Bururi-Site touristique de Muyange : Malgré les avancées, les défis persistent

Trois ans après l’inauguration du site touristique de Muyange dans la commune et province Bururi, son développement laisse à désirer. Les routes impraticables et le manque de maisons d’hébergement et de restauration constituent une épine dans le pied des touristes   

Les chaînes de montagnes Ngendo et Kibimbi en commune et province Bururi ceinturent un site touristique comprenant les eaux thermales de Muyange et les chutes de Kibimbi.   Ce lieu touristique a été aménagé par l’Office Burundais de Protection de l’Environnement (OBPE) sous le financement de la Banque Mondiale. Il a été inauguré le 10 août 2018. 3 ans après, malgré les avancées, les défis persistent. Les défis les plus remarquables sont entre autres les routes impraticables, le manque de maisons d’hébergement et l’absences de lieux de restauration dans les environs.

Ce site touristique est doté d’infrastructures comprenant entre autres une cantine et un vestiaire destinés au bien-être des touristes. Faute de touristes en suffisance, certaines de ces infrastructures restent inexploitées. Lorsque nous y sommes arrivés, deux hommes dormaient dans une maison aménagée en cantine. E.N, guide sur ces lieux touristiques nous a fait savoir que ces deux hommes sont des curistes qui se baignent dans les eaux thermales depuis quelques jours. Faute d’hébergement dans le coin, ils ont demandé à être hébergés dans cette maisonnette pendant leur séjour thérapeutique.

Les chutes de Kibimbi sont peu connues du monde touristique burundais et ne sont pas très visités comparativement au lieu abritant les eaux thermales se trouvant à quelques mètres de ces chutes.

Les touristes restent insuffisants

Comme l’a fait savoir Jérôme Nishishikare, cadre de l’OBPE à Bururi, cette cantine ne fonctionne pas depuis quelques temps. La cause en est que ce site touristique est souvent fréquenté par la population locale qui n’y consomme que très rarement. « A trois reprises, ceux qui ont investi dans le commerce et la restauration sur ce site touristique ont été obligés d’y renoncer, car ils n’enregistraient que des pertes », déplore-t-il. Cela constitue un handicap pour le développement de ce site. Il fait savoir également que les recettes tirées de l’exploitation de ce site touristique depuis son aménagement oscillent autour de 500 000 FBu par mois et souvent moins que cela. Une somme insuffisante comparativement aux besoins.

Les touristes qui fréquentent ce site sont constitués par la population locale qui paie entre 500 et 1000 FBu comme le mentionne ce cadre. Certains touristes comme nous l’avons constaté préfèrent venir se baigner dans les eaux thermales pendant les après-midi car, à partir de 17 heures, les bains pour la population environnante sont gratuits. Nishishikare déplore l’absence des touristes étrangers et ceux qui viennent d’autres coins du pays.

Chutes de Kibimbi

Sur le mont kibimbi dévalent des chutes d’eaux. Ces chutes sont peu connues du monde touristique burundais et ne sont pas très visités comparativement au lieu abritant les eaux thermales se trouvant à quelques mètres de ces chutes. Ce lieu est le plus préféré du peu de Blancs qui visitent ce site touristique comme l’explique E.N, guide dans ce site touristique.

L’aménagement du site touristique semble ne pas avoir atteint le coin hébergeant les chutes de Kibimbi. Pourtant, que ce soit les eaux thermales de Muyange ou les chutes de Kibimbi, elles sont toutes gérées par l’OBPE et les prix pour les visites restent identiques. Ils sont estimés à 1000 FBu pour un touriste local et 5000 FBu pour un touriste étranger. Contrairement au lieu abritant les eaux thermales, ces chutes sont difficilement accessibles. Pour les visiteurs, sans l’aide d’un guide, rien n’indique qu’il y a un site touristique dans le coin. Les sentiers menant à ces chutes sont presqu’invisibles. On est obligé de passer dans la rivière Siguvyaye avec le risque de tomber dedans. Gare à celui qui voudra y aller quand la rivière aura débordé, car il n’y a pas de pont sur cette rivière.

La province de Bururi est dotée de différents lieux touristiques, notamment les eaux thermales de Muyange, la source du Nil et la pyramide à Rutovu, la réserve naturelle de Bururi, etc. Le secteur touristique est susceptible de générer beaucoup de recettes et, partant, de contribuer au développement de cette province. Pourtant, ce secteur reste peu développé. Jérôme Nishishikare demande aux bailleurs d’appuyer les projets d’aménagement de ces sites touristiques et appellent la population burundaise à développer l’esprit touristique.