de 26 agences de recrutement des travailleurs migrants dans les pays arabes pour échanger et décider de la mise en place d’un module unique de formation. « Des experts ont été engagés pour faire ce travail », explique M.Ndikumana avant de préciser que l’ORAAB prévoit rendre disponible ce module d’ici un mois.
Ce n’est que le début
Le président de l’ORAAB informe qu’en partenariat avec le ministère des Affaires Etrangères et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), un module de formation est en train d’être préparé.
« Celui-ci paraîtra dans 4 ou 5 mois », informe M.Ndikumana.
Et de rassurer : « Depuis que le Gouvernement de la République du Burundi et le Gouvernement du Royaume d’Arabie Saoudite ont signé deux accords bilatéraux dont l’un sur le recrutement des travailleurs en général et l’autre sur le recrutement des travailleurs domestiques, le 3 octobre 2021 à Riyad en Arabie Saoudite. Les agences de recrutement des travailleurs migrants regroupées dans l’ORAAB ont déjà envoyé plus de 3 mille travailleurs en Arabie Saoudite. Les rapports reçus montrent que ceux-ci se débrouillent sans problème ».
L’œuvre salvatrice de l’ORAAB
L’activité organisée par l’ORAAB est venue au moment opportun, fait remarquer Elysée Ningabire, formatrice en langue arabe au sein de United Lines Recruitment Agency (ULRA).
Elle indique qu’elle a vécu en Arabie Saoudite comme travailleuse migrante pendant 3 ans et 5 mois. Pourtant, martèle-t-elle, à notre époque, c’était comme du hasard, car on migrait vers ce pays de l’or noir sans aucune formation.
« Il était difficile de s’adapter. Nos patrons utilisaient les gestes et les mimiques pour communiquer avec nous », se souvient-elle. Et de renchérir : « Aujourd’hui, les travailleurs migrants vont bénéficier d’une formation sur le même module. Ce qui leur permettra de s’adapter le plus tôt possible dans les pays de destination ».
Abondant dans le même sens, Alice Nzitunga, formatrice en langue arabe au sein de International Working Agency for Development (IWAD) annonce que la non maîtrise de la culture arabe peut influencer le comportement des patrons.
« Il en existe qui s’énervent. Ce qui complique le travail », témoigne Mme Nzitunga qui a passé 5 ans en Arabie Saoudite de 2013 à 2018.
Elle confirme qu’en apprenant le même module, les travailleurs migrants seront capables de se débrouiller et de faire le travail le plus rapidement possible, surtout que les Arabes n’aiment pas la perte du temps.
Les membres des agences de recrutement des travailleurs migrants évoquent également des défis liés au manque de matériel similaire aux matériaux utilisés dans les pays arabes. Jeannette Ndayishimiye de Seekers and Trainning for International Jon Opportunities (STIJO) parle d’une nécessité de disponibiliser les produits de modèle arabe utilisés dans la vaisselle, dans le lavage des habits. Cela sans oublier les fers à repasser, frigos, machines à laver manuelles et automatiques, des réchauds à gaz… Jean Bosco Bizuru de la Société de Formation Professionnelle et de Placement de la Main d’œuvre (SFPPM) insiste sur l’usage de l’image audio-visuelle pendant la formation des nouveaux recrus.
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