Editorial

Le transport lacustre fait face à moult défis

Le développement des infrastructures de transport (routes, aéroports, chemins de fer, ports, etc.). D’après la Banque Africaine de Développement (BAD), la promotion des infrastructures de transport en Afrique constitue indiscutablement un socle pour le progrès économique et la prospérité des populations africaines. Elle est à l’origine d’une amélioration significative du niveau de développement humain et des conditions de vie, de la réduction de la pauvreté.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

Pas mal de pays du continent noir dont le Burundi s’engagent dans un vaste chantier de développement des infrastructures de transport. A travers les partenaires multilatéraux, le pays procède peu à peu à l’extension et à la réhabilitation de son réseau routier. Cependant, les experts insistent sur la combinaison des voies de transport pour réduire drastiquement les coûts de transport. Les études ont déjà montré que l’exploitation du lac Tanganyika réduirait les coûts du transport jusqu’à 40%. En comparaison avec la voie routière, la voie lacustre parait plus économique et plus adapté au transport de gros tonnage. Les bateaux qui font le transport lacustre ont une capacité de transport variant entre 500 et 1500 tonnes. Dans ces conditions, un seul grand bateau peut transporter l’équivalent de ce que peuvent transporter plus de 50 camions.

Certes, le port de Bujumbura est en cours de modernisation, mais il est temps s’il n’est pas encore tard de réfléchir sur d’autres contraintes qui subsistent en amont. Les deux accidents survenus sur le lac Tanganyika intervenus en intervalle d’un mois alimentent les débats sur la sécurité lacustre. Les naufrages au large des côtes deviennent monnaie courante. Ce qui provoque des dégâts humains et matériels considérables. Dans la plupart des cas, les accidents sur la voie lacustre surviennent en raison de la vétusté des bateaux, de leur surchargement mais aussi à cause du fret qui ne respecte pas le tonnage autorisé et l’absence de balisage.

Les principaux ports installés le long du lac Tanganyika sont ceux de Bujumbura, Kalemie, Kigoma et Mpulungu.  Pour le cas du Burundi, le port de Bujumbura est une plaque tournante qui dessert l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda.  Pour ce faire, il serait judicieux pour investir davantage dans la diversification de la flotte. Cela implique l’achat de nouveaux bateaux, de porte-conteneurs, de navire-cargos pour transporter de grosses charges et de paquebots pour assurer le transport des passagers. Il importe de signaler qu’un seul porte-conteneurs peut transporter jusqu’à 110 conteneurs.

Il faudra aménager également des quais d’accostage le long du littoral du lac Tanganyika aux ports de Bujumbura, Rumonge et Kabonga. La mise en place d’une école de navigation lacustre est primordiale pour former les capitaines de bateaux au vu de leur  sous-effectif. A défaut,  la formation des capitaines et des autres   membres d’équipage et l’amélioration des canaux de communication seraient un atout.

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Benjamin Kuriyo.

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éditorial

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  • Journal n° 606

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