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Alice Nzitunga, la miraculée des pays du Golfe

Durant ses cinq ans de séjour en Arabie Saoudite comme femme de ménage, Alice Nzitunga a dû réaliser ses rêves de s’acheter des parcelles et construire des maisons. Elle preste également comme enseignante de la langue arabe dans une agence de recrutement des travailleurs migrants. Elle conseille ces derniers de se rendre dans les pays arabes avec une vision en laissant de côté les illusions d’estime, de passer leur temps au télephone…

Alice Nzitunga : « Les cinq ans que j’ai travaillé en Arabie Saoudite comme femme de ménage m’ont permis de construire trois maisons ». 

« Aujourd’hui, j’habite chez moi dans une maison de 3 chambres, un salon et une cuisine moderne », indique Alice Nzitunga, une trentenaire, mère de 4 enfants ayant séjournée en Arabie Saoudite de 2013 à 2018.

Elle fait également remarquer qu’elle est propriétaire deux maisons de deux chambres et un salon chacune et une maison d’une chambre et un salon dans le quartier de Tenga de la commune Mutimbuzi, province de Bujumbura louées pour une valeur de 250 mille FBu par mois.

L’idée d’avoir ma propre habitation est née 8 mois après le mariage, après avoir bénéficié d’une maison familiale de séjour. « Bien que je ne payais pas le loyer, la sous-estimation que je subissais de la part des membres de la famille m’a poussé à songer à être libre et à chercher mon propre logement », fait remarquer Mme Nzitunga avant d’applaudir que les rêves sont devenus une réalité. Et d’aviser : « Tous les quatre mois, je devais envoyer de l’argent pour m’acheter une parcelle sans tenir compte de sa dimension. A mon retour, je les ai vendues pour avoir deux parcelles importantes qui me permettront de réaliser mon rêve.

Comme par enchantement, ajoute-elle, dès que je suis arrivé en Arabie Saoudite, je me suis forcé à apprendre la langue arabe.

Maintenant, je dispense le cours de la langue arabe pour les travailleurs migrants recrutés moyennant un salaire mensuel à l’International Working Agency for Development (IWAD).

La vision avant tout

Mme Nzitunga signale que pour parvenir à réaliser ses rêves, elle avait une détermination sans faille. Dans les pays arabes, les patrons sont exigeants, explique-t-elle.

Selon Mme Nzitunga, leur culture est différente de la nôtre. « Pas mal d’habitants de l’Arabie Saoudite sont des musulmans. La travailleuse migrante est obligée de porter le voile et un pantalon. Ce qui n’est pas facilement digestible pour les filles ou femmes à vocation chrétienne comme les pentecôtistes », explicite-t-elle avant de révéler par exemple qu’il existe des travailleuses migrantes qui ne supportent pas la manière dont elles sont restaurées. Selon elle, les hommes et les garçons mangent en même temps sur un plat, suivent les femmes et les filles et enfin le travailleur migrant…

A part les défis rencontrés dans les pays d’accueil, informe Mme Nzitunga, il arrive parfois que la vision  du travailleur migrant soit bloquée dans le pays d’origine. « Normalement, je devais envoyer de l’argent gagné pour ne pas le thésauriser. Malheureusement, l’argent envoyé durant toute année la première a été bouffé », déplore-t-elle.

Des patrons comme les autres

Mme Nzitunga fait savoir que les patrons arabes sont des humains. Ce qui influe leur manière de traiter les travailleurs migrants.

Selon l’Agence Fides, les femmes émigrées en Arabie Saoudite arrivent légalement à travers de la kefala, système légal par lequel une agence du pays contactée par ces dernières leur assure un appui local (kafeel) en échange d’une contribution.

D’après cette agence, ces femmes s’endettent souvent dans l’espoir de changer leur mode de vie se retrouvent à l’état d’esclaves. « L’appui local est l’employeur. Celui-ci anticipe les frais liés au permis de travail. Il est également responsable du visa et du statut juridique de la travailleuses migrante », lit-on dans l’Agence Fides. L’employeur a par la suite un énorme pouvoir sur elles, un pouvoir qui va au-delà du simple rapport entre employeur et salarié et débouche souvent sur des abus et de mauvais traitements. Les travailleuses migrantes sont considérées comme des esclaves et elles ne peuvent pas parfois même sortir de chez elles. Et de déplorer : « Avec la crise du Coronavirus, de nombreux employeurs les ont licenciées, les abandonnant de facto à une vie d’immigrées clandestines » avant d’annoncer  que certaines d’entre elles sont tombées dans le piège de la prostitution ou a été contrainte à travailler dans les maisons closes des pays du Golfe.

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A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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