Zone Gihosha: alerte ravins!

Les quartiers Winterekwa, Gihosha, Gikungu-Rural et Nyabagere de la zone Gihosha, commune Ntahangwa en mairie de Bujumbura sont menacés pas des ravins qui ne cessent d’augmenter de volume. L’Office Burundais de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction (OBUHA) appelle aux actions d’urgence dont la délocalisation des ménages menacés et la collecte des fonds pour soutenir ces actions

Léonidas Nibizi, commissaire général de l’OBUHA : « Pour limiter les dégâts, il faut lancer des alertes précoces ».

« Le quartier Uwinterekwa est à cheval entre deux ruisseaux, à savoir : le ruisseau Cari et le ruisseau Nyamanogo. Ce dernier a causé des dégâts jusqu’à raser les habitations. Celles-ci ont pour le moment cédé la place à un buisson », déplore Diane Iradukunda, chef de la cellule 12 du quartier Uwinterekwa de la zone Gihosha, commune Ntahangwa.

Elle annonce également que l’effondrement des berges du ruisseau Cari menace la seule route qui dessert le quartier Uwinterekwa.

Emile Bukuru habitant le même quartier déplore que l’effondrement des belges du ruisseau Cari a détruit depuis février dernier une vingtaine de maisons dont son stand qui lui servait dans la commercialisation de la viande.

Des pertes colossales

« Nous venons de constater des pertes colossales en termes d’infrastructures publiques et communautaires ,entre autres les routeset les habitations suite aux glissements de terrain et aux instabilités à grande échelle. Ceux-ci se sont développés à partir des ruisseaux Nyamanogo, Cari, Nyakabugu et Nyenzari. Ces ruisseaux traversent les quartiers Uwinterekwa, Gihosha, Gikungu-Rural et Nyabagere », déclare Léonidas Nibizi, commissaire général de l’OBUHA. C’était ce lundi 4 mars 2024 lors d’une descente conjointe avec les administratifs à la base dans les parages de ces ruisseaux.

Pour lui, à cause de l’effondrement des berges du ruisseau de Nyenzari, plus de 100 ménages ont déménagé de force.

Et de continuer : « Pire encore, l’éboulement des berges du ruisseau Cari risque de détruire complètement la route qui  dessert dans le quartier  Uwinterekwa où est construit le dispensaire Sainte Anne. Or, il n’existe pas de solutions alternatives », tout en signalant que le grand souci est le manque d’accès.

Les causes hydriques, les changements climatiques et le manque d’aménagement conséquent, les habitations érigées à niveau des berges des ruisseaux, le non respect de normes de construction, des distances tampons imposées par la loi qui ne sont pas respectées sont à la base de cette situation, selon toujours M.Nibizi.

La délocalisation des ménages d’abord

Le commissaire général de l’OBUHA informe que l’urgence est que les ménages sous menaces soient délocalisés.

« En collaboration avec la plateforme nationale de prévention des risques et gestion des catastrophes, l’office va mobiliser les partenaires afin de collecter les fonds nécessaires pour appuyer les actions d’urgence de délocalisation des familles menacées », explique M.Nibizi.

A cause de l’effondrement des belges du ruisseau de Nyenzari, plus de 100 ménages ont déménagé de force.

Il rappelle également la nécessité de construire correctement les canalisations. Leur destruction occasionne une déstabilisation à grande échelle du paysage qui finit par se transformer en ravin, fait-il remarquer.

M.Nibizi avise également qu’il faut lancer des alertes précoces pour prendre des initiatives à temps et limiter les dégâts pour ne pas se retrouver dans des phases de glissement incontrôlables.

Dans le contexte de la vision pays émergent en 2040 et pays développé en 2060, le commissaire général de l’OBUHA insiste sur la restructuration de l’urbanisation et de l’infrastructure publique.

D’après lui, la population doit être sensibilisée sur le respect les normes d’urbanisation, sur la construction des canalisations, sur le développement de la voirie et le respect la distance tampon.