Finance

Quand les SILCS dament le pion aux IMFs

Les gens commencent à développer d’autres sources de financement pour initier des activités génératrices de revenus. Les Saving Internal Loaning Community (SILC) gagnent plus en plus de terrain et concurrencent les Institutions de Microfinances (IMFs). Ces SILCs semblent attirer plus les femmes que les hommes    

Ce sont des communautés d’épargne interne et de crédit. Les membres des SILCs disent que c’est parce que les taux d’intérêts dans les IMFs sont élevés. Pour comprendre le niveau de convoitise des SILCS, il faut se rendre dans les restaurants bars du centre-ville de Bujumbura les vendredis soir. Parmi les groupes de gens qui sont rassemblés dans ces resto-bars, 1 sur 2 est une association d’épargne interne et de crédit. Etonnamment, la plupart des membres sont des femmes. Elles sont employées de l’Etat ou des sociétés privées. Leur but de ces femmes et de constituer un cadre de financement adapté à la situation des femmes. Le SILC est devenu le moyen le plus préféré pour financer un petit projet par rapport aux IMFS ou aux banques, qui ont des taux d’intérêts élevés. Et d’ajouter d’autres frais comme les frais de dossier, de notaire, d’épargne et d’assurance.

Il existe des microfinances qui ont initié des produits financiers spécifiques aux femmes, mais beaucoup de femmes ne sont pas au courant de cette opportunité.

La méfiance envers les IMFs s’observe

Umuco est le nom de l’un des SILC qui regroupe une vingtaine de femmes. Le deuxième vendredi de chaque mois, ces femmes se regroupent pour mettre ensemble ce qu’on a appelé « capital ». Chaque capital vaut 10 000 FBu. Lors de cette rencontre, la somme collectée doit être répartie entre celles qui veulent des crédits. Ces crédits doivent être remboursés en l’échéance de trois mois à un taux de 6%. Et, à la fin de l’année, tout le capital investi est remis et les bénéfices sont partagés équitablement.

Chez les commerçantes des pagnes et des fruits au marché communément appélé « chez Sion », cette pratique est courante. Elles expliquent que les microfinances ne sont pas leur premier recours pour épargner et contracter des crédits. « D’abord, je dois me rendre dans les microfinances pour compléter des dossiers. Ce qui me prend du temps. Alors que chaque jour, nous nous rencontrons à l’endroit habituel soit pour épargner ou contracter un crédit », explique Aziza, vendeuse de fruits. 

Elles ignorent les opportunités qu’offrent les IMFs

Alors que les adhérents à ces SILCS expliquent que ces SILCS dont ils bénéficient sont moins chers, Marie Louise Kamikazi, secrétaire exécutif du Réseau des Institutions des microfinances (RIM) fait savoir que ce n’est plus le cas. Par contre, ils sont très coûteux.  Le taux d’intérêt varie d’un SILC à l’autre. Tantôt il est fixé à 1%, à 2%, à 3% par mois, etc. C’est-à-dire qu’il est de 12%, 24%, 36% par an, etc. De plus, la durée de remboursement est courte. Elle est souvent fixée à 3 ou 6 mois. Cette courte durée constitue une entorse au remboursement. L’argent à rembourser peut ne pas être disponible le jour où on doit s’acquitter de la dette, car il y a eu un problème au niveau de la gestion de la trésorerie ou parce que l’activité n’a pas bien marché. 

Mais Yvonne, membre d’Umuco explique qu’outres le taux élèvés , les IMFs exigent des conditions difficiles surtout pour les femmes. «En tant que commerçante, j’ai toujours besoin d’argent. Aucune microfinance, ne peut m’accorder un prêt à chaque fois que j’en veux», explique-t-elle. 

Toutefois, il existe des microfinances qui ont initié des produits financiers spécifiques aux femmes, beaucoup de femmes ne sont pas au courant de cette opportunité. Elles expliquent que les produits financiers qui leur sont destinés ne sont pas vulgarisés comme il se doit

Au marché communément appelé chez Sion, il existe des SILCS dans lesquels on épargne et on contracte des crédits journalièrement. Un atout pour ces femmes commerçantes dont les capitaux ne sont pas exorbitants. Les IMFs semblent oublier un terrain potentiel, mais qui est faiblement exploité.  

A propos de l'auteur

Dona Fabiola Ruzagiriza.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Un environnement des affaires peu attractif

Un environnement des affaires peu attractif

A l’instar des autres pays, le Burundi se lance dans le redressement de son économie pour améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités sociales. Ainsi, « le pays s’est engagé sur la voie de la transformation économique de manière à augmenter et diversifier la production sans entraver l’équilibre écologique », a déclaré le président de la République Evariste Ndayishimiye lors du sommet des chefs des Etats tenu à Nairobi le mois précédents. La campagne de lutte contre la pauvreté pour aspirer à la prospérité partagée et un développement durable se heurte à des défis de taille. Même si le gouvernement s’est donné un pari de l’émergence endéans 16 ans, à travers sa nouvelle « Vision d’un Burundi Emergent en 2040 et Développé en 2060 », l’économie nationale est plus que jamais exposée aux chocs extérieures.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 607

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Un environnement des affaires peu attractif

Un environnement des affaires peu attractif

A l’instar des autres pays, le Burundi se lance dans le redressement de son économie pour améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités sociales. Ainsi, « le pays s’est engagé sur la voie de la transformation économique de manière à augmenter et diversifier la production sans entraver l’équilibre écologique », a déclaré le président de la République Evariste Ndayishimiye lors du sommet des chefs des Etats tenu à Nairobi le mois précédents. La campagne de lutte contre la pauvreté pour aspirer à la prospérité partagée et un développement durable se heurte à des défis de taille. Même si le gouvernement s’est donné un pari de l’émergence endéans 16 ans, à travers sa nouvelle « Vision d’un Burundi Emergent en 2040 et Développé en 2060 », l’économie nationale est plus que jamais exposée aux chocs extérieures.
  • Journal n° 607

  • Dossiers Pédagogiques