Environnement

Projet LATAWAMA : Vers la maîtrise de la pollution du Lac Tanganyika

Le contrat entre l’Union Européenne et l’Agence belge de développement (Enabel) et le mémorandum d’entente entre l’Autorité du lac Tanganyika (ALT) et l’Agence belge de développement pour le projet Lake Tanganyika Water Management (LATAWAMA) ont été signés le 25 juillet 2019. Ce projet concerne l’amélioration durable de la gestion et le contrôle de la qualité des eaux transfrontalières du bassin du lac Tanganyika

Le projet vise à appuyer l’Autorité du Lac Tanganyika (ALT), structure régionale regroupant le Burundi, la Tanzanie, la Zambie, et la RDC dans son mandat et ses fonctions visant à promouvoir la protection et la bonne gestion de ressources en eau du lac et de ses affluents. Le projet sera basé à Bujumbura, siège du secrétariat de l’ALT mais concernera via des projets pilotes une ville riveraine de chacun des pays concernés. Il s’agit de Bujumbura (Burundi), Kigoma (Tanzanie), Mpulungu (Zambie), Uvira (RDC). La ville de Cyangugu (Rwanda) via l’Autorité du Bassin du lac Kivu et de la rivière Rusizi (ABAKIR) est aussi impliqué dans ce projet en raison de l’importance de son affluent (la Rusizi) qui se jette dans le lac Tanganyika.

6,9 millions d’euros prévus pour ce projet

« Au moment où l’on se pose beaucoup de questions sur la pérennité des eaux douces sur notre planète, le développement de la cogestion transfrontalière de ce bien commun prend tout son sens. C’est pour cela que cette intervention inclut non seulement le lac Tanganyika et ses pays directement riverains mais aussi en amont le lac Kivu et la rivière Rusizi qui alimente le lac », a indiqué Wolfram Vettel Chef de délégation de l’Union Européenne au Burundi. Selon lui, l’ensemble du bassin hydrographique du lac doit être pris en compte si on espère agir efficacement sur la pollution des eaux. Il a informé que le projet Latawama est prévu pour une durée de quatre ans et qu’il repose sur un partenariat étroit entre l’Autorité du Lac Tanganyika et l’Enabel pour sa mise en œuvre. Cette collaboration inédite entre les cinq pays permettra l’émergence de l’initiative dans chaque zone d’intervention sélectionnée. 

Signature du mémorandum d’entente entre l’Autorité du Lac Tanganyika (ALT) et l’Agence belge de développement (Enabel) pour le projet Lake Tanganyika Water Management (LATAWAMA)

Trois composantes sont prévues par ce projet. Wolfram Vettel informe qu’en premier lieu, il s’agira de l’harmonisation des règles et des normes sur la gestion de ces eaux entre les pays concernés. Cinq laboratoires, un par pays, seront équipés. Les techniciens en charge du contrôle de ces labos seront aussi formés. Ensuite, des actions concrètes seront menées dans chacune des cinq villes pilotes sélectionnées des pays impliqués. A titre d’exemple, explique le chef de délégation de l’Union Européenne au Burundi, il est prévu que le projet appuie la réhabilitation de la station d’épuration de Buterere et travaille à l’amélioration de sa gestion, mais aussi étende le système de collecte des effluents sur une distance de 2 km. A Kigoma en Tanzanie, le système de collecte des déchets solides et sa gestion seront améliorés. De nouveaux containers et des camions de ramassage plus adaptés viendront rationnaliser le système. M.Vettel a informé que ce projet pilote sera exécuté avec un budget de 6,9 millions d’euros. Selon lui, pour procéder à l’identification de la pollution, il faut avoir des normes, des standards communs pour tous les pays riverains et renforcer l’ALT. Avec ce budget, souligne-t-il, on peut faire un bon travail de début, mais si on veut protéger le lac sur le long terme, il faut investir plus.

Préservation de la biodiversité aquatique

«Le bassin du lac Tanganyika est reconnu mondialement pour sa biodiversité aquatique et terrestre ainsi que sa haute valeur écologique et socio-économique. Le lac Tanganyika héberge une des plus importantes pêches du continent africain. La préservation de la qualité de la ressource en eau du lac Tanganyika est d’une importance primordiale pour le futur de la région tant pour assurer la structure de la biodiversité que pour assurer son développement socio-économique», a indiqué Mr Koenraad Goekint, Représentant Résident de l’Agence belge de développement.  Pour y parvenir, a-t-il ajouté, l’approche transnationale est indispensable. 

Des compétences aguerries requises

Le Représentant résident de l’Enabel au Burundi explique que les thématiques développés dans ce projet sont cruciales dans le développement durable dans la région. Selon lui, l’écosystème du lac Tanganyika et de son bassin sont encore considérés comme relativement sains par rapport aux autres grands lacs du monde. Toutefois, il déplore que le taux de croissance de la population soit parmi les plus élevés de la planète, la pêche non durable, la dégradation des habitats résultant des pratiques agricoles non durables, la déforestation, l’érosion, la sédimentation et la pollution constituent une menace majeure pour l’intégrité de l’écosystème aquatique et terrestre du bassin du lac Tanganyika et l’utilisation durable de ses ressources. Le partenaire principal du projet c’est l’Autorité du Lac Tanganyika. Les bureaux du projet seront abrités dans l’ALT. C’est une coopération entre l’Autorité du lac Tanganyika et Enabel qui non seulement apporte son expertise technique, mais aussi l’expertise opérationnelle logistique et les études. L’expert responsable est attendu vers mi-août et le personnel d’appui sera recruté dans chaque pays concerné. Le projet sera réalisé pour une période de 4 ans.

La station d’épuration de Buterere sera réhabilitée

Jean Marie Nibirantije, Directeur Exécutif de l’Autorité du Lac Tanganyika rassure que les pays et villes concernés ont été visités pour voir si ce projet aura un impact sur le lac Tanganyika. Il affirme qu’il y aura des études qui seront faites pour voir comment diminuer la pollution du lac. La station d’épuration de Buterere sera réhabilitée. Pour réguler les déchets avant qu’ils n’arrivent dans les vis d’archimède, ajoute-t-il, il y aura la réhabilitation de pas mal de points, l’achat des pompes et d’autres matériaux pour réparer certains endroits qui ne fonctionnent pas normalement. Il est prévu l’achat des camions hydrocureurs, la mise en place des décharges publiques contrôlées pour voir comment diminuer les déchets autour du lac Tanganyika. 

Une visée à long terme

Ce projet prévoit l’amélioration du système d’information parce que, précise M.Nibirantije, on va installer un serveur qui va aider l’ALT à gérer les données dans le futur. « Nous allons appuyer les laboratoires par des équipements adéquats (centre de recherche d’Uvira). Nous allons engager des consultants internationaux qui vont nous aider à faire des études des travaux et qui vont nous permettre d’avoir des données dans le futur », informe-t-il. 

A propos de l'auteur

Bonith Bigirindavyi.

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