Société

Grossesses non désirées en milieu scolaire : Une crise oubliée ?

Chaque année, des centaines ou des milliers de cas de grossesses non désirées sont enregistrés en milieu scolaire. Par exemple en 2021, plus de 1300 élèves ont été victimes de ce fléau selon le rapport de Programme National de Santé de la Reproduction (PNSR). Même dans les années antérieures les chiffres ont été toujours alarmants. En conséquence, les victimes sont notamment contraintes d’abandonner l’école ou s’adonner au mariage précoce  

Le problème de grossesses non désirées en milieu scolaire est au centre des discussions depuis plusieurs années mais n’a pas encore trouvé une solution efficace.

 

Plus de 1300 élèves ont été victimes de grossesses non désirées  au Burundi en 2021. Cent vingt d’entre elles sont âgées de 10 à 14 ans. Cela ressort du rapport rendu publique le 22 septembre 2022 par le Programme National de Santé de la Reproduction (PNSR). Les conséquences qui se manifestent chez les victimes sont notamment l’abandon scolaire,  les mariages précoces, l’avortement clandestin, la discrimination sociale, etc.

Le problème des grossesses non désirées en milieu scolaire  a toujours été au centre des discussions et n’a pas trouvé jusqu’à maintenant une solution durable.  Des débats autour de la thématique de grossesses non désirées sont organisés régulièrement un peu partout au Burundi. Le plus récent débat s’est tenu vendredi le 16 septembre 2022 dans la province de Ngozi sur le thème: «Grossesse en milieu scolaire: source de conflits à plusieurs facettes ». Ce débat a vu la participation des filles victimes, des élèves, des parents, de l’administration locale et toutes les parties prenantes. Tous ensemble, ils discutaient sur les causes, les conséquences et les solutions envisageables pour réduire ou éradiquer les cas de grossesse chez les élèves. Les grossesses non désirées en milieu scolaire sont considérées par certains comme «une crise oubliée».

Les chiffres des années antérieures sont alarmants dans différentes provinces

Dans la province de Bururi, 110 cas de grossesses ont été signalés au cours de l’année scolaire 2020-2021. Mais de 2019 jusqu’à 2022, on a enregistré 283 cas de grossesses chez les élèves dont 146 du fondamental et 137 du post fondamental. Pour la Direction Provinciale de l’Enseignement (DPE) de Bubanza, on a enregistré 374 cas de grossesses non désirées en milieu scolaire entre les années scolaires 2015-2016 et 2020-2021. Mais c’est au cours de l’année scolaire 2018-2019 que s’est manifesté un hic, car 96 élèves ont abandonné l’école à cause des grossesses non désirées dans toute la province de Bubanza. 

Dans la province de Rumonge, 120 grossesses non désirées ont été répertoriées de 2018 à 2019. Soixante-sept d’entre elles sont issues des élèves de l’école fondamentale et 53 des élèves de l’école post-fondamentale. Au cours de l’année scolaire 2018-2019, la direction provinciale de  l’enseignement de Kayanza a été championne au niveau national avec 191 cas de grossesses non désirées enregistrées. Ce qui a occasionné beaucoup de cas d’abandons scolaires. 

La liste des cas de grossesses non désirées n’est pas exhaustive, car aucune province n’est épargnée. Les chiffres sont alarmants bien que la place des jeunes filles soit à l’école et non à la maternité.

Les  grossesses en milieu scolaire sont liées essentiellement au harcèlement sexuel, aux viols, à la « prostitution pédagogique », à l’ignorance des méthodes contraceptives, à l’abus de l’alcool et à la prise des drogues. Cela ressort de l’étude sur les grossesses en milieu scolaire de 2013 réalisé par le gouvernement du Burundi en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA).

Cela étant, Depuis 2013, le gouvernement du Burundi a mis en place la politique de « zéro grossesse à l’école » jusqu’à l’horizon 2030. Pour y arriver, plusieurs initiatives ont été prises notamment l’intégration de l’éducation sexuelle dans  le curricula scolaire, l’encadrement des jeunes, l’intégration des services de santé sexuelle et reproductive dans les programmes d’enseignement, etc. Malgré tout, pas mal d’élèves continuent à abandonner l’école à cause des grossesses non désirées en milieu scolaire.

A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Un environnement des affaires peu attractif

Un environnement des affaires peu attractif

A l’instar des autres pays, le Burundi se lance dans le redressement de son économie pour améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités sociales. Ainsi, « le pays s’est engagé sur la voie de la transformation économique de manière à augmenter et diversifier la production sans entraver l’équilibre écologique », a déclaré le président de la République Evariste Ndayishimiye lors du sommet des chefs des Etats tenu à Nairobi le mois précédents. La campagne de lutte contre la pauvreté pour aspirer à la prospérité partagée et un développement durable se heurte à des défis de taille. Même si le gouvernement s’est donné un pari de l’émergence endéans 16 ans, à travers sa nouvelle « Vision d’un Burundi Emergent en 2040 et Développé en 2060 », l’économie nationale est plus que jamais exposée aux chocs extérieures.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 607

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

  • éditorial

    Un environnement des affaires peu attractif

    Un environnement des affaires peu attractif

    A l’instar des autres pays, le Burundi se lance dans le redressement de son économie pour améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités sociales. Ainsi, « le pays s’est engagé sur la voie de la transformation économique de manière à augmenter et diversifier la production sans entraver l’équilibre écologique », a déclaré le président de la République Evariste Ndayishimiye lors du sommet des chefs des Etats tenu à Nairobi le mois précédents. La campagne de lutte contre la pauvreté pour aspirer à la prospérité partagée et un développement durable se heurte à des défis de taille. Même si le gouvernement s’est donné un pari de l’émergence endéans 16 ans, à travers sa nouvelle « Vision d’un Burundi Emergent en 2040 et Développé en 2060 », l’économie nationale est plus que jamais exposée aux chocs extérieures.
  • Journal n° 607

  • Dossiers Pédagogiques