Genre

Les grossesses en milieu scolaire : Un fléau qui perdure

Les cas de grossesses non désirées en milieu scolaire deviennent de plus en plus légion. A part que ces grossesses détruisent la vie des jeunes filles, elles contribuent énormément dans la pression démographique. L’introduction des cours en rapport avec la Santé Sexuelle et Reproductive (SSR) dans le cursus scolaire pourrait-elle inverser la tendance ?

Les victimes des grossesses non désirées sont en grande parties les élèves issues des classes du post fondamental.

 

La Direction Provinciale de l’Education dans la province de Bubanza a enregistré 167 cas de grossesses non désirées en milieux scolaires au cours des 3 dernières années scolaires. Ils étaient à 51 au cours de l’année scolaire 2020-2021, à 65 cas au cours de l’année scolaire suivante et à 51 cas de grossesses au cours de l’année scolaire 2022-2023. La situation est similaire dans la province de Bujumbura. Durant l’année scolaire en cours, la direction provinciale de l’éducation dans cette province a enregistré 77 cas de grossesses non désirées en milieu scolaire. « Espérons surtout qu’il n’y a pas de cas que nous n’avons pas pu identifier. Si c’est le cas, tant mieux, car, les chiffres seraient en train de diminuer comparativement aux années antérieures », fait savoir Raphaël Ciza, Directeur Provincial de l’Education (DPE) dans la province de Bujumbura.

Conséquences d’une responsabilité partagée

Comme le précise M. Ciza, les victimes de ces grossesses sont en grande parties les élèves issues des classes du post fondamental. Bien que les causes des grossesses non désirées sont nombreuses, cet instituteur constate une forme de lâcheté chez les parents. Selon lui, les parents devraient parler de la santé sexuelle et reproductive à leurs enfants et cela en des mots clairs. « Il faut qu’ils sachent réellement tous les dangers qui les guettent en s’adonnant aux relations sexuelles étant toujours sur le banc de l’école. Malheureusement, c’est comme si les parents avaient peur de leurs enfants », regrette-t-il.

Selon Claude Badugaritse, directeur provincial de l’éducation à Bubanza, les auteurs de ces grossesses non désirées sont entre autres les chauffeurs, les commerçants, les élèves entre eux, certains instituteurs qui déviationnistes, … la liste n’est pas exhaustive. Comme il l’explique, ces auteurs sont constitués en grande partie par des catégories de personnes qui profitent de la pauvreté dans laquelle baignent ces élèves et leurs familles. Comme son collègue, M. Badugaritse épingle le manque de dialogue entre les enfants et leurs parents. Il évoque également la dépravation des mœurs et l’impunité qui favorisent ces cas de grossesses non désirées en milieu scolaire. A cela s’ajoute le fait que les jeunes consomment sans modérations différentes informations en provenance des réseaux sociaux. « A cause de l’ignorance, ces jeunes consomment à tort et à travers tout ce qui passe devant leurs yeux. Et cela finit par les exposer à ce genre de comportement », regrette-t-il.

Une Priorité pour le gouvernement du Burundi

Les cours en rapport avec la santé sexuelle et reproductive sont aujourd’hui dispensés depuis l’école primaire. Comme l’explique M. Badugaritse, les élèves commencent à apprendre les notions de base sur la SSR depuis la classe de 3ème année primaire. Et ces cours sont approfondis au fur et à mesure qu’on monte de classe. « Cela aide les élèves à bien comprendre le fonctionnement de leur corps et ce qui peut leur arriver lorsqu’ ils ne prennent pas soin d’eux », témoigne-t-il. Il espère que l’introduction de ces cours dans le cursus scolaire et la création des clubs de santé dans les différents établissements scolaires serviront à quelque chose dans l’éradication de ce fléau.

Nadine Nibitanga est administrateur de la commune Mpanda dans la province de Bubanza. Selon elle, pour éradiquer définitivement ce fléau, il faut que les parents s’impliquent davantage dans cette lutte. « Après tout, ils sont les premiers à subir les conséquences de ces grossesses non désirées. Les enseignants ne feront que compléter le travail des parents », fait-t-elle savoir. Elle appelle toutes les parties prenantes à conjuguer les efforts pour un avenir meilleur de la jeunesse et, partant, du pays.

                                          

A propos de l'auteur

Florence Inyabuntu.

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