Gouvernance

Municipalité de Bujumbura : Malgré certaines avancées, il y a encore du chemin à faire

La Mairie de la Ville de Bujumbura se préoccupe de certains défis auxquels la population de son entité est confrontée. Ce sont entre autres la gestion des déchets, le phénomène de la mendicité qui touche les personnes vivant avec un handicap et les enfants de la rue, l’éclairage public et la défectuosité de la voirie urbaine. Et de découvrir dans ce numéro les actions déjà entreprises pour y faire face et les pistes de solution pour inverser la tendance.  Dans les lignes qui suivent, la Mairie manifeste sa satisfaction sur les travaux de pavage en cours devant les parcelles et les magasins et la destruction des stands construits sur les caniveaux

Le Maire de la ville retrousse les manches et s’apprête à soigner l’image de la capitale.

Dans une interview exclusive avec CP Jimmy Hatungimana, Maire de la Ville de Bujumbura mardi le 30 mars 2021, il ressort que la Mairie de Bujumbura a pris la question liée à la gestion des déchets en main. Cela après avoir constaté que les associations et les sociétés qui se sont engagées de les gérer ces derniers jours ont catégoriquement échoué à accomplir  de leur mission.

Pour essayer de gagner le pari, Hatungimana indique qu’on a d’abord analysé les défis auxquels ces associations et sociétés de collecte des déchets ont été confrontés. Pour mener à bon port cette activité,  chaque commune urbaine a été dotée de trois véhicules chargés de transporter les déchets solides. Au total, 9 véhicules ont été accordés aux communes Muha, Mukaza et Ntahangwa de la Mairie de Bujumbura pour faciliter la collecte des déchets solides. De plus, il a été constaté qu’il y a certains endroits qui ont été envahis par de montagnes de déchets.  Ce sont des amoncellements d’immondices. Hatungimana met en exergue les immondices jetés aux alentours des marchés de Ruvumera, de Kinama et de Cotebu. Et d’ajouter les immondices qui étaient jetés  dans le quartier Ngagara VIII, juste à côté de la route dénommée «Kuryakanyoni».  La raison de cette situation est qu’il y a des années et des années qu’on y a jeté des déchets, mais qu’on n’a jamais pensé à les collecter pour les jeter dans la décharge publique de Buterere. La Mairie de Bujumbura a donc appuyé les nouvelles associations qui ont le rôle de collecter les déchets, car on a constaté que c’était une activité qui demande des engins de grande envergure.

Manque d’une décharge publique, un défi majeur

Néanmoins, même si on est à l’œuvre dans la collecte des déchets pour rendre propre la ville de Bujumbura, Hatungimana s’inquiète que le manque d’une décharge publique adéquate et accessible est un problème réel. «On ne dispose que d’une seule décharge publique. Et le pire est qu’elle est inaccessible. La route qui relie les quartiers de la municipalité de Bujumbura et cette décharge publique est dans un état déplorable. Elle est tellement  impraticable. Les vehicules ont des difficultés à y accéder. Emprunter cette fameuse route est un voyage de combattant», laisse entendre Hatungimana. Parce qu’on ne peut pas croiser les bras dans la collecter des déchets, Hatungimana fait savoir qu’on se prépare pour la réhabiliter afin que la décharge publique de Buterere soit accessible. On attend que la saison sèche s’annonce pour démarrer des travaux. On compte aussi bien aménager la décharge publique.

S’il s’avère nécessaire d’aménager une autre décharge publique, Hatungimana indique qu’un site a été déjà ciblé à Bubanza.  Comme ça se fait dans les autres pays, Hatungimana fait savoir qu’on compte procéder au recyclage des déchets.

Vers le recyclage des déchets solides

Au moment où les déchets sont actuellement considérés comme un défi, Hatungimana confirme qu’ils pourront bientôt constituer une opportunité. La  Mairie est déjà en contact avec une association de la diaspora burundaise qui souhaite investir dans le recyclage des déchets solides. Parmi les produits qu’on espère fabriquer figure les briquettes destinées à la cuisson des aliments.  Cela va contribuer à la protection de l’environnement. La quantité de charbon de bois utilisée dans la cuisson sera réduite. Selon le Maire, cette association rassure qu’elle a les moyens suffisants pour assurer l’opérationnalisation du recyclage des déchets.

