Energie

Le biogaz, une énergie multi avantageuse

Dans un Burundi où plus de 95% de la population recourent au bois pour cuire les aliments, la coupe illicite des arbres devient un casse-tête pour les défenseurs de l’environnement. Pour pallier à ce défi, le gouvernement peut miser sur l’utilisation du biogaz comme énergie renouvelable. Cette technique beaucoup utilisée depuis les années 1980 jusqu’au début des années 2000 est multi avantageuse, signale Melchior Ntawembarira, expert en énergie renouvelable    

« Le biogaz est une énergie complète », estime Melchior Ntawembarira, expert en énergie renouvelable. Il peut jouer plusieurs rôles dans la protection de l’environnement. Il peut par exemple être utilisé dans la cuisson. L’utilisation du biogaz améliore les conditions d’hygiène et l’assainissement. Il est utilisé dans l’éclairage des ménages, notamment l’électricité. Il sert aussi à produire des engrais organiques après la fermentation des déchets. M. Ntawembarira ajoute que le biogaz aide à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Pour cet expert, dans le cas du Burundi, le biogaz joue un rôle de freiner la coupe illicite des arbres. Il peut automatiquement substituer le bois comme énergie de chauffage. Cela au moment où les données montrent que plus de 95% des Burundais recourent au bois de chauffe pour cuire les aliments.

Le gouvernement via l’Agence Burundaise de l’Electrification Rurale (ABER) du ministère en charge de l’énergie s’active à relancer l’utilisation du biogaz.

Des initiatives qui n’ont pas fait long feu suite à la crise

Au Burundi, le biogaz a été développé depuis les années 1980 jusqu’en 2003.  Des installations de biogaz donnant environ 10 000 m3 ont été mise en place au niveau des établissements publics et des ménages, notamment 21 lycées à régime d’internat à travers tout le pays, 6 camps militaires, 7 congrégations religieuses, une maison pénitentiaire, 12 fermes d’élevage et 90 ménages, fait savoir M. Ntawembarira. Il note également 3 installations de biogaz dans le secteur agricole. Le lycée de Cankuzo servait aussi comme lieu de formation en biogaz sous tutelle de la coopération belge, explique-t-il. « Mais avec la crise, les installations de biogaz se sont dégradés et sont devenues dysfonctionnelles suite à leur non réhabilitation », déplore-t-il. 

Cet expert précise qu’un m3 de biogaz peut remplacer 2,7 kg de bois de chauffe. Durant cette période, les écoles utilisant le biogaz récupéraient 60% du budget alloué à l’achat du bois de chauffe. « C’était un programme national. Une grande partie des écoles à régime d’internat utilisaient le biogaz et c’était très bénéfique ».

Selon lui, le gouvernement via l’Agence Burundaise de l’Electrification Rurale (ABER) du ministère en charge de l’énergie s’active à relancer l’utilisation du biogaz.  Plus de 15 ingénieurs de cette agence ont été formés dans le développement du biogaz. Cette agence va s’occuper de la vulgarisation des énergies alternatives. 

Actuellement, quelques installations ont été réhabilitées, notamment aux lycées de Musema et de Butara, à l’école d’excellence de Makamba, etc. Pour le moment, cela fonctionne correctement. Au niveau des ménages, il y a des installations à Rumonge, à Gitega et à Bubanza où on traite les effluents de l’huile de palme.

Le seul défi pour les ménages est que le coût de l’installation pour avoir du biogaz est très cher. Un m3 de biogaz fonctionnel équivaut à 1,5 million FBu. Comme dans le passé, Melchior Ntawembarira propose que le gouvernement peut subventionner le promoteur du biogaz avec des équipements importés notamment les lampes, les réchauds…

Quid de la production du biogaz ?

Le biogaz est extrait de tous les déchets biodégradables, révèle Melchior Ntawembarira. Au niveau des écoles secondaires, des camps militaires, des communautés qui vivent ensemble, on utilise les déchets provenant des blocs sanitaires. Au niveau des ménages, en plus de déchets ménagers, il faut ajouter les bouses des vaches. Un ménage doit posséder au moins trois vaches. Les déchets sont mis dans des fermenteurs appelés digesteurs. Ceux-ci permettent de faire la fermentation de ces déchets. Pour avoir le biogaz, il faut les matériaux comme les briques cuites les ciments.

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A propos de l'auteur

Jonathan Ndikumana.

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