Développement

ICCO Coopération : Bannir la pauvreté via l’inclusion financière pour tous

Beaucoup d’outils sont d’usage chez ICCO Coopération pour barrer la route à la pauvreté des ménages ruraux. Elle collabore avec les Institutions de Microfinance et utilise le programme MAVC (Microfinance, Agrifinance et Chaine de Valeur). Une grande partie de cette population est touchée par ce programme malgré un long chemin qui reste encore à faire

ICCO Coopération travaille de par le monde depuis 1978. Netlyn Bernard, directrice régionale des opérations explique toutefois qu’en 2014 cette organisation a commencé un programme sur la microfinance, de l’agri-finance, et le développement de ces chaines de valeur qui s’appelle MAVC. Selon elle, le programme MAVC est financé par l’ambassade des Pays-Bas au Burundi et de nombreux partenaires incluant treize Institutions de Microfinance (IMFs) et le Réseau des Institutions de Microfinance (RIM) collaborent avec ce programme. «D’après les statistiques, nous voyons que 73% de la population burundaise sont exclus financièrement. Ce qui signifie que les jeunes et les femmes rurales sont exclus de l’inclusion financière. Dans le programme MAVC, nous avons ciblé150.000 ménages et 16.000 producteurs», souligne Mme Bernard. Elle apprécie le pas déjà franchi puisque, souligne-t-elle, plus de 193.000 ménages et plus de 19.000 producteurs ont été touchés par le programme. Les ménages sont touchés au niveau de l’inclusion financière et les producteurs au niveau des chaines de valeur pour les améliorer. Elle déplore que la problématique reste inquiétante parce que les statistiques de 73% viennent de la stratégie nationale de l’inclusion financière. «Nous voulons des réflexions profondes, stratégiques et innovantes pour pouvoir trouver les moyens d’améliorer l’inclusion financière au Burundi et aussi amener des produits qui peuvent résoudre ce problème que nous voyons qui est assez important et assez inquiétant», souligne-t-elle.

Des outils pour impulser l’accès au crédit des ménages ruraux  

Le programme MAVC utilise des outils variés pour faire sortir de la pauvreté la population rurale. Willy Hatungimana, directeur Pays ICCO coopération Burundi explique que c’est un programme qui travaille avec le monde rural. Il décrit ici ces outils. Il évoque le crédit warrantage qui est un financement pour les producteurs qui sont regroupés en organisations paysannes. Ces gens sont des anciens producteurs ou des producteurs qui essaient d’avoir des crédits auprès des microfinances. Les acteurs qui sont impliqués en cela sont les organisations de producteurs, les IMFs et les structures techniques d’appui dont ICCO et d’autres acteurs du développement. 

Netlyn Bernard, directrice régionale des opérations ( au milieu) : « Dans MAVC, nous avons ciblé 150.000 ménages et 16.000 producteurs »

Il évoque aussi le crédit solidaire pour les personnes pauvres, mais économiquement actives qui n’ont pas accès aux services financiers. Quand ils se mettent ensemble, souligne-t-il, ils doivent se connaître et accepter de se cautionner mutuellement. Ils font des collectes des épargnes et reçoivent des crédits au sein de l’IMF.

Des innovations dans l’accès au financement agricole persistent  

« ICCO est en train de travailler avec les institutions de microfinance, les organisations de producteurs, mais aussi les unités de production. On essaie de faire la connexion entre les organisations de producteurs, les unités de transformation et les IMFs. Les organisations de producteurs reçoivent ces prêts au niveau des IMFs. Pour recevoir et rembourser ces prêts, ils passent par les comptes bancaires.  Ces organisations de producteur travaillent avec les unités de transformation qui sont des marchés d’écoulement pour les producteurs », explique Willy Hatungimana. Et pour vendre la récolte, souligne-t-il, ils prennent cette matière première qu’ils vont vendre aux unités de transformation. Et pour pouvoir payer ces producteurs, ils passent par les comptes bancaires. Encore du pain sur la planche pour le financement agricole

« Les statistiques ont montré que le niveau de pénétration des services financiers en milieu rural est encore très faible », a indiqué Bernard Kinyata, président du conseil d’administration du Réseau des Institutions de Microfinance (RIM). Selon lui, le partenariat entre ICCO Coopération et le secteur de la microfinance a permis aux institutions de microfinance de renforcer leur présence en milieu rural, mais également de renforcer le financement agricole étant donné que beaucoup de personnes pensent que financer l’agriculture est très risqué. Il précise que le partenariat avec ICCO Coopération a permis de mieux voir l’approche du financement agricole et l’approche de financement rural et finalement de comprendre que le risque n’était pas si élevé qu’on ne le pensait. 

Une avancée significative des IMFs

Les principaux axes de coopération entre ICCO Coopération et le secteur de la microfinance se situent d’abord au niveau du renforcement des capacités étant donné que beaucoup d’institutions financières sont jeunes. M.Kinyata se réjouit qu’ICCO Coopération ait beaucoup appuyé au niveau du renforcement des capacités, des formations, mais également au niveau du renforcement des moyens d’intervention du RIM. « Grâce au partenariat avec ICCO Coopération, nous avons pu développer de nouveaux produits adaptés au financement agricole tel que le warrantage ». Il souligne que la récolte permet aux agriculteurs leur d’avoir des crédits pour financer de nouveau la production et pour éviter finalement de consommer la récolte avant que les prix sur le marché ne soient bénéfiques aux producteurs afin qu’ils aient des revenus consistants. 

A propos de l'auteur

Bonith Bigirindavyi.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Un environnement des affaires peu attractif

Un environnement des affaires peu attractif

A l’instar des autres pays, le Burundi se lance dans le redressement de son économie pour améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités sociales. Ainsi, « le pays s’est engagé sur la voie de la transformation économique de manière à augmenter et diversifier la production sans entraver l’équilibre écologique », a déclaré le président de la République Evariste Ndayishimiye lors du sommet des chefs des Etats tenu à Nairobi le mois précédents. La campagne de lutte contre la pauvreté pour aspirer à la prospérité partagée et un développement durable se heurte à des défis de taille. Même si le gouvernement s’est donné un pari de l’émergence endéans 16 ans, à travers sa nouvelle « Vision d’un Burundi Emergent en 2040 et Développé en 2060 », l’économie nationale est plus que jamais exposée aux chocs extérieures.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 607

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Un environnement des affaires peu attractif

Un environnement des affaires peu attractif

A l’instar des autres pays, le Burundi se lance dans le redressement de son économie pour améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités sociales. Ainsi, « le pays s’est engagé sur la voie de la transformation économique de manière à augmenter et diversifier la production sans entraver l’équilibre écologique », a déclaré le président de la République Evariste Ndayishimiye lors du sommet des chefs des Etats tenu à Nairobi le mois précédents. La campagne de lutte contre la pauvreté pour aspirer à la prospérité partagée et un développement durable se heurte à des défis de taille. Même si le gouvernement s’est donné un pari de l’émergence endéans 16 ans, à travers sa nouvelle « Vision d’un Burundi Emergent en 2040 et Développé en 2060 », l’économie nationale est plus que jamais exposée aux chocs extérieures.
  • Journal n° 607

  • Dossiers Pédagogiques