Commerce

Flambée des prix des denrées alimentaires : Y’aurait-il une étincelle d’espoir ?

Une flambée des prix des différentes denrées alimentaires se remarque sur les marchés de la capitale économique. Cela au moment où les revenus des ménages ne s’améliorent pas. L’exonération de la taxe ad valorem de 1,5% de la valeur en douane parviendra-t-elle à inverser la tendance ?

La vie devient de plus en plus un véritable casse-tête pour les citadins. La plupart des salariés ne parviennent pas à joindre les deux bouts du mois. Et si c’est le cas pour les salariés, à fortiori il l’est pour la grande majorité des Burundais qui vivent du jour au jour. Pour essayer d’expliquer cette cherté de la vie, nous nous sommes basés sur un exemple d’un fonctionnaire qui touche mensuellement 300 mille FBu. Cette somme s’avérait plus ou moins satisfaisante il n’y a pas longtemps. Mais aujourd’hui, comme le témoigne un fonctionnaire, cette somme qui n’est perçue que par une minorité de cette catégorie n’achète aujourd’hui que 30 kg de riz et autant de kg de haricots.

Cette hausse de prix se remarque tant sur les produits importés que sur les biens produits localement.

 

Que vaut l’alimentation à Bujumbura ?

La consommation approximative pour un ménage moyen à Bujumbura composé de 6 personnes qui ne prennent que deux repas par jour est la suivante : le charbon de 2000 FBu, 1kg de haricot à 4000 FBu, 1kg de riz à 4000 FBu, l’huile de palme à 1000 FBu, les légumes à 1500 FBu, la farine à 3000 FBu, le sel à 200 FBu, le savon à 500 FBu. etc. Cela explique que les besoins journaliers minima pour un tel ménage par jour ne peuvent pas aller en dessous de 16 000 FBu et donc pas moins de 480 mille FBu mensuellement. Sans oublier que la plupart des ménages comptent au-delà de ces 6 personnes considérés et enregistrent donc plus de consommations sans évoquer des autres dépenses indispensables comme le loyer, les frais de transport, le minerval pour la scolarité des enfants, les soins de santé et les autres engagements sociaux pour ne citer que ceux-là.

Cette situation devient de plus en plus insupportable pour la plupart des citadins de la municipalité de Bujumbura. Ce qui est inquiétant pour les consommateurs rencontrés est que cette hausse de prix se remarque tant sur les produits importés que sur les biens produits localement. L’exemple le plus cité est le prix des grains de maïs qui est à 1900 FBu alors que c’est une période où ils étaient censés être en abondance. Au moment où les vendeurs expliquent que cette hausse des prix est due à la pénurie des devises, les consommateurs parlent plutôt d’une spéculation de la part de certains commerçants.

Qu’est-ce qu’on peut attendre de l’actuelle exonération ?

Dans un communiqué rendu public ce jeudi 30 mars 2023, le ministère ayant les finances dans ses attributions a annoncé que désormais jusqu’à un délai non encore spécifié, l’importation des produits alimentaires tels que le haricot sec, le riz, la farine de manioc et de maïs, le sucre, le manioc, les grains de maïs est exonérée de la taxe ad valorem de 1,5% de la valeur en douane.

La taxe ad valorem de 1,5% de la valeur en douane est une taxe destinée au financement des infrastructures publiques qui émane du budget de l’Etat du Burundi pour l’exercice 2022-2023. Mais jusqu’où peut aller l’impact de cette mesure sur la hausse des prix ? Tenant compte du fait que l’exonération de cette taxe ne va pas supprimer les autres droits de douane qui gonflent en grande partie les prix des denrées alimentaires sur le marché, cette exonération ne pourra pas faire grand-chose pour baisser les prix des denrées alimentaires sur le marché.

Rappelons qu’en 2017, le Président de la République du Burundi a signé un décret portant exonération de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur l’importation de six denrées alimentaires, à savoir : le riz, les grains de maïs, le manioc, la farine de maïs et celle de manioc et le haricot sec. L’exonération portait également sur les denrées alimentaires similaires produites localement.

Cette mesure a duré 3 mois du 27 avril au 27 juillet 2017. Pendant cette période, les résultats ont été positifs. Comme l’effet d’un bâton magique, les prix ont soudainement chuté sur le marché. Le riz tanzanien qui était à 2200 FBu le kilo est passé à 2000 FBu le kilo. Le kilo de riz zambien est passé de 1800 FBu à 1600 FBu le kilo. Le prix des haricots selon leurs variétés a baissé d’entre 300 FBu et 500 FBu par kg.

A propos de l'auteur

Florence Inyabuntu.

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