Tourisme

L’activité touristique en berne

Même si le Burundi dispose d’une centaine de sites touristiques, ce secteur reste sous-développé. Différents défis le hantent. Heureusement, la récente tournée touristique du chef de l’Etat avait pour but de le promouvoir. Mais cela ne suffit pas. Il y a toujours du pain sur la planche. Le chemin est encore long et parsemé d’embûches    

Dans son congé gouvernemental, mi-janvier 2022, le Président de la République du Burundi a visité divers lieux touristiques dans différentes provinces dans le but de contempler la beauté du pays. Cette tournée touristique a été organisée dans le but de promouvoir l’industrie touristique du Burundi. Le chef de l’Etat appelle les parents à faire découvrir le Burundi à leurs enfants. Ces derniers grandiront avec l’esprit et la soif de connaître leur patrie, de l’aimer et de la servir. Les sites touristiques visités sont entre autres le monument Stanley et Livingstone (province Bujumbura), les eaux thermales de Mugara (Rumonge), la source du Nil la plus méridionale (Bururi) et les chutes de Karera (Rutana). Il a également visité les lacs du Nord du pays et le sanctuaire des tambours sacrés à Gishora (Gitega) où il a même démontré ses talents dans la danse emblématique d’« Umurisho w’ingoma ».

Quelle est la situation du tourisme au Burundi ?

Le secteur touristique est considéré comme le pilier du développement national. Raison pour laquelle le gouvernement du Burundi a manifesté la volonté de développer ce secteur à travers les documents officiels, entre autres La stratégie nationale de développement durable du tourisme, La vision Burundi 2025 et Le Plan National de Développement du Burundi 2018-2027.

Ces documents montrent comment le tourisme peut être développé en partant de la potentialité écotouristique. Raison pour laquelle le gouvernement via le ministère en charge du tourisme doit mettre en place une politique de développement durable du tourisme en vue de dégager des recettes substantielles pour le développement réel et réaliste du pays. Cela a été dit par Ir Georges Nimubona, directeur général du tourisme relevant du ministère du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme lors d’une conférence de presse qu’il a animée à Bujumbura le 20 janvier 2022.

Le 19 janvier 2022, le chef de l’Etat a visité le sanctuaire des tambours de Gishora et en a profité pour démontrer ses talents dans la danse emblématique d’«Umurisho w’ingoma ». (Photo : © Ntare House)

Les défis à relever

Selon Ir Nimubona, les défis auxquels fait face le secteur du tourisme sont de quatre catégories. Le premier défi est lié au manque de cadre légal qui régit le secteur du tourisme. Le deuxième défi est d’ordre institutionnel. Les ministères se chevauchent dans la gestion des sites touristiques, car différents sites touristiques appartiennent à différents ministères (ministère en charge de l’environnement ou le ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et du Développement Communautaire et dans les parcelles des privés).

Le troisième défi réside au niveau de l’aménagement des sites touristiques. La direction générale du tourisme ne peut pas aménager tous les secteurs touristiques alors que nombreux d’entre eux sont dans les mains des autres institutions. Le dernier défi réside au niveau de la professionnalisation du secteur du tourisme. Ledit secteur connait un manque criant de guides touristiques professionnels. En plus de cela, aucune école ou université ne fait sortir des lauréats qualifiés en la matière.

L’effectif des touristes en baisse

Ir Nimubona indique que le Burundi dispose de 248 sites touristiques dont 127 déjà validés. En 2019, plus de 2,6 millions de visiteurs, y compris les touristes sont entrés sur le territoire burundais. Pendant cette période, plus de 15 812 nationaux ont visité différents sites touristiques du Burundi (tourisme local). Pour l’année 2020, 555 859 visiteurs sont entrés au Burundi. Entretemps, 22 759 Burundais ont pu visité les sites touristiques ou d’autres infrastructures.

Le constat est que le nombre de visiteurs étrangers a beaucoup diminué en 2020. La raison de cela est la pandémie de Covid-19 qui a causé la fermeture des frontières dans différents pays et le Burundi n’a pas été épargné. A considérer de ces chiffres, on constate que les Burundais n’ont pas l’habitude de voyager et de profiter des sites touristiques disséminés à travers le pays.

« Pour ce faire, nous avons un programme de sensibilisation de différents groupes cibles tels que les membres du gouvernement, les parlementaires, les sénateurs, les écoles, les privés, etc. pour les inciter à consommer le tourisme intérieur et pouvoir vanter la beauté du Burundi », fait savoir Ir Nimubona.

Que le Burundi profite du tourisme

« Au Burundi, le tourisme n’est pas développé.  Mais le pays reçoit les touristes d’ici et d’ailleurs qui visitent les lieux touristiques. Le pays pourrait en profiter. Mais les touristes ne peuvent pas venir au pays tant que son image n’est pas suffisamment vendue. Les touristes vont dans un lieu qu’ils connaissent à l’avance ou dont ils ont entendu parler. Ici, la publicité joue un grand rôle », fait savoir Nuru Mukama, président d’Iratiro ryacu, une agence de tourisme.

Pour y arriver, il faut accélérer la promotion de l’image du Burundi à l’interne comme à l’externe. Il faut continuer à sensibiliser les hommes d’affaires pour qu’ils investissent dans le tourisme en construisant de beaux hôtels et en contribuant au réaménagement des sites touristiques, car nombreux d’entre eux sont en piteux état. Pour lui, la récente tournée touristique du chef de l’Etat avait pour but de promouvoir ce secteur. Si ce dernier était développé, cela inciterait beaucoup de personnes et même les étrangers à visiter le Burundi. En conséquence, le pays engrangerait des devises.

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A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

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