Le conseil des ministres qui s’est tenu mercredi le 20 avril 2022 a adopté le projet de facilitation du commerce d’intégration dans la région des Grands Lacs. Ce projet coordonné au niveau du COMESA est financé par la Banque Mondiale. Il concerne le Burundi et la RDC. Le montant total pour le Burundi est de 90 millions USD pour construire le port de Rumonge et le marché transfrontalier de Gatumba en commune Mutimbuzi
L’Etude d’impact environnemental et social du projet de construction du port de Rumonge montre ce que gagnera le Burundi sur le plan économique. Le projet de développement dudit port comprend des investissements à la fois en infrastructures portuaires, mais également en équipements de manutention, en particulier des grues mobiles portuaires. Le port de Rumonge est d’utilité régionale. Il draine beaucoup de marchandises qui y arrivent à bord de gros bateaux en provenance de la Tanzanie, de la République Démocratique du Congo (RDC) et de la Zambie. Au niveau national, les commerçants qui utilisent le port de Rumonge proviennent des différentes communes et provinces du Burundi. Or, toutes les provinces et les communes du pays seront touchées par les retombées socio-économiques qui seront générées par la construction du port de Rumonge.
Suite à l’intensification et au développement des échanges commerciaux, le Burundi en général, la ville de Rumonge et les commerçants en particulier en tireront des profits non négligeables. Il s’agit de l’augmentation des recettes de l’Etat qui seront prélevées sur les marchandises dédouanées et l’amélioration des services portuaires. A ne pas oublier que les revenus et les conditions de vie des commerçants et des ménages seront améliorés.
Une fois construit, le port de Rumonge permettra également d’améliorer considérablement la productivité des activités de manutention (de 250 à 1000 tonnes par jour) et le temps d’escale des navires au port de Rumonge diminuera. Donc l’augmentation du trafic au port de Rumonge créera de la richesse économique dans la province de Rumonge et dans tout le pays à travers la valeur ajoutée qui sera générée par chacune des activités exercées sur place.
Le port de Rumonge sera doté d’infrastructures et d’équipements de manutention appropriés lui permettant de capter un important flux de marchandises par voie lacustre et de concurrencer le transport routier.
Coût de transport réduit
Le nouveau port de Rumonge sera doté d’infrastructures et d’équipements de manutention appropriés (grue mobile et chariots élévateurs) lui permettant de manutentionner un important flux de marchandises par voie lacustre. Pour ce faire, il concurrencera fortement le transport routier qui sera délaissé à la faveur du transport lacustre.
Avec la construction du port de Rumonge, le secteur du tourisme sera amélioré. Le quai pour passagers qui sera mise en place sur ce port est susceptible d’influencer l’augmentation des activités touristiques dans la région, notamment en provenance de la Tanzanie, de la RDC et de la Zambie. Les touristes pourront se déplacer facilement entre les ports de Rumonge, Bujumbura, Kigoma, Kalemie et Mpulungu.
Quid du marché transfrontalier de Gatumba ?
Compte tenu de l’Etude d’impact environnemental et social du projet de construction du marché transfrontalier de Gatumba, des retombées économiques sont envisagées. Le projet consiste en la construction d’un marché adapté aux besoins de la collectivité locale et permettant de développer le trafic commercial sur la frontière burundo-congolaise et ce dans un cadre général de développement économique de toute la sous-région. Il s’inscrit dans l’initiative plus globale de la Banque Mondiale pour la région des Grands Lacs. Cette initiative bénéficie du soutien de cette institution financière engagée à soutenir les gouvernements de la région dans leur lutte contre la pauvreté et leur promotion d’une prospérité partagée en ciblant certains groupes les plus vulnérables des régions frontalières du Burundi, de la RDC, du Rwanda, de l’Ouganda, de la Tanzanie et de la Zambie.
La construction du marché transfrontalier de Gatumba facilitera la vente et l’achat de marchandises dans les zones proches de la frontière, une économie de temps et une plus grande sécurité pour les petits commerçants et servira également de plateforme logistique permettant la consolidation, le stockage et le transport des marchandises. Elle permettra aux petits producteurs de réduire les pertes post récolte et de s’impliquer davantage dans le commerce transfrontalier sans avoir à parcourir de longues distances jusque dans les pays voisins.
A court terme, c’est un projet qui soutient la paix et la stabilité dans la région d’autant plus qu’il améliore les moyens de subsistance dans les zones frontalières à travers les programmes de promotion du commerce transfrontalier et le renforcement de l’interdépendance économique. A moyen et long terme, la facilitation du commerce est un mécanisme clé de lutte contre la pauvreté par la réduction des coûts incombant aux commerçants, l’augmentation de la disponibilité alimentaire et des intrants agricoles ainsi que du nombre d’emplois. Cette facilitation permet de relier les producteurs aux marchés. Ce qui conduit à une amélioration des revenus des agriculteurs et une réduction des prix pour les consommateurs.
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