Genre

L’autonomisation des femmes de Bubanza bloquée par leurs conjoints

Les femmes de la province de Bubanza qui veulent initier des activités génératrices des revenus sont souvent bloquées par leurs maris. Une situation aggravée par l’impossibilité de contracter des crédits. Cela suite au manque d’hypothèque, à l’éloignement de la Banque d’Investissement et de Développement pour les Femmes (BIDF)…

Emmanuel Ngendabanka, conseiller socio-culturel du gouverneur de la province de Bubanza : « Il existe des leaders qui détournent les cotisations des membres des associations et des coopératives féminines. D’où la nécessité d’un leadership féminin responsable».

Selon Analyssa Ndamuhawenimana, point focal des femmes actrices de paix et de dialogue (femmes médiatrices) dans la province de Bubanza, les femmes de la province de Bubanza n’ont pas le courage d’initier des activités génératrices de revenus. Ce qui fait qu’elles restent toujours dépendantes de leurs maris.

« D’une façon générale, les femmes sont usufruitières de la terre. Elles ne peuvent pas l’hypothéquer lorsqu’elles veulent contracter un crédit. Les hommes achètent des parcelles, mais n’associent pas leurs conjoints. Ce qui ne sécurise pas le ménage », déplore-t-elle avant d’informer que cela est tolérable par rapport à la situation dans laquelle vit une femme incomprise par son époux. Ces derniers estiment qu’une femme en possession de richesses ne respecte plus son mari, indique Mme Ndamuhawenimana.

Et de continuer : « Maintes fois, les femmes apportent leur force, travaillent durement pendant la période de labour. Pour les remercier, les maris s’adonnent au concubinage ou vendent la production pendant la période de récolte ».

Moins de chances pour valoriser les initiatives

Mme Ndamuhawenimana témoigne que malgré la situation difficile dans laquelle vit une femme dans la province de Bubanza, celle-ci ne croise pas les bras. « Il existe des femmes qui se regroupent en associations pour créer des activités génératrices de revenus », précise-t-elle.

Toutefois, regrette Mme Ndamuhawenimana, les femmes qui initient des projets ne peuvent pas les présenter facilement à la Banque d’Investissement et de Développement pour les Femmes (BIDF).

Celle-ci se trouve à Gitega à plus de 100 km de Bubanza. « D’où les moyens et le temps pour y arriver ne sont pas si simples qu’on le devine. Cela au moment où on n’est pas sûr que son projet sera éligible pour être financé », martèle-t-elle.

Environ 70 projets d’investissement présentés à la BIDF sont classés sans suite

Edouard Nzambimana, responsable du bureau provincial du mouvement coopératif et associatif dans la province de Bubanza reconnait que les associations et les coopératives féminines éprouvent des difficultés à contracter les crédits. Il déclare qu’à la fin du mois d’octobre, les associations et coopératives féminines sont évaluées dans la province de Bubanza à plus ou moins 150.

« Environ 70 projets d’investissement ont été préparés et présentés à la BIDF. Bubanza a été la première province dans le pays à présenter des projets à la BIDF. Malheureusement, aucun de ses projets n’a été jusqu’aujourd’hui financé. Ce qui décourage », fait remarquer M.Nzambimana.

Abondant dans le même sens, Emmanuel Ngendabanka, conseiller socio-culturel du gouverneur de la province de Bubanza approuve que les femmes de la province de Bubanza ont compris leur rôle dans le développement des familles et du pays. Malgré cela, il s’inquiète que ces femmes éprouvent des difficultés à contracter les crédits. « Celles qui parviennent à les décrocher en bénéficient tardivement », informe-t-il.

M.Ngendabanka avise également qu’il existe des leaders qui détournent les cotisations des membres des associations et des coopératives féminines. Cela sans oublier les femmes qui se considèrent comme supérieures à leurs maris une fois devenues riches. D’où la nécessité d’un leadership féminin responsable.

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A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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