Entrepreneuriat

Accès au financement limité : obstacle à l’entrepreneuriat féminin

Les femmes entrepreneures font face à un problème majeur, à savoir : l’accès aux financements. Même les procédures bancaires n’encouragent pas les femmes à oser entreprendre, notamment l’exigence des garanties. Des réformes sont nécessaires pour booster l’entrepreneuriat féminin.

 

Les femmes entrepreneures contribuent au développement du pays et il est important qu’elles obtiennent le soutien et le financement dont elles ont besoin pour développer leurs entreprises. Cela a été annoncé par Mary Porter Peschka, directrice régionale pour l’Afrique de l’Est de la Société Financière Internationale (IFC). C’était lors d’une conférence sur l’amélioration de l’accès au financement et aux marchés pour les femmes entrepreneures du Burundi qui a eu lieu à Bujumbura du 29 au 30 novembre 2023.

L’entrepreneuriat joue un rôle clé dans le développement économique et social du Burundi et les femmes sont particulièrement actives dans ce secteur. Toutefois, le fait de créer et de pérenniser une entreprise demande la détermination et la persévérance. Mais il y a de nombreux obstacles sur le chemin. Par exemple, selon Mme Peschka, des recherches montrent que la plupart des entreprises dirigées par des femmes se heurtent à d’importants obstacles pour accéder au financement et aux marchés afin de générer les revenus et de stimuler la création de l’emploi.

« Les femmes sont souvent confrontées à des difficultés pour accéder à la terre, au soutien de leur entreprise pour attirer les investisseurs. Elles sont moins susceptibles de recevoir un financement pour leur entreprise en croissance que leurs homologues masculins », indique Mme Peschka. En outre, des barrières invisibles et des croyances culturelles bien ancrées empêchent encore les femmes de participer à de nombreuses économies. Pour remédier à cela, créer un espace de réflexion sur les défis, les solutions et les opportunités pour accroître l’accès au financement, aux marchés et au renforcement des capacités des femmes entrepreneures au Burundi est opportun et essentiel. Pourquoi ? Parce que le développement ne peut pas avoir lieu sans l’inclusion et un soutien fort aux femmes d’affaires burundaises.

Le gouvernement burundais aux côtés des femmes entrepreneures

« Pour le compte du gouvernement du Burundi, des programmes qui visent à soutenir la femme entrepreneure ont été mis en place, notamment la Banque d’Investissement et de Développement pour les Femmes (BIDF). Mais sa mission et sa responsabilité ne s’arrêtent pas là. Elle continue à aider les opérateurs économiques », précise Marie Chantal Nijimbere, ministre du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme,

Les femmes entrepreneures font face à des problèmes liés à l’accès au financement et au marché. Or, cela leur permettra de devenir des visionnaires et aussi d’avoir des orientations stratégiques ainsi que des plans opérationnels de promotion dans leurs activités. L’accès au financement permettrait aussi aux femmes entrepreneures de mobiliser les partenaires au développement. En plus, les femmes entrepreneures manquent de structures de soutien à l’encadrement de l’entrepreneuriat féminin. Le faible niveau de formation en matière d’éducation financière de la femme et de la fille constitue également un défi. Malgré tous ces obstacles, le dynamisme de l’entrepreneuriat féminin est visible sur terrain.

Pourquoi les femmes ont du mal à avoir accès au financement ?

Selon Mme Nijimbere, la difficulté d’accès au financement est due au fait que les banques formelles demandent des garanties que les femmes ne peuvent pas souvent avoir, notamment les titres de propriété détenus par leurs conjoints. Or, seuls les financements consistants entraînent de profonds changements et donnent aux femmes entrepreneures les moyens d’intégrer les chaînes de valeur productives, d’améliorer leurs perspectives d’embauche, d’utiliser des technologies efficaces et d’étendre leurs activités au-delà des frontières du pays.

Pour que ce but soit atteint, les banques doivent ouvrir leurs portes, assurer l’inclusion financière et un accès accru aux femmes. Pour cela, les institutions financières formelles doivent envisager des approches nouvelles et novatrices de conduite des affaires afin de répondre aux besoins des femmes. Les banques pourraient notamment développer les produits financiers ciblant les femmes, adopter des procédures bancaires favorables aux femmes, y compris la réduction des exigences de garanties ou en mettant en place d’autres formes de garantie.

A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

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