Environnement

Cibitoke : Quand les sites miniers ne sont pas remis en bon état

Le bureau du gouverneur de la province de Cibitoke déplore le fait que les sites miniers ne sont pas remis en bon état après exploitation comme le stipule le code de l’environnement. Les conséquences sont fâcheuses. Les fosses sont devenues comme des piscines. Le risque d’accident est imminent, car les enfants ont tendance à y aller pour nager. Les détails dans ce numéro

Le pire est que ces orpailleurs indiquent qu’ils ne veillent pas au respect des normes environnementales. Leur devoir se limite seulement à chercher de l’or.

 

Il est 10 heures passées de quelques minutes vendredi le 29 décembre 2023.  Sous un soleil de plomb, les reporters environnementalistes réunis au sein du Réseau National pour la Réduction des Risques de Catastrophes débarquent dans le marais Rugeregere situé sur la colline Rugeregere de la commune Rugombo dans la province Cibitoke.

A première vue, il s’observe des orpailleurs en train d’extraire l’or dans ce marais juste là où passe la rivière Nyamagana.  Ce sont en grande partie des jeunes garçons pleins de vigueur. La majorité de ces derniers portent des pelles à la main. D’autres se munissent de petits bidons de 5 litres. Ils exploitent tous ensemble de l’or dans des fosses qu’ils ont creusées.

Apparemment, ce n’est pas un travail facile. La fatigue se lit sur leur visage. La sueur coule à flot sur leur front. Ceux qui ont des bidons puisent à tour de rôle de l’eau qui sert à séparer l’or de la boue et d’autres dépôts.

Ils utilisent aussi des motopompes servant à pomper l’eau qui se trouve dans les mines, surtout que c’est pendant la saison des pluies.

Dans un entretien avec ces orpailleurs, il est ressorti qu’ils se réveillent toujours très tôt le matin pour aller chercher de l’Or.   «Je me présente toujours à 7h à ce site pour extraire l’Or afin que je puisse gagner le pain quotidien», fait savoir Daniel Yamuremye, orpailleur à cet endroit.

Selon lui, c’est un travail qui n’est pas pour tout le monde, car il est très pénible. Déo Habonimana, âgé de 23 ans abonde dans le même sens. «Nous creusons des fosses pendant toute la journée sans gants, ni bottines de protection à la recherche des minerais. C’est un travail qui nous expose au danger. Il y a beaucoup de risques d’accidents et de maladies », explique-t-il.

Les normes environnementales ne sont pas respectées

Le pire est que ces orpailleurs indiquent qu’ils ne veillent pas au respect des normes environnementales. Leur devoir se limite seulement à chercher de l’or.

Selon Samson Ziragaba, chef de l’une des coopératives des orpailleurs opérant à cet endroit, ce sont les agriculteurs qui remettent en bon état le site minier qui vient d’être exploité. Après avoir exploité l’or, il argue que les agriculteurs se précipitent pour y planter différentes cultures, car ces endroits sont fertiles.

Ziragaba fait savoir que la situation est catastrophique dans des sites installés sur les montagnes. Les orpailleurs creusent des fossés très profonds, car il n’y a pas ni eau, ni pierres.

Saidi Anicet, chef de cabinet au bureau du gouverneur de la province de Cibitoke ne nie pas les faits. Il affirme que les contrats signés entre les coopératives et l’Office Burundais des Mines «OBM» disent que le site exploité doit être remis en bon état après exploitation comme le précise le code de l’environnement.

Pourtant, Saidi déplore que les propriétaires de ces coopératives n’honorent plus cet engagement.  «Nous avons demandé à l’OBM d’accorder d’autres autorisations d’exploitation de l’or aux coopératives après avoir vérifié qu’on a remis en bon état les sites déjà exploités», indique‐ t‐ il.

Et de s’inquiéter du fait que la situation est toute autre. Les mines à ciel ouvert s’observent sur les sites miniers répertoriés dans cette province.

Quid des conséquences ?

Et les conséquences de ce non respect des normes environnementales sont fâcheuses. Ces mines sont remplies d’eau. Elles sont devenues comme des piscines. Les enfants ont tendance à aller nager dans ces étangs d’eau.  Ce qui est à l’origine de certains accidents.

Il y a aussi beaucoup de moustiques dans ces endroits. Il ajoute que cette situation est à l’origine des glissements de terrain. Selon lui, les montagnes perdent le support et finissent par s’effondrer.

Cela est arrivé en 2019 dans la commune Mugina.  Une colline s’est effondrée et en conséquence il y a eu des décès et pas mal de maisons se sont effondrées.  Le même phénomène s’est produit dans les communes Mabayi et Bukinanyana de la même province.

Saïdi souligne que le gouvernement est en train de faire tout son possible pour faire respecter les normes environnementales sur les sites miniers qui se trouvent dans la province de Cibitoke.

Notons que dans une formation des professionnels des médias sur les effets du mercure qui a eu lieu ces derniers jours, Ignace Mfatavyanka, cadre de l’OBM a fait savoir que cet office demande toujours aux orpailleurs de penser toujours à la remise en bon état des sites miniers qu’ils viennent d’exploiter et au port des lunettes, des gants et des bottines de protection pour éviter tout éventuel accident.

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A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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