Et  Hatungimana d’ajouter que la population citadine pourra en profiter, car elle va vendre les déchets ménagers à cette association. Il tranquillise les chefs de ménages qui hésitent à collaborer avec les nouvelles associations chargées de collecter les déchets craignant que les frais qu’ils paient soient utilisés à d’autres fins.

La Mairie préoccupée par le phénomène de la mendicité

Concernant le phénomène de la mendicité qui touche les personnes vivant avec handicap et les enfants de la rue qui est devenue un casse-tête, le Maire de la ville fait savoir que c’est sa majeure  préoccupation. «Nous travaillons en collaboration avec la police nationale pour essayer de trouver une solution durable à ce phénomène. Nous les capturons et nous les mettons dans le centre de réintégration des enfants en difficulté situé dans le quartier Jabe pour les rééduquer et leur apprendre un métier  afin qu’ils s’auto développent», martèle-t-il.  Néanmoins, il précise que la maîtrise de ce phénomène n’est pas de l’eau à boire. Selon lui, les associations dont la mission est la promotion des droits de l’enfant poussent comme des champignons dans notre pays. Nonobstant, il s’inquiète du fait que leurs résultats ne sont pas visibles. Elles ne s’y impliquent pas énergiquement. Le phénomène persiste et c’est dommage. Ces enfants ne cessent de quitter leurs régions natales pour venir s’installer à Bujumbura. Ils croient que c’est un eldorado et espèrent y trouver une vie meilleure. Pour se déplacer, ils s’accrochent sur les camions (Dunyuri). Les autres enfants qui sont en situation de rue proviennent de certains quartiers périphériques comme Buterere, Kinama, etc.

Hatungimana invite toutes les associations œuvrant dans la promotion des droits de l’enfant à redoubler d’efforts pour inverser la tendance.  Il leur demande de les rassembler et de les mettre dans les centres de réintégration des enfants en difficulté pour les rééduquer et leur apprendre le métier. C’est dans ce sens qu’ils pourront devenir des hommes et des femmes  respectueux (ses). La Mairie promet de leur prêter main forte dans cette noble activité.  Le Maire indique que c’est déplorable du fait qu’il s’observe aussi des mamans qui ne présentent aucun handicap physique, mais se réveillent tous les matins  pour aller pratiquer la mendicité au centre ville de Bujumbura. Elles sont accompagnées de leurs enfants.

Ce n’est pas bon de leur donner de l’argent

Le Maire demande aux habitants qui leur donnent de l’argent en supposant qu’ils sont en train de les aider de cesser cette pratique. Selon  lui, ils sont par contre en train de les encourager à mendier sur la voie publique. La seule voie qui leur permettra d’abandonner le phénomène de la mendicité est de les mettre dans les centres de réintégration.  Dans ces endroits, on pourra les écouter pour se rendre compte de leurs problèmes auxquels ils sont confrontés au niveau de leurs ménages  afin de dégager des pistes de solutions. Il souligne que leur place ne se trouve pas dans la rue. C’est plutôt à l’école pour étudier au lieu de mendier. C’est de même pour les personnes vivant avec un handicap. Les associations qui se sont lancées dans la promotion de leurs droits sont invitées à les mettre dans les centres de réintégration pour leur apprendre à se prendre en charge. Selon le maire, cela est possible pour ne laisser personne de côté comme le stipule les Objectifs de Développement Durables. Pour gagner le pari, le Maire fait savoir qu’on doit agir de façon synergique.  Seule, la Mairie ne peut pas inverser la tendance sans l’implication des  différentes associations œuvrant dans ce domaine.

Bujumbura : L’obscurité y règne en maître

Quant à la question qui concerne l’éclairage public en Mairie de Bujumbura, Hatungimana  fait savoir que cela figure dans son cahier des charges depuis qu’il a été nommé patron de la mairie de Bujumbura. «Il s’observe que pendant la nuit, une partie non négligeable de la mairie de Bujumbura est dans le noir», déplore-t-il. Et de faire remarquer qu’on est déjà à l’œuvre pour l’éclairer. A l’intérieur des quartiers, on a déjà demandé à tous les élus locaux d’obliger les propriétaires des parcelles  à installer des ampoules sur les clôtures des parcelles pour combattre l’obscurité qui règne en maître dans ces quartiers. Et d’informer que cela a été réalisé. Jusqu’à maintenant, on se déplace à l’aise, car les avenues sont éclairées. Actuellement,  on n’a pas peur de croiser des malfaiteurs comme les bandits, les criminels, etc.

