Société

La transmission des mémoires : un exercice nécessaire, mais qui peut être tranchant

La transmission des mémoires est important dans la reconstruction d’une nation paisible. Toutefois, Si elle est inconsciente et mal gérée, elle est l’une des causes des conflits cycliques. Néanmoins, dans cette transmission, les parents  sont primordiaux. Leur manière de transmettre les mémoires peut aider soit à construire ou à détruire. Réactions des enfants, des parents et de  l’administration de la Commune Rumonge

Les enfants de la colline Kanenge et Nyakuguma de la zone Kigwema, commune et province Rumonge sont conscients qu’il n’y a aucune importance d’attiser la haine entre les groupes ethniques.

 

Les enfants des collines Kanenge et Nyakuguma de la zone Kigwema, commune et province Rumonge sont conscients qu’il n’y a aucune importance à attiser la haine entre les groupes ethniques.

« J’ai fréquenté l’école avec les élèves qui venaient de la région  de Mugamba. Ils aimaient pointer du doigt les Hutus  mais ce n’était pas avec un cœur rempli de haine. On sentait qu’ils voulaient se mettre à l’écart »

Cependant, ils  expriment leurs insatisfactions suite aux informations reçues de leurs parents en ce qui concerne les auteurs des tueries interethniques.

« Par exemple, dans ma famille, je n’ai aucun oncle. Ils ont été emportés par des conflits interethniques. Mes parents ne m’ont jamais montré ceux qui ont fauché ma famille. Ils m’ont dit qu’ils sont morts pendant la guerre, une information que j’ai pris  comme tel parce que tout le monde peut être victime de la guerre »

La transmission inconsciente entre les générations

Benoît Kantungeko, habitant de Kanenge expose : « je dis à mes enfants la vérité que les violences ont bel et bien eu lieu, mais je mets plus l’accent sur le fait qu’ils ne seraient parmi ceux qui en causeraient encore. Je leur dis que la guerre est mauvais et que là où elle sévit, elle ne sème  que la haine et les déchirements dans les familles ».

Toutefois, comme Kantungeko, il y a des parents qui trouvent important de pointer du doigt les auteurs des violences pour montrer les causes profondes de ces dernières afin  de ne plus tomber dans les mêmes conflits travers.

« Par exemple pour la crise de 1993, je dis à mes enfants qu’un président Hutu a été tué par les Tutsis et que les Hutus… ». Cyriaque Nsengiyumva de cette colline témoigne également comment il explique à ses enfants l’assassinat de son père en 1972 : « je leur dis que ce sont les Tutsis qui l’ont tué mais pas les Tutsis qui sont nos voisins actuels. Ceux qui étaient méchants sont ceux de cette époque »

Cependant, cette manière de transmettre les mémoires  est désapprouvée  par Médiatrice Ndayisenga, conseiller du gouverneur de la province Rumonge  chargé du développement familial. Elle trouve  que cette manière est délicate, car les parents incitent leurs enfants à la haine ethnique. Néanmoins, elle soutient que le passé, même  douloureux  doit être enseigner aux nouvelles générations.

La transmission  des mémoires est violente en elle-même, car  d’une part elle est inconsciente et préexiste au sujet, et autre part, les contenus transmis sont violents car porteurs d’histoires et d’événements traumatiques vécus et subis par les ascendants. Mais c’est une violence nécessaire. Pour Mme  Ndayisenga, il faudra apprendre aux parents la façon de transmettre les événements douloureux et les mots adéquats qu’il faut utiliser.

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Dona Fabiola Ruzagiriza.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Un environnement des affaires peu attractif

Un environnement des affaires peu attractif

A l’instar des autres pays, le Burundi se lance dans le redressement de son économie pour améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités sociales. Ainsi, « le pays s’est engagé sur la voie de la transformation économique de manière à augmenter et diversifier la production sans entraver l’équilibre écologique », a déclaré le président de la République Evariste Ndayishimiye lors du sommet des chefs des Etats tenu à Nairobi le mois précédents. La campagne de lutte contre la pauvreté pour aspirer à la prospérité partagée et un développement durable se heurte à des défis de taille. Même si le gouvernement s’est donné un pari de l’émergence endéans 16 ans, à travers sa nouvelle « Vision d’un Burundi Emergent en 2040 et Développé en 2060 », l’économie nationale est plus que jamais exposée aux chocs extérieures.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 607

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

  • éditorial

    Un environnement des affaires peu attractif

    Un environnement des affaires peu attractif

    A l’instar des autres pays, le Burundi se lance dans le redressement de son économie pour améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités sociales. Ainsi, « le pays s’est engagé sur la voie de la transformation économique de manière à augmenter et diversifier la production sans entraver l’équilibre écologique », a déclaré le président de la République Evariste Ndayishimiye lors du sommet des chefs des Etats tenu à Nairobi le mois précédents. La campagne de lutte contre la pauvreté pour aspirer à la prospérité partagée et un développement durable se heurte à des défis de taille. Même si le gouvernement s’est donné un pari de l’émergence endéans 16 ans, à travers sa nouvelle « Vision d’un Burundi Emergent en 2040 et Développé en 2060 », l’économie nationale est plus que jamais exposée aux chocs extérieures.
  • Journal n° 607

  • Dossiers Pédagogiques