Entrepreneuriat

Pourquoi les start-ups burundaises ne décollent pas ?

Ils sont jeunes, connectés et débordent d’idées pour accélérer la révolution numérique du pays. Pourtant, parmi leurs projets, très peu rencontrent le succès. Difficultés de financement ou mauvaise lecture du marché ? Burundi Eco est allé à la rencontre des jeunes entrepreneurs dans ce domaine et donne quelques détails expliquant les échecs y relatifs

À Bujumbura, elles poussent comme des champignons. Les idées et le courage sont là, mais les startups burundaises peinent encore à prendre l’élan. Pourtant, la plupart des jeunes affirment vouloir placer l’innovation au cœur de leur stratégie de développement. Comme les autres pays de l’EAC l’ont fait pour démarrer leurs Start ups en exploitant les nouvelles technologies, les jeunes burundais pourraient, selon Libère Gatare, représentant de l’entreprise Aclis, intégrateur de solutions informatiques, réaliser un bond technologique qui leur permettraient de rattraper leur retard.

Un développement difficile

Le centre de recherche « Startup Blink » a dévoilé, fin mai, son rapport annuel 2020 sur le classement des écosystèmes de ces start ups de 100 pays et 1 000 villes dans le monde. Cependant, dans l’EAC, seulement 3 pays sont en lice, à savoir le Kenya suivi du Rwanda et enfin l’Ouganda. Et pour le Burundi, nombre de start ups sont mort-nées. Une mauvaise lecture du marché et le système analogique sont les causes de leur fonctionnement anormal.

Sans vision et sans mission, l’entreprise est vouée à l’échec, précise Libère Gatare, représentant du start up ACLIS.

Toutefois, les faibles taux de couverture du réseau internet enveniment la situation. Et si la couverture de tout le territoire était bonne, sans doute revoir à la baisse les prix de la connexion internet et augmenter la bande passante serait une plus-value pour les investisseurs dans les nouvelles technologies, indique Libère Gatare.  Il ajoute que les jeunes burundais sont très innovants et inventifs. Leurs idées et leur soif d’apporter leur contribution au développement du pays en sont le moteur. Qui plus est, les jeunes entrepreneurs doivent s’inspirer de l’expérience de ceux qui ont déjà percé dans le secteur de l’entrepreneuriat, suivre des formations adéquates mais surtout savoir définir leurs missions et leurs visions.

L’accompagnement, un gage de réussite

Libère Gatare, représentant du start up ACLIS a précisé également que les idées sont là, mais que le plus difficile dans toutes choses pour les jeunes entrepreneurs burundais est de commencer. Et de plus encore ceux qui ont le courage de commencer essaient dans les nouvelles technologies. Mais, ils sont phagocytés par les systèmes analogiques des anciens Start ups qui sont nés il y a longtemps.

Il estime qu’ACLIS est satisfait par les initiatives de l’Agence de Promotion des Investissements (API). Et de préciser que, pour le moment, l’API facilite l’enregistrement de nouvelles sociétés et entreprises. Les frais sont désormais abordables pour les jeunes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat.  Même si l’API a favorisé l’enregistrement et l’ouverture les entreprises, ceux qui naissent sont en plus grand nombre. Il reste à avoir des statistiques de celles qui restent actives sur le marché.

Dans les autres pays comme le Rwanda, le Kenya et l’Ouganda, il y a beaucoup de Start ups.  Chaque problème qui naît est une opportunité pour les développeurs de ces pays.

Selon le rapport de Startup Blink, la capitale du Kenya, Nairobi, est la seconde ville à écosystème de start up le plus dynamique du continent suivi de Cape Town en Afrique du Sud, du Caire en Egypte, de Tunis en Tunisie ou encore de Kigali au Rwanda. Ce rapport précise également qu’en termes d’écosystème de startup bouillonnant en 2019, le Kenya se classe au 52 ème rang avec un score de 7.422 et le Rwanda 64 ème rang avec un score de 4.737.  Si le Kenya et le Rwanda réussissent bien dans les nouvelles technologies, c’est qu’ils font preuve d’une réelle volonté politique. Cela s’explique que les ministères des Technologies de l’Information et de la Communication du Rwanda et du Kenya et Rwanda sont très à l’écoute des développeurs pour assurer le suivi.

D’après Libère Gatare, il serait difficile de comparer l’évolution des nouvelles technologies au Burundi avec celles d’autres pays, mais le Burundi a déjà fait un pas considérable. Il garde l’espoir qu’il la maintiendra ou accélèrera son rythme. Avant de se lancer dans l’entrepreneuriat, les jeunes doivent d’abord faire des recherches approfondies sur les secteurs dans lesquels ils veulent se lancer et chercher des formations en la matière, suggère Libère Gatare.

Le représentant du start up ACLIS se dit satisfait des initiatives entreprises par le gouvernement pour s’impliquer davantage dans la promotion de l’entrepreneuriat chez les jeunes. Cela devrait inspirer toute personne pouvant aider d’une manière ou d’une autre à s’y investir, car la jeunesse c’est le Burundi de demain.

ACLIS est un intégrateur de solutions informatiques. Elle est considérée comme une entreprise de services du numérique et est basée à Bujumbura au Burundi. Notre but est d’offrir une gamme de prestations informatiques la plus large possible.

A propos de l'auteur

Ferdinand Mbonihankuye.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Un environnement des affaires peu attractif

Un environnement des affaires peu attractif

A l’instar des autres pays, le Burundi se lance dans le redressement de son économie pour améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités sociales. Ainsi, « le pays s’est engagé sur la voie de la transformation économique de manière à augmenter et diversifier la production sans entraver l’équilibre écologique », a déclaré le président de la République Evariste Ndayishimiye lors du sommet des chefs des Etats tenu à Nairobi le mois précédents. La campagne de lutte contre la pauvreté pour aspirer à la prospérité partagée et un développement durable se heurte à des défis de taille. Même si le gouvernement s’est donné un pari de l’émergence endéans 16 ans, à travers sa nouvelle « Vision d’un Burundi Emergent en 2040 et Développé en 2060 », l’économie nationale est plus que jamais exposée aux chocs extérieures.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 607

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Un environnement des affaires peu attractif

Un environnement des affaires peu attractif

A l’instar des autres pays, le Burundi se lance dans le redressement de son économie pour améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités sociales. Ainsi, « le pays s’est engagé sur la voie de la transformation économique de manière à augmenter et diversifier la production sans entraver l’équilibre écologique », a déclaré le président de la République Evariste Ndayishimiye lors du sommet des chefs des Etats tenu à Nairobi le mois précédents. La campagne de lutte contre la pauvreté pour aspirer à la prospérité partagée et un développement durable se heurte à des défis de taille. Même si le gouvernement s’est donné un pari de l’émergence endéans 16 ans, à travers sa nouvelle « Vision d’un Burundi Emergent en 2040 et Développé en 2060 », l’économie nationale est plus que jamais exposée aux chocs extérieures.
  • Journal n° 607

  • Dossiers Pédagogiques