Transport

La pénurie du carburant complique le quotidien

Le carburant introuvable reste un casse-tête dans les ménages. Les voyageurs font les files pour attendre les moyens de transport. Les véhicules font la queue pour s’approvisionner en carburant. Pour y faire face, les devises pour importer le carburant font défaut. Les promesses du Japon, du Nigéria et de la Russie tardent également à se concrétiser

La pénurie répétitive du carburant paralyse les activités économiques.

 

« J’habite Rubirizi dans la commune de Mutimbuzi en province de Bujumbura. De nature les bus font le trajet centre-ville-Rubirizi moyennant paiement de 1 100 FBu. Malheureusement, les bus sont introuvables. J’ai voulu prendre une moto pour arriver à Mutakura. On m’a taxé trois mille FBu, soit 1 kg de haricot. J’ai dû décider de marcher à pied sur cette distance d’environ 6 km », se désole Victor Ndikumana, habitant la zone Rubirizi. Pour lui, il n’a pas pris la moto pour faire des réserves dans le but de voir comment joindre les deux bouts du mois.

Malheureusement, déplore-t-il, arrivé au travail, je n’avais pas assez de force pour accomplir mes tâches. J’étais fatigué.

Contacté par téléphone, Alice Shurweryimana fait remarquer qu’elle ne viendra pas célébrer le mariage de son cousin prévu samedi le 16 décembre 2023. Elle indique que le ticket de transport Gitega-Bujumbura est estimé à 30 mille FBu, soit un aller-retour de 60 mille FBu. « C’est une cagnotte d’argent pour moi qui cherche encore de l’emploi », signale-t-elle.

« J’ai été surprise lorsque je suis rentrée du travail et que mon domestique m’a dit qu’il a utilisé le charbon de 5 mille FBu par jour. J’étais habituée à dépenser 3 mille FBu par jour pour acheter le charbon de bois. Je pense que la hausse du prix du charbon est liée à son transport », s’inquiète Marie Rose Coyanditse, habitant le quartier Gisyo de la zone Kanyosha dans la commune de Muha en mairie de Bujumbura.

En attente des promesses

Dans le contexte de faire face à la pénurie récurrente du carburant, en mars 2023, Albert Shingiro, ministre des Affaires Etrangères et Masahiro Imai, ambassadeur du Japon au Burundi ont signé un accord de don de carburant d’une valeur de 3,45 millions USD.

En mai 2022, Valery Mikhaylov, ambassadeur de la Russie au Burundi a souligné que son pays est en train de contourner les problèmes logistiques causés par les sanctions de l’UE. Cela afin de livrer le carburant au pays.

De plus, en janvier dernier, Muhammudu Buhari, ex-président du Nigéria a promis à Audace Niyonzima, ministre des Finances, du Budget et de la Planification Economique Audace Niyonzima de contribuer à résoudre la pénurie du carburant dans notre pays. Cela via une requête auprès de la Nigerian National Petroleum Company Limited.

La pénurie des devises, une situation aggravante

L’Observatoire de Lutte Contre la Corruption et les Malversations Economiques indique souvent que la pénurie du carburant est liée au manque des devises pour l’importer et au monopole dans l’importation de ce produit. Il propose la mise en place d’un stock stratégique carburant.

Dans « Umuzinga Day 3 », Edouard Normand Bigendako, gouverneur de la Banque centrale a annoncé que la banque qu’il chapeaule a pris des mesures pour contenir l’inflation et limiter les pressions sur le taux de change.

« Pour ce qui est de la constitution des réserves de change (réserves obligatoires), la Banque centrale peut augmenter ou diminuer le coefficient des réserves obligatoires », dit-il.

Ces réserves de change sont effectuées sur les dépôts de la clientèle des banques commerciales.

« Si Banque centrale veut qu’il y ait augmentation des crédits, elle va diminuer le coefficient. Un taux qui a été augmenté de 3 à 5%, une orientation qui vise à limiter les crédits », explique-t-il avant de faire remarquer qu’à cause du contexte inflationniste et de la pression sur le taux de change, la Banque centrale a temporairement adopté une politique monétaire restrictive. Ce qui a des retombées négatives sur le court terme.

Cependant, cela n’empêche pas que dans le futur lorsque les tensions seront plus au moins résorbées on puisse explorer les outils permettant de stimuler le financement du secteur privé. Pour faire face à la pénurie répétitive du carburant, Parole et Action pour le Réveil des Consciences et l’Evolution des Mentalités (Parcem) propose sur son compte twitter du carburant une mise sur pied d’un cadre de dialogue avec les experts et les partenaires du secteur.

Elle invite le gouvernement à envisager la possibilité de demander l’assistance des pays amis ou de contracter un crédit d’urgence auprès des organismes internationaux afin de relever le niveau des réserves de change.

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A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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