Agriculture

Les larges subventions des engrais déstabilisent la situation budgétaire du pays

Les agriculteurs burundais font face à différents défis dont le manque d’engrais durant ces dernières années. Cela malgré la volonté du gouvernement de développer le secteur agricole. Encore plus, les subventions des engrais ont provoqué des dépassements dans le budget du gouvernement selon le FMI

« La situation budgétaire devrait se détériorer au cours de l’exercice 2022-2023 en raison de la faible collecte des recettes dus en partie à de larges subventions des engrais ».

A en croire les déclarations du Fonds Monétaire International, les larges subventions des engrais ont occasionné des dépassements dans le budget général de l’Etat de l’exercice budgétaire 2022-2023. « La situation budgétaire devrait se détériorer au cours de l’exercice 2022-2023 (juillet-juin) en raison de la faible collecte des recettes dus en partie à de larges subventions des engrais », selon le récent communiqué annonçant un prêt du FMI de 216 millions des USD au Burundi.

La subvention des engrais organo-minéraux, le repeuplement du cheptel et la multiplication des semences sélectionnées étaient estimés à 80 milliards de FBu dans le budget de l’Etat, exercice 2022-2023.  Pour 2021-2022, les subventions des engrais étaient estimées à un montant de 15 milliards de FBu. Mais, selon le FMI, des dépassements ont été enregistrés au cours de cette année budgétaire. Les dépassements évoqués par le FMI seraient-ils liés à la volonté de prioriser le secteur agricole ? On vous rappelle que l’année 2022 était dédiée à la révolution agricole par le numéro Un Burundais.  Dans son discours à la Nation, le Chef de l’Etat a précisé vouloir miser sur ce secteur pour la relance économique du pays. « Nous commençons cette année avec l’objectif de redresser l’économie, pour que notre pays cesse de faire partie de la liste des pays pauvres du monde », expliquait Evariste Ndayishimiye tout en précisant que les atouts sont réunis pour sortir le Burundi de l’extrême pauvreté.

Toutefois, cette année, les agriculteurs Burundais ont connu un manque criant de fertilisants. Dans une descente en septembre 2022 à la société FOMI, les ministres en charge de l’agriculture et du développement communautaire ont constaté l’insuffisance des engrais produits par cette société et, subséquemment, ils ont estimé qu’il y aura des retards dans la distribution des engrais aux agriculteurs pour la saison culturale A.

Au cours de cette période, la quantité des engrais Imbura, Totahaza, Bagara et Dolomie qui était déjà distribuée aux agriculteurs pour se préparer à la saison culturale A était inférieure à 23%. Sur 50 000 tonnes commandées, le FOMI avait produit 17 000 tonnes.

Un besoin urgent d’engrais ?

Au moment où l’usine FOMI affirme qu’il n’y aura plus de problèmes liés au manque de fertilisants pour les agriculteurs, la réalité est toute autre de nos jours. La récente aide d’urgence de la Banque Africaine de Développement (BAD) prouve que le Burundi est en besoin de fertilisants. La BAD va mettre à la disposition du Burundi 4 millions USD pour l’achat d’urgence de 3000 tonnes d’engrais destinés à être utilisés pendant la saison culturale C.

C’est le ministre des Finances, Audace Niyonzima qui a sollicité cet appui de la BAD au nom du chef de l’Etat. C’était lors de sa visite à cette institution à Abidjan le 7 avril 2023. Encore plus, la BAD estime que les besoins en fertilisants couvrant toutes les phases sont estimés à 145 000 tonnes. Elle utilisera deux projets de son portefeuille actuel au Burundi pour pourvoir aux besoins immédiats de la première phase.

Pour les phases suivantes, c’est le mécanisme africain de financement du développement des engrais qui sera exploré comme l’indique Akinwumi Adesina, président de la BAD.

Si la quantité des engrais organo-minéraux fabriqués par la société FOMI ne suffit pas, la qualité questionne aussi plus d’un. Certains agriculteurs s’inquiètent à propos de son rendement . Il y a de cela deux ans que l’Isabu en collaboration avec la société FOMI et la direction de la fertilisation des sols a rectifié les doses des engrais de FOMI pour trois cultures à savoir la pomme de terre, le maïs et le riz.

Pour sa part, FOMI informe qu’elle est en train de procéder à l’extension de son usine pour satisfaire le marché local et exporter le surplus.

A propos de l'auteur

Bruce Habarugira.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Un environnement des affaires peu attractif

Un environnement des affaires peu attractif

A l’instar des autres pays, le Burundi se lance dans le redressement de son économie pour améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités sociales. Ainsi, « le pays s’est engagé sur la voie de la transformation économique de manière à augmenter et diversifier la production sans entraver l’équilibre écologique », a déclaré le président de la République Evariste Ndayishimiye lors du sommet des chefs des Etats tenu à Nairobi le mois précédents. La campagne de lutte contre la pauvreté pour aspirer à la prospérité partagée et un développement durable se heurte à des défis de taille. Même si le gouvernement s’est donné un pari de l’émergence endéans 16 ans, à travers sa nouvelle « Vision d’un Burundi Emergent en 2040 et Développé en 2060 », l’économie nationale est plus que jamais exposée aux chocs extérieures.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 607

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Un environnement des affaires peu attractif

Un environnement des affaires peu attractif

A l’instar des autres pays, le Burundi se lance dans le redressement de son économie pour améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités sociales. Ainsi, « le pays s’est engagé sur la voie de la transformation économique de manière à augmenter et diversifier la production sans entraver l’équilibre écologique », a déclaré le président de la République Evariste Ndayishimiye lors du sommet des chefs des Etats tenu à Nairobi le mois précédents. La campagne de lutte contre la pauvreté pour aspirer à la prospérité partagée et un développement durable se heurte à des défis de taille. Même si le gouvernement s’est donné un pari de l’émergence endéans 16 ans, à travers sa nouvelle « Vision d’un Burundi Emergent en 2040 et Développé en 2060 », l’économie nationale est plus que jamais exposée aux chocs extérieures.
  • Journal n° 607

  • Dossiers Pédagogiques