Entrepreneuriat

Coopérative Dushigikirane : alternative au chômage des jeunes

Malgré un chômage récurrent des jeunes, certains jeunes burundais sont en train de se développer. C’est le cas de la coopérative Dushigikirane constituée de 25 jeunes qui fabriquent des blocs à lécher pour bétails en commune Mishiha.

Gabriel Nzigamasabo affirme que la coopérative Dushigikirane contribue à l’éradication du chômage chez les jeunes.

 

La coopérative Dushigikirane produit des aliments pour animaux notamment les blocs à lécher au chef-lieu de la commune Mishiha en province de Cankuzo. La coopérative est constituée de 25 membres dont 13 garçons et 12 filles. Ce sont généralement des jeunes chômeurs qui n’ont pas encore été engagés dans la fonction publique ou ailleurs. Cette coopérative a démarré ses activités en 2020 avec l’objectif de développer et d’améliorer les conditions de vie de ses membres. « La coopérative a été créée dans le but de lutter contre le chômage et les attroupements des désœuvrés [ligalas] pour avoir une occupation qui peut générer des revenus et échanger les idées afin d’améliorer nos compétences », indique Gabriel Nzigamasabo, président de ladite coopérative.

Dès le début, la coopérative a enregistré des avancées. Premièrement, le capital de la coopérative Dushigikirane s’est accru parce qu’elle a démarré avec 3 000 000 de FBu de capital mais, aujourd’hui, son chiffre d’affaire atteint 6 000 000 de FBu même si ce n’est toujours pas suffisant.

Malgré tout, les défis ne manquent pas

Le premier problème auquel fait face la coopérative Dushigikirane est qu’elle n’a pas un espace suffisant de travail. « Notre salle est étroite et elle est à la fois l’atelier, le stock et la boutique. Nous avons besoin d’un espace où nous pouvons vaquer à nos activités confortablement », précise M. Nzigamasabo. Un autre problème est lié à l’insuffisance des clients. La population environnante n’est pas habituée aux blocs à lécher ou autres aliments pour animaux domestiques. Pourquoi ? Parce que certaines personnes ne savent pas l’importance de ces produits pour leurs bétails ou tout simplement elles n’ont pas de moyens pour s’en procurer.

Un autre défi à relever est que la coopérative ne dispose pas de moyens suffisants pour augmenter la production des blocs à lécher et pour accomplir tous ses objectifs. « Nous souhaitons décentraliser les points de vente de nos produits dans toutes les communes qui composent la province de Cankuzo voire dans d’autres régions du Burundi », précise M. Nzigamasabo. Les clients de la coopérative sont généralement certains éleveurs des localités environnantes et quelques clients qui habitent dans d’autres provinces. « Les clients qui vivent un peu plus loin, nous essayons de leur envoyer les colis qui contiennent les blocs à lécher et ils paient de manière électronique via Lumicash ou Ecocash », rassure M. Nzigamasabo. Le prix d’un kilo de bloc à lécher coûte 3 000 FBu.

Les filles contribuent à l’essor de la coopérative au même titre que les garçons

Selon M. Nzigamasabo, les filles membres de la coopérative Dushigikirane sont laborieuses au même titre que les hommes. « Au départ, nous croyions que la fabrication des blocs à lécher était l’apanage des hommes mais, au fil du temps, les filles se sont habituées », indique Micheline Niyonzima, trésorière de la coopérative Dushigikirane. Même si la coopérative fait face au problème d’étroitesse du marché, elle affirme qu’elle a déjà bénéficié de beaucoup de choses dans cette « famille ». Elle a par exemple acheté un porc à base des bénéfices générés par la coopérative.

Les activités de la coopérative Dushigikirane sont validées par les membres, garçons et filles tous confondus. Tout un chacun travaille comme s’il travaillait chez lui. Les membres de la coopérative se succèdent chaque jour dans la boutique pour vendre les produits. Un membre de la coopérative qui est au service doit mentionner dans un registre la quantité des produits vendus et l’argent engrangé pour faciliter le contrôle. Quand le stock des blocs à lécher commence à se vider, les membres de la coopérative se rencontrent une ou deux fois la semaine pour fabriquer d’autres produits.

Dans les cinq ou dix ans à venir, la coopérative Dushigikirane souhaite fournir les aliments pour animaux domestiques dans presque toutes les provinces du Burundi. « Nous y croyons », estime M. Nzigamasabo. En plus de cela, la coopérative a l’ambition d’élever les animaux domestiques pour booster l’aspect commercial.

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Un environnement des affaires peu attractif

Un environnement des affaires peu attractif

A l’instar des autres pays, le Burundi se lance dans le redressement de son économie pour améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités sociales. Ainsi, « le pays s’est engagé sur la voie de la transformation économique de manière à augmenter et diversifier la production sans entraver l’équilibre écologique », a déclaré le président de la République Evariste Ndayishimiye lors du sommet des chefs des Etats tenu à Nairobi le mois précédents. La campagne de lutte contre la pauvreté pour aspirer à la prospérité partagée et un développement durable se heurte à des défis de taille. Même si le gouvernement s’est donné un pari de l’émergence endéans 16 ans, à travers sa nouvelle « Vision d’un Burundi Emergent en 2040 et Développé en 2060 », l’économie nationale est plus que jamais exposée aux chocs extérieures.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 607

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

  • éditorial

    Un environnement des affaires peu attractif

    Un environnement des affaires peu attractif

    A l’instar des autres pays, le Burundi se lance dans le redressement de son économie pour améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités sociales. Ainsi, « le pays s’est engagé sur la voie de la transformation économique de manière à augmenter et diversifier la production sans entraver l’équilibre écologique », a déclaré le président de la République Evariste Ndayishimiye lors du sommet des chefs des Etats tenu à Nairobi le mois précédents. La campagne de lutte contre la pauvreté pour aspirer à la prospérité partagée et un développement durable se heurte à des défis de taille. Même si le gouvernement s’est donné un pari de l’émergence endéans 16 ans, à travers sa nouvelle « Vision d’un Burundi Emergent en 2040 et Développé en 2060 », l’économie nationale est plus que jamais exposée aux chocs extérieures.
  • Journal n° 607

  • Dossiers Pédagogiques