Médias

Intox : Et si on se donnait la peine de vérifier avant de publier ?

Des photos détournées de leurs contexte d’origine, des textes ou vidéos sans sources, des montages photos et vidéos, la toile est bien inondée. Sans trop y réfléchir, la plupart des internautes ont tendance à accorder une certaine crédibilité à ces publications, parfois même à les partager. Et si on se donnait la peine de vérifier la véracité d’une information avant de la publier ou de la partager ?  

Certaines informations, des photos ou des vidéos sont collés à d’autres évènements qui n’ont rien à voir avec leur contexte original, dans le but d’induire en erreur, de cacher ou de travestir les faits.

 

Avec l’évolution de la technologie, les informations nous parviennent parfois sans que nous fassions un effort. Elles tombent de partout surtout via les réseaux sociaux. Très rarement, on se donne la peine de vérifier la source et la fiabilité de ce que nous recevons comme information. D’ailleurs, parfois on a tendance à se précipiter à partager ces informations avec nos proches que ce soient dans les groupes Whatsapp, sur Facebook, etc. 

Pourtant, certaines informations, des photos ou des vidéos sont collés à d’autres évènements qui n’ont rien à voir avec leur contexte original, dans le but d’induire en erreur, de cacher ou de travestir les faits. Ces informations qui sont souvent de nature à éveiller les émotions sont trois fois virales sur les réseaux sociaux que les vraies. Face à cette situation, l’internaute peut ne pas être à mesure de discerner la vraie de la fausse information 

Le Burundi n’est pas épargné

Le Burundi n’est pas épargné de ce poison. Les exemples ne manquent pas. En date du 16 octobre 2022, la Brarudi a annoncé les nouveaux tarifs de ses produits. Des commentaires surgissent de partout. Certains attendaient impatiemment la réaction du ministère ayant le commerce dans ses attributions, car…on ne sait jamais. Du coup, une publication sur un compte twitter vérifié d’un médium connu du grand public au Burundi atterri. Celle-ci était légendée comme suit: « le gouvernement suspend la mesure de hausse des prix des produits Brarudi. Le ministre du Commerce s’insurge contre la hausse des prix des produits de la Brarudi: nous n’acceptons pas cette hausse des prix, nous la suspendons, nous n’avons pas été consulté ». Face à cette publication, des commentaires des internautes qui saluent cette décision du Gouvernement surgissent de partout.

Mais si on s’était donné la peine d’analyser cette image, on aurait remarqué que cette publication était une intox. A part que cette information ne figurait nulle part sur les différentes plates formes du ministère ayant le commerce dans ses attributions, sur la photo d’illustration figurait Monsieur Jean Marie Niyokindi, ex-ministre du Commerce alors que la ministre actuelle du Commerce est Mme Marie Chantal Nijimbere. D’ailleurs, dans l’angle droit de cette publication on pouvait voir que cette dernière datait du 29 janvier 2019 lorsque la Brarudi avait annoncé qu’elle allait revoir à la hausse les prix de ses produits et que le ministère du Commerce s’y était opposé. Pourtant, malgré tous ces indices qui devraient montrer qu’il s’agissait d’une intox, cette publication a fait le tour des groupes Whatsapp et des comptes Facebook. 

PAPROM, engagé dans la lutte contre la désinformation

Pour pallier à la désinformation, l’Ambassade de France au Burundi en partenariat avec l’Ecole Supérieure de Journalisme de Lilles en France a procédé ce vendredi 25 novembre 2022 à la remise des certificats à 20 journalistes formés dans la vérification des informations (fact-cheking). Ces formations s’inscrivent dans le cadre du Projet pour la Professionnalisation des Médias (PAPROM). Les lauréats ont salué cette initiative de l’Ambassade de France, un partenaire incontournable des médias burundais depuis les années 60. Ces formations permettront aux journalistes burundais de publier et de diffuser des informations vérifiées et fiables.

Rappelons que sur le volet formation pour les journalistes, diverses thématiques qui touchent le journalisme et dont on ne dispose pas d’expertise suffisante au Burundi sont développés. Citons entre autres les fondamentaux du journalisme, les débats, les formations sur l’usage des réseaux sociaux, les formations pour les techniciens, le personnel non assimilable aux journalistes dans les média (comptables, managers, marketing, chargés de projets, etc.).200 journalistes ont été formés à cet effet. 

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A propos de l'auteur

Florence Inyabuntu.

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Un environnement des affaires peu attractif

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A l’instar des autres pays, le Burundi se lance dans le redressement de son économie pour améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités sociales. Ainsi, « le pays s’est engagé sur la voie de la transformation économique de manière à augmenter et diversifier la production sans entraver l’équilibre écologique », a déclaré le président de la République Evariste Ndayishimiye lors du sommet des chefs des Etats tenu à Nairobi le mois précédents. La campagne de lutte contre la pauvreté pour aspirer à la prospérité partagée et un développement durable se heurte à des défis de taille. Même si le gouvernement s’est donné un pari de l’émergence endéans 16 ans, à travers sa nouvelle « Vision d’un Burundi Emergent en 2040 et Développé en 2060 », l’économie nationale est plus que jamais exposée aux chocs extérieures.

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