Santé

Les conditions de vie des médecins, détonateur de l’exode des médecins

Une centaine de médecins ont déjà quitté le pays depuis 2020 pour aller chercher un ailleurs meilleur à l’étranger. Cela au moment où d’autres quittent les structures sanitaires publiques pour aller prester dans les structures sanitaires privés. Les conditions de vie de médecins seraient la cause de cet exode

 130 médecins ont quitté le pays depuis 2020 dans 80 structures sanitaires publiques .

 

« Une enquête a montré que 130 médecins ont quitté le pays depuis 2020 dans 80 structures sanitaires publiques », a déclaré le 19 septembre dernier Dr Sylvie Nzeyimana, ex-ministre de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida.

Contacté par téléphone, un médecin qui a quitté le pays parle des conditions de vie précaires qui sont à la base de ce phénomène fréquent au cours de ces trois dernières années. Cela malgré que celui-ci ne date pas d’aujourd’hui.

D’après ce médecin qui a gardé l’anonymat, le salaire mensuel de base d’un médecin généraliste n’atteint pas 100 mille FBu. Ce qui fait qu’en plus des primes, celui-ci ne peut pas toucher mensuellement la moitié d’un million de FBu.

Ce médecin indique que maintenant pas mal de médecins sont séparés de leurs familles parce qu’ils ont été affectés à l’intérieur du pays. Il déplore que dans de telles conditions, il leur est difficile de prendre en charge deux ménages.

Pire encore, ils sont parfois obligés de se déplacer pour rendre visite à leurs familles. Ce qui n’est pas facile au moment où les patients à leur charge sont nombreux. Et d’insister : « Le mouvement des mutations est un casse-tête lorsqu’on veut prester à côté de sa famille. On te dira qu’un fonctionnaire signe son contrat pour travailler dans tout le pays. Pourtant, on ne tient pas compte des contingences pouvant surgir pour des familles séparées dans ces jours où l’inflation ne cesse de grimper ».

Revoir les méthodes de recrutement

Selon « Alternatives humanitaires dans la fuite des cerveaux : l’exemple du secteur de la santé en Afrique subsaharienne », les pays les plus pauvres sont les plus touchés par la fuite des cerveaux, un secteur qualifié de peu développé.

Les facteurs qui encouragent la fuite des cerveaux selon ce médium sont notamment l’instabilité politique, l’instabilité économique et l’instabilité sécuritaire.

Ainsi, lit-on dans « Alternatives humanitaires », la fuite des cerveaux interne est facilitée par les méthodes de recrutement des ONG internationales œuvrant dans le secteur de la santé. Celles-ci proposent des salaires plus attractifs et parfois de meilleures conditions de travail que les hôpitaux publics locaux. Ce qui occasionne la pénurie de la main-d’œuvre.

Trois types de fuite de cerveaux répertoriés

Il existe la fuite des cerveaux externe. Celle-ci concerne le départ à l’étranger de jeunes qualifiés formés dans leurs pays d’origine. Un autre type de fuite des cerveaux est celui dit interne qui est en rapport avec les mouvements au sein même d’un pays de personnels qualifiés du secteur public vers les ONG ou le secteur privé. Enfin, la fuite des cerveaux dite circulaire qui est caractérisé par une émigration de courte durée. Ce qui permet aux migrants de travailler et de se spécialiser pendant quelques années, avant de rentrer dans leur pays d’origine.

Les solutions proposées pour faire face à la fuite des cerveaux dans le domaine de la santé sont notamment l’augmentation du budget accordé au secteur, former davantage de professionnels de santé, créer des programmes de formation spécialisée dans les cursus médicaux, promouvoir des associations de professionnels de santé. Cela afin d’instaurer une forme de solidarité professionnelle et structurer la profession médicale au niveau national.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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