La zone Nyakabiga championne dans la promotion de l’éclairage public

Pour bien gagner le pari, le Maire fait savoir que toutes les zones de la ville de Bujumbura doivent emboîter le pas aux natifs de la zone Nyakabiga. Les natifs de cette zone ont mis ensemble les moyens financiers pour éclairer  leur zone.  Jusqu’à maintenant, la zone Nyakabiga arbore l’image  d’un paradis pendant la nuit. Il n’y a point d’obscurité. Le Maire indique qu’on est déjà en contact avec celui qui a mis en exécution  le projet de l’éclairage de la zone Nyakabiga pour qu’il inspire les autres zones.  Le devis a été déjà ficelé et déposé à la Mairie. Il ne reste que son analyse pour l’approuver. Quant à l’éclairage des routes nationales, le Maire indique qu’on va collaborer avec la Regideso.

La réfection des routes en état de défectuosité en cours là où c’est possible

Concernant la réfection des routes en état de défectuosité, la Mairie est à l’œuvre dans le bouchage des nids de poule que ces routes présentent. Nonobstant, pour les routes comme la RN9 (Bujumbura-Bubanza), la Mairie fait savoir que l’OBUHA  va s’en charger, car la réhabilitation de cette route demande une technicité très poussée et des moyens colossaux. 

Concernant les feux tricolores qui ne sont pas opérationnels du fait qu’ils sont tombés en panne, le Maire indique que cela constitue aussi que sa majeure préoccupation, car il a été constaté qu’ils ont apporté une valeur ajoutée dans la réduction des accidents routiers. La Mairie compte alors s’asseoir ensemble avec les promoteurs de ce projet pour trouver une solution durable.  On va d’abord réparer ceux qui ne sont pas fonctionnels. On va aussi veiller à ce qu’ils ne s’éteignent pas souvent. Et d’ajouter qu’on va étendre le projet de l’installation de ces feux dans les autres endroits ayant une grande concentration des véhicules, surtout pendant les heures de pointe. Selon le Maire, il a été constaté que certains feux tricolores sont en panne, car ils ont été cognés par les vehicules. Désormais,  il signale que les auteurs de ces forfaits seront sanctionnés sévèrement pour limiter les dégâts.

Pavage devant les parcelles, à étendre

Quant au pavage devant les parcelles dans la commune Mukaza, le Maire apprécie l’état des lieux même s’il y a encore du pain sur la planche. Il compte étendre cette activité dans les autres communes. Il demande à la population de continuer sur la même lancée.  Il lui recommande aussi la plantation des fleurs et des arbres pour que la ville de Bujumbura soit propre comme les autres villes de la  sous région.

Concernant les travaux de la destruction des kiosques construits sur les caniveaux, le Maire est satisfait du travail déjà abattu. Il demande aux élus locaux de continuer cette activité. Selon lui, la construction de ces kiosques a eu lieu suite à la distraction de certains administratifs. Et d’affirmer que c’est fini cette attitude. Selon lui, il a été aussi constaté que certains administratifs ont manifesté le même comportement lorsque  certains commerçants se sont arrogés d’accrocher les stands sur les murs des marchés. Au lieu de louer les stands des marchés réhabilités de l’Etat, on a  loué ceux des particuliers et la perte a été colossale pour l’Etat. Comme conséquence, les stands de certains marchés sont inoccupés.

Selon le Maire, l’exemple illustratif est le marché réhabilité de Ngagara.  Ce marché paie de taxes estimées à un million de FBu contre plus de trente millions pour les autres marchés, car plus de 80% des stands sont inoccupés.  Donc, le Maire leur demande d’occuper les stands de ces marchés pour payer les taxes à l’Etat. «Ce sont ces derniers qui sont utilisés par l’Etat dans la construction des écoles, des hôpitaux, des routes ainsi que dans le paiement des salaires des fonctionnes», martèle-t-il.

Notons que concernant le parking payant, le Maire indique que ce travail est en cours d’analyse pour recommencer les activités. Et d’ailleurs, une association dénommée AHA EJO HEZA a été déjà mise en place pour assurer le suivi et le contrôle des activités du parking payant.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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