Energie

Panorama du secteur énergétique

Le Burundi enregistre un déficit énergétique pour réaliser des travaux de développement de grande envergure. Des efforts considérables ont été mobilisés pour réduire ce déficit. Les barrages hydroélectriques sont en cours de construction. La politique du gouvernement envisage également le développement des énergies renouvelables. L’offre électrique va passer de 90 MW à 287 MW d’ici 2027

Le secteur énergétique burundais a besoin d’un changement radical dans toutes ses dimensions, toutes ses structures et toutes ses traditions pour contribuer efficacement à la croissance de l’économie nationale, améliorer les conditions de vie de la population d’une manière durable, apprend-on de la lettre de politique énergétique de 2011.

De l’énergie pour booster le développement

Ce secteur doit satisfaire les besoins des activités productives du pays dans des conditions de fiabilité, de sécurité, de qualité et de coûts qui les rendent efficaces et compétitives. Ceci doit se faire tout en respectant l’environnement et en offrant des possibilités nouvelles de revenus et d’emploi à la population, notamment aux jeunes et aux femmes, précise la même source. L’électricité profitera à l’industrie locale pour relancer l’économie nationale.

Les travaux de construction du barrage de Rusumo falls sont à un stade avancé

D’après le ministère de l’Energie, l’électricité va faciliter le traitement des produits agricoles et miniers, etc. Elle profitera également à la zone périurbaine de Bujumbura. La confiance retrouvée dans l’alimentation électrique permettra de même le retour ou l’installation d’investisseurs industriels et commerciaux, notamment dans la capitale économique Bujumbura.

Diagnostic du secteur énergétique

Une amélioration de l’offre et de l’accès à l’énergie est cruciale pour le développement du Burundi. Le secteur de l’énergie occupe ainsi une place stratégique dans le développement socio-économique du Burundi.  Le réseau électrique national interconnecté est vétuste et enregistre des pertes technique et commerciale.

La puissance électrique installée est actuellement proche de 90 MW dont 34 MW de production nationale d’origine hydraulique. Les projets hydroélectriques nationaux et régionaux en cours d’aménagement totalisent une puissance installée de 196,35 MW. La puissance totale installée sera au moins de 287,141 MW en 2027, lit-on dans la stratégie sectorielle du ministère de l’Energie en corrélation avec le Plan National de Développement. Les ouvrages de production au niveau national sont constitués par des centrales hydroélectriques et des centrales thermiques qui sont gérés par des institutions publiques et des privés. A cela s’ajoute les centrales RUZIZI I et RUZIZI II (voir tableau).

Inventaire des centrales électriques existantes

Dénomination de la centrale

Rivière ou emplacement

Année de mise  en service

Puissance installée en MW

1. Production nationale

1.1 REGIDESO

Rwegura

Gitenge

1 986

18

Mugere

Mugere

1 982

8

Ruvyironza

Ruvyironza

1980/1984

1,5

Nyemanga

Siguvyaye

1 988

2,8

Gikonge

Mubarazi

1 982

1

Kayenzi

Kavuruga

1 984

0,8

Marangara

Ndurumu

1 986

0,28

Buhiga

Ndurumu

1 984

0,47

Nyamyotsi

Kaniga

2018

0,3

Centrale Thermique 3,5MW

REGIDESO

3,5

Centrale Thermique 30 MW

INTERPETROL

2016-2017

30

SOUS TOT 1

66,65

1.2 Agence Burundaise d’Electrification Rurale

Kigwena

Nzibwe

1 984

0,062

Butezi

Sanzu

1 990

0,20

Ryarusera

Kagogo

1 984

0,030

Nyabikere

Nyabisi

1 990

0,195

Murore

Rusumo

1 987

0,024

Kayongozi

Kayongozi

2011

0,5

SOUS TOT 2

1,011

1.3 AUTOPRODUCTEURS (PARTICULIERS)

Mugera

Ruvyironza

1 962

0,03

Kiremba

Buyangwe

1 981

0,064

Masango

Kitenge

1 979

0,025

Musongati

Nyamabuye

1 981

0,006

Mutumba

Kirasa

1 983

0,045

Mpinga

Mukanda

1 983

0,016

Teza

Nyabigondo

1 971

0,36

Kiganda

Mucece

1 984

0,044

Gisozi

Kayokwe

1 983

0,015

Burasira

Ruvubu

1 961

0,025

CHUK

2014

0,4

BRARUDI

2014

2.6

SOSUMO

4

SOUS TOT 3

7,63

TOTAL NATIONAL

 –

 –

75 ,291

2. CENTRALES INTERCONNECTEES AVEC LES PAYS DE LA C.E.P.G.L

Ruzizi II

Rusizi

1 989

36 (1/3 de la production)

