Développement

Pauvreté dans les ménages : Le chef de l’Etat balaie du revers de la main cette assertion

Au moment où la population alerte du fait qu’elle est menacée par la pauvreté, le Chef de l’Etat balaie du revers de la main ces assertion. Il argue que les conditions de vie de la population se sont améliorées au fur et à mesure

Evariste Ndayishimiye lors de l’émission publique animée le 29 décembre 2023 : « La pauvreté évoquée par la population ne transparait pas. Elle est dans leur tête ».

 

La population se lamente du fait qu’elle est menacée par la pauvreté qui devient de plus en plus inquiétante. Dans un entretien avec certains habitants de la municipalité de Bujumbura, les conditions de vie se détériorent davantage suite à la cherté de la vie. Je ne vois pas à quel saint me vouer suite au coût élevé de la vie, alerte Jean Paul Cimpaye, habitant la zone Cibitoke en commune Ntahangwa.

Selon lui, les prix des denrées alimentaires sont élevés. Les loyers empirent la situation.  L’autorité qui a dit que vivre à Bujumbura n’est pas à la portée de toutes les bourses n’a pas menti, car cette vie est en train de nous vomir petit à petit, se lamente Christine Keza, habitant la zone Musaga dans la commune de Muha.

Elle fait savoir que le coût de la vie dépasse de loin les revenus des ménages. Selon elle, les ménages éprouvent dans un stress sans nom suite à la cherté de la vie.

Ces lamentations de la population concernant la pauvreté qui est en train de prendre une allure inquiétante sont confirmées par les grandes organisations internationales. Elles disent que pas mal d’indicateurs montrent que l’économie burundaise ne se porte pas bien.

A titre illustratif, selon le FMI, la dette publique du Burundi va crescendo et est passée de 67% du PIB en 2020 à 72,4% du PIB en 2021. Elle est restée élevée même en 2022, soit 71,2% du PIB.  Et d’ajouter que selon la BAD, l’augmentation de la dette intérieure expose le Burundi à un risque de surendettement.

Le Burundi classé parmi les pays les plus pauvres

De plus, la faible croissance économique du pays en comparaison avec sa croissance démographique qui ne fléchit pas entraîne une hausse continue du taux de pauvreté qui a atteint environ 87,1% en 2021 selon la Banque Mondiale. Et le Burundi se classe 185ème sur 189 pays selon l’indice de développement humain. L’Institut National de la Statistique du Burundi (INSBU) abonde dans le même sens.

Presque la moitié de la population burundaise vit en dessous du seuil de pauvreté. Selon les données dudit institut, un peu plus la moitié de la population burundaise, soit 51,4% sont pauvres.

Le Chef de l’Etat ne confirme pas la pauvreté qui prévaut dans les ménages

Pourtant, malgré ces lamentations de la population sur la pauvreté qui sévit dans les ménages, le chef de l’Etat Evariste Ndayishimiye lors de l’émission publique animée le 29 décembre 2023 a fait savoir que la pauvreté évoquée ne transparait pas.

Selon lui, elle est dans leur tête.  « Actuellement, il s’observe très peu de maisons couvertes de feuilles de bananiers par rapport aux années antérieures à l’intérieur du pays. Il s’y observe aussi pas mal de véhicules et de motos », explique-t-il.

Et d’ajouter : «S’il y a pénurie des boissons Brarudi, la majorité des gens s’indignent. Tout cela montre que les gens ne sont pas pauvres ».

Ndayishimiye fait remarquer qu’on ne peut pas construire une maison couverte de tôles quand on n’a pas de quoi manger.

Selon toujours lui, les conditions de vie de la population ne sont pas plus mauvaises que celles de la période d’avant 2005. Pendant cette période, Ndayishimiye fait savoir que les gens portaient des haillons et souffraient du Kwashiorkor.

Si un ami quitte la campagne pour te rendre visite, il vient avec un coq et un grand régime de banane dans la main. Pourtant, quand il est temps qu’il retourne chez lui, il te dit qu’il a besoin d’un ticket de transport parce qu’il est pauvre, insiste Ndayishimiye.

De plus, les Burundais puisent de l’eau et la consomment gratuitement. Ils récoltent la banane, les amarantes, les ognons, etc et dorment à l’aise, explique-t-il.

Selon lui, tous ces facteurs montrent que les Burundais ne sont pas pauvres. Seulement, ils ont en tête cette fausse interprétation.

Concernant l’inflation, le chef de l’Etat indique que cela est aggravé par les opérateurs économiques qui fixent les prix comme ils veulent.

Selon lui, les prix devraient être fixés en tenant compte du coût de production. Il demande alors au ministère ayant le commerce dans ses attributions d’y veiller.         

Notons qu’on enregistre des taux d’inflation élevés.  Il était de 28, 9% au mois d’août 2023, de 26, 9% au mois de septembre 2023, de 26,6% au mois d’octobre 2023 et de 20,3% au mois de novembre 2023 selon la BRB.

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Un environnement des affaires peu attractif

Un environnement des affaires peu attractif

A l’instar des autres pays, le Burundi se lance dans le redressement de son économie pour améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités sociales. Ainsi, « le pays s’est engagé sur la voie de la transformation économique de manière à augmenter et diversifier la production sans entraver l’équilibre écologique », a déclaré le président de la République Evariste Ndayishimiye lors du sommet des chefs des Etats tenu à Nairobi le mois précédents. La campagne de lutte contre la pauvreté pour aspirer à la prospérité partagée et un développement durable se heurte à des défis de taille. Même si le gouvernement s’est donné un pari de l’émergence endéans 16 ans, à travers sa nouvelle « Vision d’un Burundi Emergent en 2040 et Développé en 2060 », l’économie nationale est plus que jamais exposée aux chocs extérieures.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 607

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Un environnement des affaires peu attractif

Un environnement des affaires peu attractif

A l’instar des autres pays, le Burundi se lance dans le redressement de son économie pour améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités sociales. Ainsi, « le pays s’est engagé sur la voie de la transformation économique de manière à augmenter et diversifier la production sans entraver l’équilibre écologique », a déclaré le président de la République Evariste Ndayishimiye lors du sommet des chefs des Etats tenu à Nairobi le mois précédents. La campagne de lutte contre la pauvreté pour aspirer à la prospérité partagée et un développement durable se heurte à des défis de taille. Même si le gouvernement s’est donné un pari de l’émergence endéans 16 ans, à travers sa nouvelle « Vision d’un Burundi Emergent en 2040 et Développé en 2060 », l’économie nationale est plus que jamais exposée aux chocs extérieures.
  • Journal n° 607

  • Dossiers Pédagogiques