Gouvernance

Diplomatie économique, nouveau mot d’ordre pour les ambassadeurs burundais

La diplomatie économique basée sur la recherche des investissements étrangers, les échanges commerciaux et le transfert des technologies est dans les priorités du ministère en charge des affaires étrangères du Burundi. Il faut que les ambassadeurs s’y mettent, fait entendre Amb. Albert Shingiro, patron de la diplomatie du Burundi 

Le 17 septembre 2021, l’Assemblée Nationale a adopté le projet de loi portant organisation du service diplomatique du Burundi. Amb. Albert Shingiro, ministre en charge des affaires étrangères reconnait que jusque maintenant, le service diplomatique burundais est lacunaire. « Il est jusqu’à présent régi par des décrets, des ordonnances et des notes de service lacunaires », a expliqué le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération au Développement lors de son exposé des motifs. Et d’ajouter : « Cette situation ne favorise guère une gestion claire et responsable du service diplomatique et de la carrière des hommes et des femmes au service de notre diplomatie ».

Amb. Albert Shingiro : « Finies les déclarations des ambassadeurs sans actions conséquentes. Les ambassadeurs doivent travailler de manière à ce qu’il y ait des profits en ce qui est du développement économique au Burundi ».

Finies les déclarations des ambassadeurs sans actions conséquentes

Répondant aux questions des députés, le ministre Shingiro a tenu à clarifier que le mot d’ordre actuel pour les ambassadeurs est la diplomatie économique. « Avec les directives du chef de l’Etat, cela est notre priorité ». Selon lui, cette diplomatie économique va être basée sur la recherche des investissements étrangers, les échanges commerciaux et le transfert des technologies. « Nous voulons par exemple des investisseurs qui vont créer au Burundi de petites unités de production. Par exemple, pour la transformation des tomates », insiste-t-il.

Les ambassadeurs doivent travailler de manière à ce qu’il y ait des profits en ce qui est du développement, économique au Burundi. Cette politique est inscrite dans leurs cahiers des charges, révèle Amb. Shingiro. « Par exemple, si nous avons mis dans les directives qu’au moins un ambassadeur doit amener deux investisseurs étrangers par an, si le délai s’écoule sans qu’il les ait amenés, celui-ci se verra rappeler. On ne va pas attendre que son mandat de 4 ans se termine », illustre-t-il tout en ajoutant que c’est fini les déclarations des ambassadeurs sans actions conséquentes. Les ambassadeurs sont payés par la population. C’est le contribuable qui paie le salaire des diplomates, les loyers, … Donc ils doivent servir positivement le pays.

Le Burundi va également appliquer le principe de réciprocité. Si le pays n’enregistre pas de profit via une ambassade, on va le fermer. « C’est le cas de la fermeture de l’ambassade du Burundi à Ottawa au Canada. On a appliqué le principe de réciprocité. Ça fait plus de 20 ans que le Canada n’a pas d’ambassade au Burundi ».

Des attachés commerciaux auprès d’ambassades ?

L’honorable Pélate Niyonkuru a, quant à elle, demandé pourquoi le ministère des Affaires Etrangères ne nomme pas des attachés commerciaux dans les ambassades comme c’est le cas pour les attachés militaires. Selon le ministre Shingiro, les attachés commerciaux sont nommés selon la discrétion de chaque pays. « Il existe des pays qui ont des attachés militaires, commerciaux ou de presse. Cela selon leurs moyens financiers. Avec les moyens limités dont nous disposons, nous ne pouvons pas les nommer.  Pour le cas du Burundi, c’est le deuxième conseiller d’un ambassadeur qui joue le rôle d’un attaché commercial », précise le ministre Albert Shingiro.

Pour que les ambassadeurs aient les compétences requises, le député Alice Niyitunga propose de mettre en place une école de diplomatie pour enseigner les relations internationales. Elle fait référence au Mozambique où une telle école existe. Pour cela, estime le ministre Shingiro, il n’est pas nécessaire d’instaurer cette école, car il existe déjà d’autres institutions qui donnent des formations sur la diplomatie comme l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) ou quelques facultés de l’Université du Burundi. Ce serait une école de trop.

Qu’en est-il des consuls honoraires ?

« Ce sont en grande partie des grands hommes d’affaires ou des avocats qui ont leurs propres moyens et ils sont des bénévoles. Ils sont souvent des retraités pour que le bénévolat n’affecte pas leur vie quotidienne. Ils ont seulement besoin de l’honneur diplomatique. Ils sont invités dans les conférences », précise le ministre des Affaires Etrangères. Les consuls honoraires ne couvrent pas tout le pays comme les ambassadeurs mais des villes qui sont loin des ambassades. En Tanzanie par exemple un consul honoraire peut être basé à Kigoma. Néanmoins, ils peuvent représenter un pays.

Albert Shingiro prévient : « Même si ce sont des bénévoles, ils doivent avoir des plans d’action et leurs stratégies de mise en œuvre ». Si nous constaterons des défaillances, nous allons les retirer les accréditations. Ce sont les bénévoles. On les remplace facilement ».

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Bruce Habarugira.

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