Agroalimentaire

Les pêcheries du lac Tanganyika, une fierté burundaise

La production des poissons au Burundi provient presqu’entièrement des pêcheries du lac Tanganyika. Ce lac regorge de plusieurs espèces de poissons de renommée internationale comme le Mukeke et le Ndagala qui font la fierté de notre pays. Certains sont exportés vers les pays voisins, d’autres sont consommés localement. Le point sur différents types de poissons consommés au Burundi

La pêche constitue un important secteur d’activités au Burundi en termes économique et social. La plus grande quantité des protéines animales consommées dans le pays provient du poisson. Le lac Tanganyika est une vraie richesse économique pour la région. Le Ndagala et le Mukeke représentent 75% de la production de pêche.

Mardi 6 octobre 2020, il est 10 heures à l’entrée du marché de Cotebu sis au quartier II de la zone Ngagara. Un marché communément connu comme grossiste pour le poisson. Vers le Nord-Est de ce marché, il y a toute une salle réservée à ce type d’activité. Quelques vendeurs étalent le poisson communément appelé « Mukeke » sur des tables. Cet endroit est un tourbillon de curiosités, d’odeurs, de sons et de va et vient des vendeurs qui circulent pour attirer les clients. C’est leur activité quotidienne. Les clients se pressent autour des étals du marché. A l’intérieur du marché, sur les étals six « Mukeke » de grande taille s’achètent entre 25 mille et 30 mille FBu.  Ceux de petite taille s’achètent entre 10 mille et 15 mille FBu.

Au marché de Cotebu, six « Mukeke » de s’achètent entre 25 mille et 30 mille FBu.

« Ces types de poissons peu connus sont pourtant très délicieux »

Ildephonse Karikurubu connu sous le sobriquet de «Connaisseur» est un vendeur de poissons vêtus d’un vêtement blanc, se tient debout derrière des étals empilés en hauteur avec les prises quotidiennes : Isomvyi, Tilapia, Ingege,… En Kiswahili et en Kirundi, il vante les mérites de ses produits. Le Mukeke est le poisson le plus préféré des habitants de la capitale économique Bujumbura. Ils se bousculent pour en acheter. Selon lui, ces types de poissons peu connus suscitent peu d’engouement pour la population mais, soutient-il, ils sont très délicieux pour ceux qui savent les préparer. « Le tilapia, par exemple, contient sa propre huile et quand il est frit, c’est un vrai délice ». Et d’ajouter que six « Tilapia ou Ingege » s’achètent à 35 mille FBu et Isomvyi et le Sangala de petite taille s’achètent respectivement à 15 mille FBu et 25 mille FBu. Etant de petite taille, « Connaisseur » fait savoir que pour que le poisson reste frais et pour éviter qu’il s’abîme, des chambres froides et une machine à glaçons sont disponibles et fonctionnelles. Selon lui, Le Ndagala est le produit le plus écoulé car, précise-t-il, il nourrit beaucoup de familles burundaises. « La population en raffole. Son prix varie. Il peut partir de 1000 FBu et plus par petit tas ».

Au marché de Ruziba, le poisson aussitôt capturé est aussitôt vendu. Plusieurs sortes de poissons y sont vendus, entre autres « Inkungura », « Nyamunyamu », de petits et grands « Mukeke ». Un Sangala se vend à 20 mille FBu. Selon Cédric Miburo, vendeur de poissons, ces derniers proviennent du port de Rumonge, le plus réputé sur le littoral du lac Tanganyika. Tout dépend du calendrier de pêche. Quand le lac est ouvert, les affaires marchent bien.  Car, explique-t-il, les pêcheurs ont accès au lac pendant 22 jours. Le lac reste fermé pendant sept jours pour permettre la reproduction des poissons. Les poissons venant de Rumonge sont vite transportés vers Bujumbura.

Le Ndagala représente en moyenne 67% des prises annuelles

Néanmoins, le poisson reste moins consommé au Burundi avec un taux de consommation s’élevant à 2 kg par individu alors qu’au niveau mondial, il est de 20 kg par individu et de 7,8 kg par individu au niveau africain. Selon nos confrères du journal Iwacu, les prises de poissons par espèces (1990-2016) montrent qu’au Burundi, la pêche concerne principalement trois espèces : Lates stappersii dénommée Mukeke, Stolothrissa tanganyikae dénommée Ndagala et Lates mariae dénommée Sangala. Ces trois principales espèces représentent 85% des prises annuelles. Dans ce jeu de données, les captures de l’espèce Ndagala représentent en moyenne 67% des prises annuelles, 17% seulement pour le Mukeke et 1% pour le Sangala. Quant aux autres espèces, leur part est estimée à 15%. En 2000, la production du poisson a atteint 17 mille tonnes. Par la suite, elle a chuté d’année en année jusqu’en 2013. Depuis lors, il y a une hausse de la production grâce à la lutte contre l’utilisation des engins de pêche illégaux.

Selon le rapport annuel 2017 de la Banque de la République du Burundi (BRB), les prises de poissons sur le lac Tanganyika se sont accrues de 9,1%, passant de 19.512 à 21.282 T d’une année à l’autre. Cet accroissement est lié principalement à la protection des zones de frayère le long du lac Tanganyika ainsi qu’au découragement de la pêche illicite. Dans les lacs du Nord, la production a, par contre, baissé de 6,2%, passant de 5.334 à 5.002 T.

A propos de l'auteur

Chanelle Irabaruta.

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