Ruzizi I

Rusizi

1 958

Contrat d’achat (3,5MW)

Source : Stratégie sectorielle du ministère de l’Energie

Projets nationaux en cours de construction ou programmés

Projets

Rivière ou            emplacement

Année de mise  en service prévue

Puissance installée en MW

CHE de Mpanda

Mpanda

2021

10,4

CHE de Kabu 16

Kaburantwa

2020

20

CHE JijiMulembwe

Jiji et Mulembwe

2023

49,5

CHE de RUZIBAZI

Ruzibazi

2022

15

Centrale solaire photovoltaïque

Mubuga

2021

7,5

Centrales  solaires isolés de l’ABER

Ndava-Kazirabageni-Gatereni-Kinzaza et Buheka

2019

0,175

CHE Kirasa

Kirasa

2022

16

Centrale thermique à base de la tourbe

Buyongwe/Ntega

2021

15

Total

118,75

Source : Stratégie sectorielle du ministère de l’énergie

Un potentiel électrique élevé

Le Burundi bénéficie d’un régime hydrologique très intéressant, couplé à des possibilités de captage et de chutes favorables. Le gisement hydroélectrique du Burundi a été évalué à 1 700 MW dont environ 300 MW techniquement et économiquement exploitables.

Selon l’atlas de l’hydroélectricité au Burundi réalisé en 2013, 156 sites potentiels ont été recensés et 29 sites existants ou en phase d’être développés.

Rusumo falls, un projet phare

Le projet régional de construction d’un barrage hydroélectrique sur la rivière Kagera  sur les chutes de Rusumo est à un stade avancé. L’infrastructure d’une capacité de 80 MW est construite à la frontière du Rwanda, du Burundi et de la Tanzanie.

La production énergétique sera équitablement partagée entre les trois pays. Le coût de sa construction est estimé à 340 millions USD qui ont été mobilisés auprès de la Banque Mondiale. 128 millions USD supplémentaires ont été obtenus de la Banque Africaine de Développement pour la construction des lignes de transmission devant transporter l’énergie générée.

La mise en marche de Rusumo falls pour bientôt

En avril dernier, le taux de réalisation des travaux de construction du barrage hydroélectrique était évalué à 62%. Avec le mois de juin, les travaux de dérivation ont débuté par le test des vannes de déversoir en préparation de la deuxième phase de dérivation de la rivière Akagera. La construction de la centrale électrique de Rusumo est sur la bonne voie et sera clôturée au plus tard au mois de mai 2021.

Les travaux de construction d’une ligne d’interconnexion électrique sont en cours dans les provinces de   Muyinga et Gitega. La ligne de 220 KV va assurer le transport de l’énergie à partir de la centrale hydroélectrique régionale de Rusumo falls (26,5 MW pour le Burundi). Le 1er pylône d’une ligne de transport est déjà en place à Rugari en province de Muyinga. D’autres pylônes (415) sont en cours de montage pour constituer un corridor de 160 km de long (dont 56 km sur le territoire tanzanien) et 30 m de large acheminant les 26,5 MW provenant de ce barrage hydroélectrique.

Quid des énergies renouvelables ?

L’énergie solaire s’exploite actuellement en deux phases, à savoir : l’électrification des infrastructures communautaires d’intérêt public (écoles, hôpitaux, centres de santé, etc.) éloignées du réseau et la réalisation des fermes solaires connectées au réseau.

L’intérêt majeur de l’énergie solaire se situe dans l’électrification des sites d’intérêt social qui,  pour des raisons techniques et économiques, ne peuvent de sitôt être raccordés au réseau interconnecté. Les panneaux photovoltaïques sont probablement hors de portée de la bourse de la majorité des foyers Burundais. D’ailleurs, un accord de financement de la Banque Mondiale y relatif a été adopté par la chambre basse du parlement. Il s’agit d’une enveloppe de 100 millions USD pour éclairer les milieux semi-urbains à l’aide de l’énergie solaire.

Pour combler le déficit énergétique, le Burundi compte également importer de l’électricité à partir de l’Ethiopie (200 MW). Le barrage hydroélectrique Ruzizi III dont la construction est prévue sur la rivière Rusizi fournira autour de 77 MW.

A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

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