Editorial

Remettre les pendules en marche

Le ministre en charge des infrastructures a tapé du poing sur la table en début de cette année dans les descentes qu’il a effectuées en mairie de Bujumbura, capitale économique du Burundi. Habitée par plus d’un million de personnes, cette entité attire de nombreuses personnes.

Mélance Maniragaba, rédacteur en chef adjoint.

Certains d’entre eux, même ceux qui n’ont pas de boulot font remarquer qu’ils doivent attendre le « Messie » en ville. D’autres évoquent que quitter ce milieu c’est trahir le lac Tanganyika dont les trésors ne se retrouvent nulle part ailleurs dans le monde. Riche en eau douce, plus de 300 espèces aquatiques y vivent et la population n’est pas prête à se détacher d’une des espèces peuplant ce lac, à savoir : le « Mukeke », mais pourquoi pas le Ndangala frais avec son odeur alléchant lorsqu’il est grillé ainsi que ses plages touristiques.

Les amateurs de la sainte mousse ne rêvent pas à se détacher du siège des Brasseries et Limonaderies du Burundi. Il leur arrive même lorsqu’ils sont à l’intérieur du pays de commander une bière fabriquée à Bujumbura, exaltante pour de bon goût.

Beaucoup de produits font objet de séduction dans la municipalité de Bujumbura. Presque toutes les activités économiques s’y exercent. La difficulté de migrer vers ce lieu est d’être en besoin constant d’où se loger.

Ceux qui y habitent n’hésitent pas à contracter des crédits sur le long terme pour s’acheter une parcelle, surtout que les espaces viabilisées se comptent sur les bouts de doigts ou y accéder n’est pas à la portée de tout le monde. Que cela soit dans une rizière, la condition sine qua none est de trouver au moins là où construire une chambrette. 

Dans de telles situations, les concernés ne contactent pas les services habilités pour demander l’autorisation de bâtir, encore moins ils n’approchent pas le laboratoire du bâtiment dont les services sont chers. Ce qui occasionne des constructions anarchiques avec tous les dégâts que cela peut entrainer.

Ces constructions pêle-mêle poussent comme des champignons au vu et au su de tout le monde. L’administration à la base détourne le regard peut-être parce qu’elle est impliquée jusqu’à un certain degré dans la vente des parcelles ou parce qu’elle a peur de la position du requérant.

Coûte que coûte, la ville de Bujumbura doit se conforme aux standards des autres agglomérations surtout que notre pays est membre de beaucoup d’organisations régionales et internationales. Voilà que le ministre en charge des infrastructures a tout compris. Il veut remettre les pendules en marche. Plus de viabilisation des parcelles, mais plutôt construire des appartements à loyers modérés. Ceci pour promouvoir les logements sociaux, une politique qui date des années 70 et dont la mise en œuvre est attendue avec impatience aujourd’hui. Nous lui souhaitons plein succès, mais y parviendra-t-il ?

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Mélance Maniragaba.

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  • Journal n° 607

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