Editorial

Une inflation record

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

Depuis 2022, le taux inflation bat les records. Rien n’augure que l’inflation sera maîtrisée avant la fin de cette année. Notre économie subit de plein fouet les conséquences de la crise économique mondiale aggravée par les facteurs internes, en l’occurrence la détérioration des indicateurs macro-économiques.

Les statistiques montrent que l’inflation alimentaire a augmenté de 40,5% en octobre dernier.  L’Institut National de la Statistique du Burundi (INSBU) renseigne que les cours du haricot sec enregistrent une hausse de 95,0% par rapport à la même période en 2022. Pour le moment, les prix des céréales restent élevés. Un kilo de maïs sec coûte 2700 FBu au marché de Gitega. Pour ce qui est du riz, un produit de base dans les zones urbaines, les prix tournent autour de 4 500 FBu le kilo.

Pour ce qui est des légumes, le petit pois frais se raréfie sur le marché de Gitega. Désormais, un kilo de petit pois s’achète entre 14 000 et 16 000 FBu. L’exploitation des marais pendant la saison sèche n’arrive pas à accroître l’offre alimentaire. La population est toujours en attente des récoltes de maïs pour la saison culturale 2023 C. Il faudra attendre la fin de cette année pour que les premières récoltes de maïs atterrissent sur le marché.

L’inflation importée n’est plus à démontrer. Les prix des articles divers (les huiles végétales, le sel, la gamme des produits manufacturés) augmentent en flèche. La double hausse du prix du carburant, la perturbation des chaînes d’approvisionnement et la dépréciation continue du FBu influent sur les prix des produits importés.  La détérioration continue du BIF et la différence de 80 % entre les taux de change officiel et parallèle du BIF entraînent des prix élevés pour les produits alimentaires importés.

L’insécurité alimentaire est à craindre. Ces derniers jours, la sous-région connait une pluviométrie anormalement élevée. Le pays est en proie aux aléas climatiques. Dans les marais, des champs de cultures ont été engloutis par les alluvions. Au niveau des collines, la surabondance de la pluie entraîne l’érosion superficielle et appauvrit le sol en éléments nutritifs. Ce qui plombe la productivité agricole surtout pour les légumineuses et les céréales. Ces chocs affectent fortement les moyens d’existence des populations et impactent également les chaînes d’approvisionnement et les prix des denrées essentielles sur le marché. D’où la hausse généralisée  des prix des produits de première nécessité.

A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

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éditorial

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  • Journal n° 606

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