Santé

Les liqueurs, un cocktail mortel

Les boissons fortement alcoolisées séduisent de plus en plus les amateurs de la bière. Malgré son interdiction, les commerçants bravent le danger et détaillent encore l’eau de vie. Les consommateurs boivent clandestinement les liqueurs limitées d’accès. Reportage.

L’octroi du document de reconnaissance d’un projet industriel pour la transformation des liqueurs suspendu jusqu’à nouvel ordre.

Lors d’une balade nocturne (20h passées) dans un des quartiers de la zone Gihosha, nous découvrons une pratique dangereuse. Les cartons estampillés Kick attirent l’attention des passants. Il s’agit d’une buvette de fortune installée le long d’une route en terre battue. De loin, on peut déjà capter le brouhaha des clients qui étanchent la soif.  Le métier oblige.  Plus nous nous approchons, plus la curiosité d’en savoir plus grandit. Tout d’un coup, nous décidons de franchir la porte pour constater de nos propres yeux ce qui se trame à l’intérieur.

Sans surprise, les hommes discutent des grands moments de la finale qui a opposé la Côte d’Ivoire au Nigeria la veille.  Rien de spécial, mais nous profitons de l’’occasion pour déguster un coca bien frais surtout que ce produit se raréfie de plus en plus. Nous tendons nos tympans et nos pupilles de journaliste reporter pour identifier la source de l’odeur caractéristique de l’alcool éthylique.  Il aura suffi d’un seul regard pour constater que seul un homme en tenue policière détient une bouteille Amstel entre ses bottes. Curieusement, c’est un agent de police connu de tous pour son état d’ébriété éternel ; un disciple parmi les disciples de Bacchus.  Ce qui est inquiétant est que les autres partagent un flacon de liqueur.  Ils prennent une gorgée à tour de rôle.  Enfin, nous découvrons une stratégie de camoufler cette boisson désormais interdite pour le commerce au détail.  Le liquide « létale » plutôt la liqueur est transvasée dans des bouteilles en plastique qui contenaient de l’eau minérale ou des jus.  Comme si les amateurs de la sainte mousse prenaient du jus.  Difficile de croire que les motards garent leurs engins juste pour boire du jus et y restent au-delà de 20h. Cela interpelle plus d’un pour éradiquer à jamais ces boissons qui nous tuent à petit feu.

Des boissons fortement alcoolisées

Le processus de fabrication de ces boissons par la dilution de l’alcool industrielle importée inquiète plus d’un. Les fabricants y ajoutent un certain arôme en fonction de la préférence des consommateurs. La composition figurant sur l’emballage montre que le volume d’alcool frôle les 42%, soit l’équivalent de neuf bouteilles de Primus.

Vous comprendrez à quel point la consommation de ces boissons altère la santé. D’ailleurs, les fabricants avertissent les consommateurs qu’il est strictement interdit d’en consommer à jeun ou quand vous devez conduire un engin roulant. Les personnes âgées de moins de 18 ans ne peuvent jamais goutter à l’eau de vie. Cette mise en garde montre que ces boissons constituent un danger pour les populations à faibles revenus qui les consomment sans modération.

Encore du chemin à faire …

Dans un communiqué, le ministre du Commerce et de l’Industrie annonce la suspension temporaire de l’octroi d’un document de reconnaissance d’un projet de transformation des liqueurs. « En attendant la mise en œuvre des récentes mesures de protection de la santé des consommateurs et de contrôle de la commercialisation de ces boissons fortement alcoolisées, le ministre en charge de l’industrie suspend l’octroi du document de reconnaissance d’un projet industriel pour la transformation des liqueurs jusqu’à nouvel ordre », précise le communiqué.

Cette mesure intervient également pour renforcer l’encadrement les entreprises de transformation de ces boissons déjà existantes.

Pour rappel, la ministre Marie Chantal Nijimbere a formellement interdit le commerce au détail des boissons de plus de 16 % d’alcool, dans les débits de boissons, sauf dans les bars et restaurants de la catégorie B et C. Dès le début de cette année, les autorités ont saisi des flacons contenant les liqueurs, mais cela n’arrive pas à éradiquer ce phénomène.

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Journal Burundi Eco.

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