Commerce

Quand le petit commerce fait les frais de la pénurie du carburant

Suite à la pénurie du carburant, les commerçants déplorent qu’ils font face aux difficultés liées au transport de leurs marchandises en provenance de l’intérieur du pays ou des marchés d’approvisionnement. Le prix du transport est multiplié par deux. Ce qui met le bâton dans les roues de leur business

Le commerce des denrées alimentaires tend à être paralysé à cause du coût de transport élevé.

Dans la ville de Bujumbura comme à l’intérieur du pays, la pénurie du carburant n’est un secret pour personne. Beaucoup de stations-service sont à sec. Rares sont celles qui sont servies occasionnellement. Pour ce faire, il s’observe de longues files de véhicules dont les propriétaires espèrent être servis dans une dizaine de minutes, pourquoi pas dans plusieurs heures. Ce qui est inhabituel c’est que dans la zone où la circulation des deux roues et des tricycles  est proscrite, les motocyclistes apportent dans leurs mains les réservoirs de leurs motos pour tenter décrocher quelques litres d’essence. C’est une première à Bujumbura. La population de cette ville vit ce calvaire depuis plusieurs jours, mais une solution durable semble ne pas être envisagée pour bientôt.

« Au lieu de passer plusieurs heures d’affilée dans une station-service, il vaut mieux que le prix du carburant augmente, mais que ce produit soit disponible et accessible à tout le monde. Le temps que nous passons devant les stations-service rangés en files indiennes est énorme. Pendant ce temps, nous aurions fait d’autres choses utiles et rentables», indique un conducteur de taxi rencontré mercredi le 13 avril 2022 au niveau de la station-service Interpetrol située dans la commune Mukaza. Elle est juste à la jonction du Boulevard du Peuple Murundi et l’Avenue de l’Imprimerie. Cette pénurie du carburant affecte presque tous les secteurs de la vie du pays, surtout le transport des biens des personnes.

Le petit commerce en paie le prix

Dans les marchés Bujumbura City Market (Chez Sion) et Ngagara II dit Cotebu, les conséquences de cette pénurie ont déjà commencé à se faire sentir chez les petits commerçants. Certes les véhicules qui s’approvisionnent à l’intérieur du pays continuent à inonder ces marchés de denrées alimentaires, mais le flux a diminué considérablement et les automobilistes ont quasiment doublé le prix du transport. La raison est que pas mal de véhicules sont immobilisés suite à la pénurie du carburant. Les transporteurs mettent beaucoup de temps à la recherche de ce produit. Un conducteur d’une voiture Probox rencontré au marché « Chez Sion » a indiqué que s’il parvient à avoir du carburant, il doit sûrement hausser le prix de transport pour compenser les jours où il n’a pas travaillé. Les commerçants qui s’approvisionnent dans ce marché pour aller vendre leurs marchandises dans des quartiers lointains ou dans d’autres marchés de la ville de Bujumbura précisent que le transport des marchandises est devenu un casse-tête à cause de son prix quasi-insupportable. Cela a été aggravé par le fait que les vélos ne circulent plus dans ce périmètre suite à une décision récemment prise par le ministère en charge de la sécurité. « Dans les conditions normales, je paie un taxi-voiture entre 2000 FBu et 3000 FBu jusqu’à Kamenge. Mais actuellement, avec cette pénurie du carburant, je paie entre 6000 FBu et 10 000 FBu le même trajet », fait savoir une commerçante rencontrée au marché Bujumbura City Market en train d’acheter les pommes de terres.

La situation est la même au marché Ngagara II dit Cotebu. Les commerçants rencontrés là-bas qui s’approvisionnent à l’intérieur du pays regrettent que le prix du transport de leurs marchandises ait  doublé depuis plusieurs semaines. Ils précisent qu’ils ont des difficultés à transporter leurs produits jusqu’à Bujumbura. Par exemple, depuis la province de Cibitoke jusqu’au marché Ngagara II, un sac d’oranges est transporté pour un prix compris entre 6 000 FBu et 9 000 FBu alors que dans les conditions normales, 4000 FBu ou 5000 FBu suffisent pour le faire. Ils disent qu’ils travaillent à perte car, pour enregistrer un bénéfice, un sac de ces fruits devrait coûter pas moins de 24 000 FBu. Or, leurs clients potentiels proposent 15000 FBu au plus. Aussi longtemps que la pénurie du carburant persiste, ils ne réalisent pas de bonnes affaires.

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A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

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