Energie

Barrage hydroélectrique de Rusumo, le secteur énergétique burundais y compte tant

La capitale économique Bujumbura traverse une période de coupures intempestives du courant électrique. Cela handicape les activités économiques qui en dépendent. Selon le ministre de l’Energie et des Mines, cette question sera définitivement résolue avec la production du courant électrique en provenance du barrage hydroélectrique de Rusumo et celle des autres chantiers en cours.

Ir Alloyce Oduor chef du projet hydroélectrique de Rusumo : « Le courant électrique provenant de ce barrage permettra à la population de ces trois pays d’accéder à l’électricité en quantité suffisante et à bas prix ».

Les actuelles coupures intempestives du courant électrique handicapent la vie des citadins de Bujumbura. Que certains amateurs du ballon rond de Bujumbura n’aient pas pu jouir pleinement de la bonne période de la CAN peut paraître comme le cadet des soucis. Mais que cette situation affecte la vie des ménages, cela devient intenable.

Nous sommes mercredi le 7 février 2024. Dans le quartier de Bwiza, aujourd’hui tout est calme. Pas de bruits de radios des moto soudeuses. Tout est tranquille. Dans un espace connu comme un atelier de soudure, les travaux sont à l’arrêt. Les soudeurs enveloppés dans leurs salopettes et lunettes fumées sur les têtes s’occupent en discutant entre eux. « Il n’y a pas de courant électrique et cela va faire une heure qu’il est parti et ce n’est pas la première fois que nous en manquons aujourd’hui.  Nous n’avons qu’à attendre qu’il soit de retour et nous ne savons pas quand. On commence d’ailleurs à s’y habituer », témoigne Abdoul, un de ces soudeurs.

Certaines activités économiques à l’arrêt

Ce papa de 5 enfants regrette qu’il a eu du mal à faire tourner son ménage car, pour lui, le courant électrique est sa « houe ». « Ma survie et celle de ma famille en dépendent énormément. Ce qui veut dire que s’il n’y en a pas, pour moi la vie est à l’arrêt », regrette-t-il. Il demande que ce problème soit résolu dans les brefs délais « Sinon, nous allons mourir de faim », ajoute-t-il.

Abdoul n’est pas le seul dont la survie de sa famille dépend de la disponibilité du courant électrique. Au centre-ville, quand nous y sommes passé, on pouvait entendre les bruits de quelques groupes électrogènes. Ceux qui ont eu la chance d’avoir le carburant bien sûr. Là aussi il n’y a pas de courant électrique fourni par la Regideso. Le cas était identique dans la galerie Shalom communément appelé Bata. Cette galerie réputée pour le commerce et la réparation des appareils électroniques était dans le noir. Eric Manirakiza répare les téléphones dans cette galerie. Il nous a fait savoir que la situation devient de plus en plus intenable. « Dans les quartiers résidentiels cela peut passer inaperçu, mais comment le centre-ville où sont concentrées la majorité des activités économiques peut passer toute une journée dans l’obscurité ? », se demande-t-il.

Ce n’est pas Nadine, vendeuse de lait dans le quartier de Kanyosha qui va dire le contraire. Comme elle le témoigne, depuis un bon bout de temps, elle a pris la décision de diminuer les quantités approvisionnées en lait, car, de grandes quantités de lait étaient périmées à cause des actuelles coupures intempestives de courant électrique. Elle déplore qu’elle travaille à perte.

« Le secours nous viendra de Rusumo »

Dans les questions orales de ce 7 février 2024 lui adressées par les sénateurs, Ibrahim Uwizeye, ministre de l’Energie et des Mines a fait savoir que ces coupures de courant sont dues en grande partie à une panne qui s’est produite au barrage hydroélectrique de Rusumo. Cette panne a fait qu’il y ait des relais dans la distribution du courant électrique dans les 3 pays bénéficiaires de ce projet. Se réjouissant de la franche collaboration avec l’organisation qui met en œuvre ce projet, il tranquillise la population que la situation sera vite rétablie.

Le Burundi  bénéficiera du  barrage hydroélectrique de Rusumo 27 MW.

Signalons que le barrage hydroélectrique de Rusumo produira 80 MW qui seront distribués à trois pays : le Burundi, le Rwanda et la Tanzanie. Tout comme ces deux autres pays, le Burundi y bénéficiera de 27 MW. Ce projet hydroélectrique régional des chuttes de Rusumo, mis en œuvre par le Nile Equatorial Lakes Subsidiary Action Program (NELSAP) pour le compte de ces trois pays, est à 99% d’execution. Selon Ir Alloyce Oduor, chef de ce projet, le courant électrique provenant de ce barrage permettra à la population de ces trois pays d’accéder à l’électricité en quantité suffisante et à bas prix. Ce que le ministre Uwizeye a confirmé.

 

A propos de l'auteur

Florence Inyabuntu.

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