Santé

Cankuzo n’est pas à l’abri de la fistule obstétricale

La maladie de fistule obstétricale est considérée comme honteuse ; d’où l’appellation de « maladie de l’arrière-cour » (ingwara yo mu kigo). La province de Cankuzo enregistre chaque année entre six et neuf cas de cette pathologie. Les patientes sont transférées au centre Urumuri logé à l’hôpital régional de Gitega pour être prises en charge.

« Comme les symptômes de la fistule obstétricale sont assez honteux, la victime de cette maladie perd l’estime de soi. Ce qui la déstabilise psychologiquement », indique Dieudonné Ndayisaba, coordinateur provincial de la promotion de la santé, génie et assainissement à Cankuzo.

 

« La maladie de la fistule obstétricale est une réalité dans la province de Cankuzo », indique Dieudonné Ndayisaba, coordinateur provincial de la promotion de la santé, génie et assainissement à Cankuzo. Pour illustrer cela, en 2021 et 2022, neuf et sept cas ont été respectivement répertoriés dans cette province. Les personnes atteintes par cette maladie sont transférées au centre Urumuri logé à l’Hôpital régional de Gitega pour être prises en charge.

Mais il y a probablement dans la société des victimes de cette pathologie et qui ne sont pas connues parce qu’elles se cachent par peur d’être stigmatisées. Par ailleurs, la fistule obstétricale est considérée comme honteuse ; d’où l’appellation de « maladie de l’arrière-cour » (ingwara yo mu kigo).

Comment sont identifiées les femmes atteintes de la fistule obstétricale ?

Selon M. Ndayisaba, les agents de santé communautaires (abaremeshakiyago) et les médecins jouent un rôle important dans la sensibilisation de la population à propos de la fistule obstétricale. Ils identifient aussi les femmes victimes de cette maladie qui ont besoin d’être prises en charge. Même le centre Urumuri organise parfois des campagnes pour identifier les malades en collaboration avec les services sanitaires au niveau provincial. Et les administratifs à la base y contribuent aussi sans oublier les anciennes patientes qui témoignent dans la société pour motiver les nouvelles patientes à approcher les structures sanitaires pour y bénéficier des soins.

Une femme confrontée à ce problème s’arrange avec ses propres moyens pour arriver au centre Urumuri de Gitega. Ensuite, ce centre prend en charge tout ce qui reste gratuitement y compris les soins. « Grâce aux séances de sensibilisation, il n’y a plus de victimes de fistules obstétricales qui passent plusieurs années sans être identifiées et soignées. Cela est un atout », se réjoui M. Ndayisaba.

Les causes de la fistule obstétricale

Comme nous l’avons évoqué dans nos éditions antérieures, la principale cause de la fistule obstétricale est l’accouchement prolongé sans intervention obstétricale pratiquée en temps voulu et au bon moment. La tête fœtale est bloquée entre la vessie en avant et le rectum en arrière. Et la partie entre la vessie et le vagin et/ou entre le rectum et le vagin qui est restée comprimée pendant plusieurs heures ne va pas vasculariser (c’est-à-dire que le sang ne va pas y circuler).  Cette partie compressée va pourrir et va s’enlever. Ce qui crée un orifice au niveau de la vessie et un orifice au niveau du vagin. Les deux orifices en contact vont créer un canal anormal entre la vessie et le vagin. Ce qui provoque un écoulement continu d’urines par le vagin. Le même mécanisme s’explique aussi entre le rectum et le vagin où il est créé une porte d’écoulement continu des selles par le vagin.

Mariage et grossesse précoces, refus de faire suivre sa grossesse dans une structure sanitaire, fœtus malformé comme dans le cas de l’hydrocéphalie, croyances erronées sont entre autres les facteurs favorisant la maladie.

Toutefois, d’autres causes ne sont pas épargnées comme les fautes techniques commises lors d’une césarienne (la fistule vesico-pariétale ou vésicocutanée) ou les traumatismes sexuels surtout chez les filles… Mais ces cas restent rares.

La victime de la fistule obstétricale a besoin d’être tranquillisée

« Comme les symptômes de la fistule obstétricale sont assez honteux, la victime de cette maladie perd l’estime de soi. Ce qui la déstabilise psychologiquement », indique M. Ndayisaba.  La personne peut aussi devenir invalide un tout petit peu parce qu’elle ne bouge pas assez, elle reste coincer dans un seul endroit. A cela s’ajoute le fait qu’elle a tendance à éviter le contact avec d’autres personnes.

M. Ndayisaba conseille la population de ne pas rejeter une femme victime de la fistule obstétricale, car c’est une maladie comme les autres qui est de surcroît curable. En plus de cela, cette maladie peut attaquer n’importe quelle femme si elle n’est pas suivie régulièrement par les professionnels de santé avant, pendant et après l’accouchement.

A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

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