Santé

Covid-19 : La quarantaine respecte-elle les mesures barrières ?

Depuis l’ouverture de l’aéroport international Melchior Ndadaye, certains hôtels servent de lieux de mise en quarantaine des voyageurs étrangers ou Burundais venus par avion. Ces lieux ont un degré élevé d’interaction entre les clients et les travailleurs. Est-ce qu’ils ont pris toutes les dispositions nécessaires pour garantir la protection de leurs hôtes et de leurs employés afin de limiter au maximum la propagation de la Covid-19

Don Chris Ishimwe, étudiant en Europe, est venu au Burundi il y a trois semaines pour passer les fêtes de fin d’année avec sa famille. Il nous raconte son séjour dans la quarantaine.  « Je suis arrivé à Bujumbura à 21h du soir. Et pour faire les formalités administratives, on a  été sur une file d’attente qui ne respectait pas la distanciation sociale. Ce qui était étonnant, c’est que’on pouvait se saluer ou s’embrasser. A l’hôtel, nous avions l’ordre de rester dans les chambres mais, il y a eu des cas où on nous a autorisé de sortir dans le hall pour profiter de la connexion». Selon lui, si un des clients en quarantaine avait contracté la Covid-19, il aurait pu le transmettre facilement à son entourage. Car, explique-t-il, des fois, le personnel de l’hôtel venait servir à manger ou à boire avec un masque baissé.

« Les mesures de protection sont respectées »

Les responsables des hôtels rencontrés sont unanimes. Pour prévenir d’éventuelles contaminations, les hôtels ont renforcé leurs mesures de sécurité. A l’ L’hôtel Club du Lac Tanganyika, il est strictement interdit aux personnes confinées de circuler et les commandes se font par téléphone. Rodrigue Ndimurukundo, chef de la réception à l’Hôtel Club du Lac Tanganyika soutient que le port du masque, des gants et le lavage systématique des mains à l’eau propre et au savon sont une obligation pour son personnel.

A l’ L’hôtel Club du Lac Tanganyika, il est strictement interdit aux personnes confinées de circuler et les commandes se font par téléphone.

Pour le transport des voyageurs en provenance de pays étrangers, des bus désinfectés vont les accueillir pour les transporter jusqu’aux hôtels où ils vont passer leur période de quarantaine. « A l’arrivée, ces bus sont encore une fois désinfectés ».  Selon lui, l’hôtel dispose d’un espace assez large qui permet d’isoler les clients en quarantaine des autres résidents de l’hôtel. Des règles strictes d’hygiène s’appliquent non seulement au personnel, mais aussi à tous les hôtes, y compris ceux qui sont en quarantaine. « L’hôtel leur fait signer un acte d’engagement au cas où ils passeraient outre les règles de la quarantaine, et en cas de violation de cet engagement, le client porte l’entière responsabilité des sanctions que l’hôtel pourra subir ».

« Il n’y a pas d’interaction entre les clients et les employés »

Ce chargé de la réception à l’Hôtel Club du Lac Tanganyika nous confie que le personnel qui fait le room service dans l’aire réservée à la quarantaine  n’est jamais en contact avec ceux qui y sont.  Tous les repas se font livrer directement dans les chambres uniquement par le room service. Nos hôtes en quarantaine restent dans leurs chambres jusqu’au jour où un agent du ministère de la santé remet les certificats de test Covid-19 à l’infirmier logé à l’hôtel qui à son tour les donnent aux clients en quarantaine et leur annonce qu’ils sont autorisés à sortir. Durant leur période de quarantaine, nos hôtes ne sont autorisés à recevoir aucune visite.

Même scenario à l’hôtel  City Hill. Théodore Nsavyimana, directeur général de cet hôtel fait savoir que de l’aéroport à l’hôtel, les mesures de sécurité sont respectées. Le service en charge de la gestion de la Covid-19 leur a donné l’ordre de plastifier les sièges des bus qui assurent le transport des voyageurs qui vont en quarantaine et de les désinfecter à chaque fois. Au cours du trajet, les passagers respectent la distanciation sociale. « Pour un minibus de type HIACE qui transporte normalement 18 personnes, on ne doit pas dépasser 5 passagers ». Arrivés à l’hôtel, les clients se dirigent directement dans leurs chambres. Nsavyimana souligne que c’est le ministère de la santé qui octroie l’autorisation de sortie. « Si les résultats ne révèlent aucun cas positif parmi les passagers d’un même vol, ce délai peut être court ». Au cas où le cas testé positif se trouve déjà à l’hôtel, Nsavyimana indique que le ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida dépêche une ambulance directement pour l’amener à l’hôtel source du Nil.

La vigilance est de rigueur

Il demande que tous les intervenants dans la réception des passagers prennent les dispositions nécessaires pour se protéger et protéger ces derniers de l’avion au lieu d’enregistrement. Car, selon lui, les gens focalisent leur attention là où il ne faut pas. « Sur les files d’attente de l’aéroport, en faisant les formalités des papiers, les mesures de distanciation ne sont pas respectées ».

En plus, il demande au personnel des services en charge de la gestion de la Covid-19 de respecter le secret personnel. Par exemple, il arrive que les passagers d’un même vol connaissent les résultats des tests avant leur sortie officielle et qu’un de ces passagers les communique aux autres passagers, mais qui sont dans des hôtels différents. Ces derniers commencent alors à réclamer leur sortie arguant qu’ils sont déjà au courant que leurs résultants sont négatifs. Selon lui, le ministère de la Santé devrait donner les résultats par voie électronique.

Quant à l’hôtel Tulipe situé en face de l’hôpital militaire de Kamenge, Jean Claude Wakana, directeur gérant fait savoir que l’hôtel ne ménage aucun effort pour faire respecter les mesures de protection contre la Covid-19. Malgré cela, il demande au ministère de prendre toutes les précautions pour faire des tests pour son personnel. «Malgré les mesures de protection, cela ne suffit pas. Il faut des tests de contrôle».  Rappelons qu’un confinement de 72 heures est exigé pour tout voyageur étranger ou Burundais dans l’attente des résultats de son test de dépistage à la Covid-19.

A propos de l'auteur

Chanelle Irabaruta.

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