Elevage

Aquaculture intensive au Burundi : Préserver l’environnement et sauvegarde la santé humaine plus qu’un impératif ?

 La sous production du poisson et une réalité au Burundi. La pêche est pratiquée dans des conditions rudimentaire. C’est dans ce contexte que la société AQUA Burundi vient de lancer ses activités de production du tilapia sur le lac Cohoha au Nord du pays. Cependant, la pratique de l’aquaculture exige une planification municieuse pour sauvegarder de l’environnement et la santé humaine.

L’aquaculture exige le respect des normes internationales pour la protection de l’environnement et la sauvegarder la santé humaine.

Un projet d’élevage moderne des poissons porté par des hommes d’affaires Burundais a été mis en place sur le lac Cohoha. La Société AQUA Burundi compte produire, transformer et vendre le Tilapia. Selon Daniella Nziyumvira, présidente du conseil d’administration d’AQUA Burundi, la production annuelle est estimée entre 1000 et 4000 tonnes de poissons. Cette société qui a un capital d’environ 5 millions USD est une vraie entreprise où les alevins seront produits sur place.

Démontrant l’apport économique de ce projet, la présidente  d’AQUA Burundi indique que son entreprise est prête à offrir plus de 100 emplois avec les perspectives de multiplier par deux ce nombre d’employés au prorata de la croissance de la production. Elle a également souligné les prévisions de travailler en partenariat avec les coopératives des citoyens pour contribuer directement au bien-être de la population.

Quid des risques environnementaux et sanitaires ?

Des recherches ont montré que la pratique de l’aquaculture peut être dangereux pour la nature. En effet, l’aquaculture industrielle recourt dans ses techniques d’élevage intensif aux fertilisants et aux aliments artificiels. Ces matières finissent par être conduites vers les entrepôts des matières issues des rejets nutritionnels. Ce qui est nuisible pour l’environnement. Pour nourrir les alevins, les éleveurs peuvent utiliser des algues planctoniques. Or, ceci peut provoquer accidentellement un développement des algues dans les zones concernées. Ce type d’activité peut donc s’avérer plus polluant dans le milieu aquatique où il est pratiqué.

Dans son rapport conjointement produit avec NACO et OMS en 1999, la FAO révèle les dangers biologiques et les risques associés à l’aquaculture. « En général, les poissons sont des hôtes intermédiaires entre les parasites et l’homme, leur hôte définitif après ingestion », peut-on lire dans ledit rapport.

Dangers chimiques et risques associés à l’aquaculture.

Selon le même rapport, les produits de l’aquaculture peuvent contenir des substances chimiques dangereuses. Ici, il pointe du doigt l’exposition des consommateurs aux effets néfastes des produits employés dans l’aquaculture. La pollution aiguë ou chronique des cours d’eau ou d’autres sources d’eau est aussi soulignée.

Des stratégies pour limiter les dégâts ?

Selon la FAO, les maladies d’origine alimentaire qui sont associées aux produits de la pêche peuvent être prévenues et maîtrisées en grande partie par des mesures appropriées destinées à garantir la salubrité des aliments. Dans le cas des produits de l’aquaculture, cette responsabilité est partagée entre les pouvoirs publics, les exploitants (qui s’occupent de l’élevage ou de la transformation) et les consommateurs. « Le secteur de l’aquaculture devrait mettre en place des programmes d’exploitation fondés sur les principes du système Hazard analysis and critical Control Points(HACCP) pour l’aquaculture intensive », stipule le rapport de la FAO.  Pour les plus petites unités de production, le rapport recommande une attention particulière en ce qui est de l’éducation à la salubrité des aliments.

Au Burundi, l’aquaculture intensive constitue un des potentiels à exploiter pour impulser le développement. Cependant, le respect des normes internationales est incontournable pour la protection des eaux en particulier, de l’environnement en général et pour sauvegarder la santé humaine. Un projet comme AQUA Burundi devrait attirer l’attention des autorités compétentes dans les domaines de la santé et de l’environnement.

A propos de l'auteur

Jonathan Ndikumana.

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