Finance

Le secteur de la microfinance confronté à beaucoup de défis

Les IMFs en liquidation, celles en état de redressement, la non transmission des rapports sur les états financiers, les situations financières inquiétantes…sont autant défis que la Banque centrale a présenté aux praticiens de la fiscalité afin d’en dégager les solutions. C’était ce mardi 10 janvier 2022 à Bujumbura lors d’une rencontre entre la Banque centrale et les dirigeants des microfinances et des établissements de paiement.

« 26 sur 35 IMFs dépassent la norme de 5%, exigée par les bonnes pratiques en matière de PAR, soit 74,2% ».

 

« Nous avons été surpris lorsque nous avons eu connaissance un jour de quelqu’un qui a annoncé pouvoir détenir une microfinance sur les réseaux sociaux sans avoir été agréé au préalable par les institutions habilitées. Cela mérite d’être cité parmi les défis qui hantent le secteur, car avant d’exercer leurs activités, les institutions de microfinance (IMFs) doivent obtenir l’agrément de la Banque centrale », déclare Dieudonné Murengarantwari, gouverneur de la Banque de la République du Burundi (BRB).

Et un expert de s’interroger : « A voir comment les gens veulent créer des microfinances, est-ce que réellement c’est parce qu’elles sont profitables ou ce sont des spéculations ? ».

Non respect des bonnes pratiques

Dans sa présentation sur l’état des lieux du secteur des microfinances, Glicérie Manirambona, cheffe du service microfinance à la BRB indique que peu d’institutions de microfinance (IMFs) sur les 69 fonctionnelles respectent les bonnes pratiques.

Parmi celles-ci, informe-t-elle, 2 IMFs sont en liquidation, une IMF est en état de redressement, 2 IMFs n’ont pas transmis les rapports sur les états financiers, 2 IMFs dont les rapports sur les états financiers n’ont pas été considérés par la BRB, une IMF nouvellement créée qui n’a pas encore produit le rapport sur les états financiers, 5 sur 35 IMFs dont la situation financière est inquiétante, soit 14%.

« 8 sur 35 IMFs ont violé l’obligation de maintenir en permanence le niveau du capital minimum, soit 22% », précise Mme Manirambona.

Elle déplore que 20 sur 35 IMFs ont violé l’obligation de limiter les risques pris sur une seule signature (octroi d’un crédit au-delà de 5 % des fonds propres de base à une seule personne, à des personnes apparentées ou à un groupe de personnes liées), soit 52%.

Et de continuer : « 12 IMFs sur 35 ont violé la limitation des prêts aux membres des organes de gestion et au personnel de l’IMF ainsi que des contreparties individuelles, soit 34% ».

La cheffe du service microfinance à la BRB notifie que 2 sur 35 IMFs ont violé l’obligation de respecter les limites    de détention de participations et les responsabilités des actionnaires de référence et des actionnaires qualifiés, soit 5,57%. Cela alors que 14 sur 35 IMFs ont violé l’obligation de couvrir les emplois à moyen et long terme par des ressources stables, soit 40%.

De plus, continue-t-elle, 26 sur 35 IMFs dépassent la norme de 5% exigée par les bonnes pratiques en matière de Portefeuille à risque (PAR) , soit 74,2% (dont 20% dépasse un PAR de 30% et 5% celui de 50%)

Seuls 10% pour les crédits agricoles 

D’après Mme Manirambona, les indicateurs d’activité au 31 décembre 2021, les actifs du secteur des IMFs s’élèvent à 757 788,1 milliards de FBu, 174 350, 4 milliards de FBu de fonds propres, 427 074,4 milliards de FBu de dépôts. 

L’encours brut des crédits distribués est estimé à 475 275,4 milliards de FBu dont plus de 56,3% ont financé le commerce et l’habitat. Cela au moment où la part revenant à l’agriculture et l’élevage est de 10%. 

Et de conclure : « Les créances impayées restent élevées et s’évaluent à 29 874 milliards de FBu».

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A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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