Développement

 Quand le secteur de l’énergie vacille

Seulement 12% de la population a accès à l’énergie. La raison est que le pays dispose d’une faible capacité énergétique nationale estimée à plus de 90 MW pour plusieurs raisons, entre autres la faible performance de la Regideso, le manque de financements, la vétusté du réseau, etc.  Pourtant, des efforts sont en train d’être déployés par le gouvernement et ses partenaires pour booster cette capacité jusqu’ à plus de 490 MW en 2030. 

Ibrahim Uwizeye, ministre en charge de l’énergie ꓽ«le pays est aussi en train de multiplier les projets de construction des centrales hydro‐électriques nationales et régionales. Les lignes de transport et de distribution de l’énergie électrique à travers tout le pays sont aussi en train d’être installées».

« L’accès à l’énergie reste problématique au Burundi. Seulement 12% de la population à accès à cette denrée d’une importance capitale pour le développement. Parmi cette proportion, seulement 4% qui ont accès à l’énergie sont des ménages ruraux », a indiqué mardi le 3 octobre 2023 Martin Ndayizeye, directeur général de l’énergie dans un débat sur l’accès à l’énergie renouvelable au Burundi.

Selon lui, la raison est que la capacité énergétique nationale est insuffisante.  Le pays ne dispose que d’une capacité énergétique nationale de 91,5 MW dont 15 MW sont importés.  Pourtant, avec la réalisation des projets en cours, l’objectif est de totaliser une puissance de plus de 490 MW jusqu’ en 2030, précise Ndayizeye.  

Déjà, il explique qu’il pourra y avoir une capacité additionnelle de 110 MW d’ici 2025 et de 293 MW d’ici 2030.  Ce cadre du ministère en charge de l’énergie fait savoir que la vision du gouvernement est de permettre à ce que 100% de la population ait accès à l’énergie d’ici 2040.

Il tranquillise alors les investisseurs privés qui se lamentent du fait que le manque d’énergie suffisante leur cause beaucoup d’ennuis.

Le cadre réglementaire du secteur de l’énergie est en cours de révision

Il a souligné que le Burundi a l’objectif d’atteindre l’accès universel à l’électricité d’ici 2030. Et pas mal d’actions sont en train d’être menées pour gagner le pari. Le cadre réglementaire du secteur de l’énergie est en cours de révision pour attirer les investisseurs privés, explique t il. Ce nouveau cadre légal ouvre désormais les portes à l’énergie renouvelable.  

Ibrahim Uwizeye, ministre en charge de l’énergie ajoute que le pays est aussi en train de multiplier les projets de construction des centrales hydroélectriques nationales et régionales. Les lignes de transport et de distribution de l’énergie électrique à travers tout le pays sont aussi en train d’être installées.

Il renchérit que le pays est aussi en train d’attirer le secteur privé à participer dans la construction des centrales électriques, de développer l’électrification rurale en utilisant les technologies qui sont à jour et de mettre en place des projets d’efficacité énergétique.  

Des chantiers de construction des centrales hydro-électriques et des lignes électriques d’interconnexion régionale ont été lancés, poursuit-il.

Concernant le projet Rusumo falls, les travaux ont été finalisés. «Nous attendons incessamment l’énergie produite par cette centrale hydroélectrique avant la fin de cette année 2023.  L’achèvement des travaux et la mise en service de la centrale KABU 16 de 20 MW sont attendus en 2024», indique-t-il.

Vers l’interconnexion avec la centrale Renaissance de l’Ethiopie

Selon toujours lui, l’interconnexion avec la centrale Renaissance de l’Ethiopie est déjà une réalité du fait que la ligne d’écoulement de cette énergie qui va relier le Rwanda et le Burundi via les postes de Ngozi et de Zege est déjà en cours de construction. 

Le Burundi compte aussi se raccorder au réseau de la Tanzanie pour tirer profit de la centrale hydroélectrique de 2000 MW en cours de construction en Tanzanie, argue Uwizeye. Les études de la ligne qui acheminera cette énergie au Burundi doivent être finalisées pour entamer les procédures de mobilisation des fonds pour sa construction. Le ministère en charge de l’énergie est appelé à conclure le mémorandum d’entente avec la Tanzanie sans tarder.

 Afin de permettre l’évacuation de l’énergie qui sera générée par ces nouvelles unités de production, il s’avère nécessaire d’investir dans le réseau électrique de transport et de distribution de l’énergie, confie Uwizeye.  C’est le cas du projet «Weza Power » qui, une fois validé , permettra d’accroitre l’accès à l’électricité à plus de 70% de la population.

L’interconnexion avec les pays de la sous-région permettra la disponibilisation d’une énergie suffisante et moins cher.  Uwizeye demande aux partenaires et aux gestionnaires du projet Ruzizi 3 d’accélérer les procédures de mise en œuvre afin que la ligne en cours de construction puisse entrer en service très tôt.           

Quid des défis auxquels le secteur énergétique est confronté ?

Malgré ces actions, le gouvernement fait remarquer que ce secteur est émaillé de pas mal d’embûches.  Le réseau électrique est dans un état de vétusté inouïe.  Les financements restent insuffisants. Et la régie de production et de distribution de l’eau et de l’électricité «la Regideso» est fragile et est caractérisée par une faible performance opérationnelle et financière.

 La structure tarifaire de cette entreprise est inadéquate. Et d’ajouter d’importantes pertes techniques et commerciales sur le réseau principal, le manque de planification stratégique et un environnement défavorable au secteur privé.  

Que recommande la Banque Mondiale ?

Juliette Besnard, spécialiste en énergie au sein de la Banque Mondiale suggère le renforcement de la gouvernance dans le secteur de l’énergie. Et d’ajouter l’amélioration de la performance opérationnelle et financière de la Regideso. Un autre axe à améliorer est d’assurer la soutenabilité des tarifs vis-à-vis des coûts de production et de prévoir un ajustement des tarifs pour attirer le secteur privé.

Notons que le secteur de l’énergie occupe une place prépondérante dans le développement socioéconomique du pays.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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