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Centre d’Education Spécialisé pour Déficients Auditifs : Une oasis à entretenir

Les centres d’accompagnement des personnes déficientes auditives ne sont pas légion. Le centre d’éducation spécialisé pour déficients auditifs-Notre Dame de la persévérance est l’un de ces centres. De l’âge de 6 ans, il accompagne les enfants de tous les coins du pays et compte plusieurs lauréats de l’école secondaire et de l’université. Un hospice d’espoir pour les enfants vivants avec un handicap auditif.

Le Centre d’Education Spécialisé pour Déficients Auditifs de Mushasha compte 206 enfants sourds-muets alors qu’il est destiné à accueillir 120.

 

Créé en février 1982, à Mushasha par l’ancien archevêque de Gitega, feu Joachim Ruhuna, le centre d’éducation spécialisé pour déficients auditifs-Notre Dame de la persévérance est un centre sous tutelle de l’église catholique, plus précisément du diocèse de Gitega. Sa mission est structurée en quatre aspects, à savoir : la réhabilitation et la rééducation fonctionnelle de l’audition, de la parole et de la communication, le développement intellectuel par l’instruction et la scolarisation, la formation professionnelle et la réinsertion sociale avec suivi.

Un foyer idéal pour les sourds-muets

Actuellement, le centre compte 206 enfants, indique Augustine Bucumi, directrice du centre. Cela au moment où ce centre est destiné à accueillir 120 enfants. Malheureusement, tous les enfants qui ont souhaité intégrer le centre n’ont pas eu la chance. La directrice parle de 33 enfants qui sont en attente. A part qu’il a dépassé de loin sa capacité d’accueil, il ne peut pas aller au-delà de ce nombre, informe le directeur. Cependant, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, le centre en accueille de toutes les localités du pays.

A partir de l’âge de 6 ans, de la maternelle à la 4ième année d’école fondamentale, les enfants qui sont éduqués dans ce centre suivent les cours du système éducatif burundais. Après la 4ième, les enfants sont orientés dans les écoles à éducation inclusive environnante.  Le centre a un système d’internat. Tous ces enfants sont logés et nourris.

Depuis, le centre compte des lauréats de la fin des écoles secondaires mais aussi des universités.

L’éducation inclusive, pas adéquate pour les débutants

La politique gouvernementale d’éducation inclusive au Burundi est quant à elle récente. Elle apparaît en 2010 à travers le projet d’éducation inclusive initié par Handicap international. C’est dans cette logique que la rentrée scolaire 2011-2012 a été baptisée « rentrée scolaire inclusive ». C’est ainsi que certains établissements inclusifs ont été créés afin que les enfants vivant avec handicap puissent étudier

Jusque-là, seuls quelques centres spécialisés tenus par des confessions religieuses accueillaient un effectif réduit d’enfants handicapés dans le cadre des œuvres caritatives ou charitables, dont ce centre. Malgré la naissance des établissements à éducation inclusive, la directrice explique que les parents préfèrent ce centre d’autant plus qu’il accueille uniquement des enfants présentant le handicap. « C’est difficile pour un petit enfant handicapé de convoiter un milieu où il voit les autres qui sont différents de lui. Ici c’est facile de s’intégrer et de faire apprendre tout le monde »

Juste une mission divine

Cela étant, un enfant qui est encadré et éduqué dans ce centre paie 35 000 FBu, comme minerval et frais de santé. Une minime somme qui ne fait que soutenir ne fût-ce qu’un tout petit peu ce centre. « Nous avons demandé juste une petite contribution aux parents parce qu’au-delà de ça, les parents refuseraient d’amener leurs enfants d’autant plus que ces enfants ne constituent pas des priorités pour les parents ».

Toutefois, la directrice fustige : « C’est exigeant de prendre en charge les enfants qui présentent un handicap pendant toute la période scolaire ». Le centre essaie de survivre tant bien que mal, mais des fois les besoins sont au-delà de leurs moyens.  « De la nourriture, les kit d’hygiène, le matériel scolaire, … le centre doit subvenir à tout ».  Pour la directrice, le centre n’est qu’une mission divine que le diocèse est en train d’accomplir.

Néanmoins, Bucumi indique que le ministère de la Solidarité ne les oublie pas : « A chaque fois que le ministère appuie les autres, il pense à nous ». Et il ajoute : « Nous émettons un souhait à l’endroit du ministère de l’éducation. Quand, il va donner le matériel scolaire à d’autres établissements scolaires, qu’il ne nous oublie pas ».

L’autre défi du centre consiste à l’incapacité de pouvoir accompagner ses lauréats jusqu’à université et d’assurer leur réinsertion professionnelle. « Nous avons besoin des personnes physiques ou morales qui appuient nos efforts. Nous sommes vraiment limités dans l’accomplissement de cette noble mission pour permettre à ces enfants d’embrasser leur destin ».

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A propos de l'auteur

Dona Fabiola Ruzagiriza.

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