Entrepreneuriat

CDE Great Lakes : Promouvoir une réglementation favorable à la liberté économique

Les entrepreneurs se heurtent à des contraintes au libre exercice de leurs activités économiques. Dans une étude menée par Le Centre for Development and Entreprises Great Lakes dans le cadre de la campagne « Birashoboka », Dr.Siméon Barumwete et M.Bruce Ntangibingura montrent que la faible qualification des entrepreneurs, le raccordement à l’électricité, etc. brisent toujours le chemin vers l’épanouissent entrepreneurial.

En menant une étude sur les barrières à la libre entreprise au Burundi, le Centre for Development and Entreprises Great Lakes voulait comprendre les contraintes rencontrées par le créateur d’une entreprise et proposer des pistes de solution aux décideurs. Ainsi, Bruce Ntangibingura, un des deux consultants qui ont mené cette étude dénombre certaines des barrières évoquées par les entrepreneurs enquêtés. Il s’agit des contraintes liées à l’enregistrement des entreprises à l’Agence de Promotion des Investissements (API) et de la certification des produits au Bureau Burundais de Normalisation (BBN), du manque d’information, du faible niveau de qualification des entrepreneurs, la décentralisation des structures (API et BBN), des capacités insuffisantes du BBN pour la certification des produits. Selon lui, l’API et le BBN devraient être décentralisés dans les provinces pour se rapprocher des entrepreneurs. Dans ce cas, les demandeurs de services seraient plus informés sur les conditions de création et de gestion saine d’une entreprise selon la réglementation en vigueur. Cela diminuerait aussi les dépenses pour un entrepreneur qui quitte la campagne pour s’adresser à ces deux institutions basées uniquement dans la capitale économique.

Aimable Manirakiza, directeur exécutif du CDE Great Lakes : « Notre mission est de réduire les obstacles à la prospérité et aux opportunités grâce aux principes de société libre et de marché libre au Burundi ».

Sans être exhaustif, Dr. Siméon Barumwete complétant son collègue, indique que le raccordement à l’électricité constitue un autre handicap à la libre entreprise au Burundi. Il explique que les entrepreneurs se concentrent dans les milieux raccordés à l’électricité. Cela parce que les équipements utilisés dans les entreprises nécessitent le courant éléctrique. Il déplore qu’il y ait décalage entre l’énergie nécessaire et l’énergie disponible. Ce qu’il appelle déficit énergétique. Il a aussi souligné le temps d’attente très élevé pour être raccordé à l’électricité, surtout pour les nouveaux quartiers viabilisés. Il illustre cela par le quartier Nyabugete de la municipalité de Bujumbura dont les acquéreurs des parcelles ont payé le montant exigé par la Regideso pour son éclairage il y a de cela 3 ans, mais qui n’est pas encore raccordé à l’électricité. Par conséquent, signale-t-il, les zones non électrifiées n’intéressent pas les investisseurs.

Financement de l’entreprise               

L’accès au crédit au Burundi demeure un souci majeur en matière de libre entreprise. Néanmoins, l’exigence de beaucoup de garanties pour prétendre à un quelconque crédit, l’absence de garanties surtout pour les jeunes et les femmes chefs de ménage constituent des handicaps majeurs. Dr.Barumwete évoque aussi les exonérations qui  faussent la concurrence loyale, la lenteur administrative dans le traitement des dossiers, la pénurie des devises et l’accès limité aux ressources financières. Il indique que certains clients ne respectent pas leur obligation de payer le crédit. Dans ces circonstances, souligne-t-il, le secteur bancaire éprouve des difficultés à recouvrer ses créances.  Quelques cas de non-paiement des crédits dans les Institutions financières qui sont illustrés par Dr.Barumwete représentent 11% en 2014, 18,6% en 2015 et 26% en 2016.  

Améliorer le climat des affaires

 « Notre mission est de réduire les obstacles à la prospérité et aux opportunités grâce aux principes de société libre et de marché libre au Burundi. Une vision d’un Burundi libre et prospère où l’Etat de droit, le droit à la propriété privée et les marchés libres offrent des opportunités pour tous de s’épanouir », indique Aimable Manirakiza, directeur exécutif du DCE Great Lakes. Selon lui, cette campagne vise à réduire toutes les réglementations au Burundi afin d’atteindre un pays qui favorise un environnement favorable de faire des affaires par la sensibilisation des entrepreneurs, des médias, des consommateurs, des élus nationaux et des intervenants dans le secteur privé sur la nécessité vitale de soutenir la libre entreprise.

La liberté économique désigne un système économique où les activités des entreprises et la propriété privée connaissent peu de restrictions. Selon Aimable Manirakiza, ce système vise à limiter au maximum les restrictions sur la création, la certification et l’intervention du gouvernement dans n’importe quelle entreprise. Il ajouté que la libre entreprise est une condition préalable à la croissance économique et au développement durable. Ainsi le taux moyen de revenu est de 0,8 USD par jour au Burundi, alors que la Banque Mondiale fixe le seuil de pauvreté « absolue » à 1 dollar par jour. Cela est une conséquence de la réglementation en vigueur. Ce qui se caractérise par une faible productivité, une déperdition des recettes fiscales et des niveaux de pauvreté et des inégalités économiques élevées. La productivité des entreprises informelles est égale au quart de celle des sociétés du secteur formel, a -t-il souligné.

La campagne « Birashoboka » vise à réduire les exigences en matière de création d’une entreprise et de certification des produits. Il suggère d’éviter d’inciter involontairement le secteur informel et de réduire les réglementations oppressives.

L’API recommandée de faciliter la tâche

Malgré une nette amélioration du coût et la durée de l’enregistrement des entreprises, le CDE Great Lakes constate que les entrepreneurs estiment toujours que le traitement des documents d’enregistrement n’est pas aisé pour eux. Ceci étant lié en partie au niveau d’éducation des entrepreneurs débutants qui n’est pas toujours très élevé. Il considère qu’il faudrait renforcer le service d’accompagnement pour qu’il puisse être efficace à l’écoute des entrepreneurs de différents profils. Selon l’étude menée par le CDE, les entrepreneurs demandent une diminution jusqu’à 20 000 BIF du coût d’enregistrement des entreprises. Ce centre suggère que le paiement des frais d’enregistrement des entreprises après 6 mois de fonctionnement serait avantageux non seulement pour les entrepreneurs, mais également pour l’API. Il suggère que l’enregistrement en ligne des entreprises serait une solution efficace pour les entrepreneurs de l’intérieur du pays qui se plaignent de l’accès difficile aux services de l’API. Il invite les structures privées d’appui au démarrage (Incubateurs, chambres sectorielles) de renforcer les initiatives de plaidoirie pour la réduction des réglementations en vue d’asseoir la libre entreprise en mettant un accent particulier sur l’appui aux entreprises débutantes.

A propos de l'auteur

Bonith Bigirindavyi.

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