Agriculture

Conservation de la récolte des grains dans les silos : Et si on ressuscitait la politique de Bagaza ?

Conserver la récolte des grains dans les silos est une méthode moderne très utilisée dans beaucoup de pays qui permet de garantir la qualité de la conservation au maximum. Cette politique a existé auparavant au Burundi à la fin de la Deuxième République avant de tomber à l’eau étant au stade embryonnaire. Toutefois, ce projet d’une grande envergure, selon un expert dans le domaine, pourrait inspirer les politiques actuelles en matière d’agriculture et de conservation des récoltes

 

Les silos installés à Bujumbura et sur la colline Zege à Gitega et étaient destinés à conserver les excédents des récoltes de grains. Mais le projet est tombé à l’eau étant au stade embryonnaire.

Pour la population de Gitega, l’endroit dit « Kubigega » est très familier. Ce nom qui signifie « greniers » fait allusion aux silos qui sont implantés sur la colline Zege de la capitale politique Gitega. Comme le raconte Pierre Claver Nahimana, ancien ministre de l’Agriculture, l’histoire de ces silos date de la fin des années 80. « Au cours de la Deuxième République, l’agriculture était priorité des priorités. Il y avait beaucoup de récolte de maïs, de haricot, en sorgho dans la région de Kumoso et Bugesera.

Le Président Bagaza voyait ce qui se passait dans d’autres pays. « Il s’est dit que pour protéger la population, il faut conserver les excédents de récolte ». Il a conçu le projet de mettre en place des silos à Gitega et à Bujumbura.

Un projet relégué aux oubliettes

La socio-économie et la socio-politique vont de pair. « Pour que la socio-économie marche convenablement, il faut que le régime politique soit stable », explique -t-il. Avant même que ce programme soit concrétisé, la Troisième République est venue enterrer ce projet. « Le projet de Bagaza est tombé à l’eau parce que le nouveau venu et tous les autres régimes qui ont suivi avait d’autres priorités », fait-il savoir.  Depuis, ces silos ont été relégués.  Entretemps, la population a augmenté, les terres cultivables se sont rétrécies et les récoltes n’étaient plus abondantes comme avant.

Une méthode pourtant très moderne

La politique de conservation des grains dans les silos a été entamé pendant la Deuxième République prévoyait de recourir aux techniques modernes. L’ancien ministre de l’Agriculture affirme que cela n’avait rien à voir avec les hangars de l’ANAGESSA dans lesquels on stocke les récoltes actuellement. Une méthode qu’il juge peu rudimentaire. Il fait savoir que la technique des silos est un moyen moderne et sûr de conserver qui demande de technicité et dont l’entretien doivent être suivi à la loupe.

Quant à savoir si ces silos pourraient être réutilisés, Nahimana explique que cela dépendra de l’état dans lequel ils sont, mais surtout des techniciens qui vont les entretenir parce que, dit-il, ce sont des infrastructures complexes.

 Le projet de Bagaza pourrait inspirer la politique actuelle d’augmenter la production

L’ancien ministre de l’Agriculture estime que cette politique qu’avait commencé Bagaza pourrait inspirer les politiques actuelles de conservation des grains en recommençant la même réflexion, mais surtout en insistant sur le renforcement de la production pour qu’on ait des excédents.

« Il faut mettre en place une structure d’accompagnement et élaborer un plan de ce qu’on va faire avec la récolte. Le Président Bagaza avait dans la tête que les excédents de récolte pourraient même être exportés », ajoute-t-il

« Les agronomes, nous avons toujours dit que la plaine de l’Imbo et la plaine de Kumoso, si elles sont bien aménagées et bien mécanisées peuvent suffisamment produire pour alimenter tout le pays, mais aussi pour conserver les excédents ». Il faut que le pays envisage un projet beaucoup plus important comme à l’époque de Bagaza, insiste-t-il.

Toutefois, les grands projets comme celui de la conservation des grains dans les silos sont interrompus par l’instabilité des institutions. Pour Nahimana, il faut que les grands projets d’intérêt public soient continus malgré les changements de régime. Il doit y avoir continuité de l’Etat, dit-il. Une condition d’ailleurs évoquée par les intervenants lors du dernier forum national sur le développement pour que le Burundi soit un pays émergent en 2040.

A propos de l'auteur

Dona Fabiola Ruzagiriza.

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