Gouvernance

ABUTIP : Vers la clôture de ses activités

L’ABUTIP est sommée de clôturer  définitivement ses activités. En attendant, on va l’encadrer jusqu’ à ce qu’elle achève son dernier projet le 30 septembre 2022.  Les raisons évoquées par le conseil des ministres est que cette agence est irrégulière.  De plus, elle a huit contentieux  sur lesquels la justice s’est déjà prononcée et a été condamnée à payer un montant de 2 647 506 296 FBu   

Lors du conseil des ministres tenu le 15 juin 2022, le ministre de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique  a informé  que l’ABUTIP a huit contentieux  sur lesquels la justice s’est déjà prononcée et qu’elle a été condamnée à payer un montant de 2 647 506 296 FBu. Après les échanges, le conseil des ministres a formulé certaines observations.  A titre illustratif, on a fait remarquer qu’au regard des lois en vigueur dans le pays, l’ABUTIP existe de façon irrégulière. De plus, il est ressorti qu’il est nécessaire d’encadrer l’ABUTIP pour qu’elle clôture ses activités.  Son encadrement  sera fait par le ministre de l’Intérieur appuyé par les ministres des Finances, des Infrastructures et de la Justice. La Primature assurera la coordination.  L’encadrement de l’ABUTIP prendra fin avec la clôture du dernier projet en cours d’exécution qui sera bouclé le 30 septembre 2022. Et d’ajouter que tous les dossiers litigieux doivent être rassemblés pour procéder aux enquêtes nécessaires et établir les responsabilités. 

En plus de ces litiges, les habitants de certains quartiers se lamentent de la qualité de certains travaux réalisés par l’ABUTIP.  Ce sont entre autres ceux du quartier Carama II où est érigé le bassin d’écrêtement.  Les riverains de ce bassin craignent qu’un jour il puisse s’effondrer. 

Certains travaux travaux de l’ABUTIP jugés lacunaires.

Les habitants des quartiers Buhinyuza, kinyankonge, Mubone et Mugaruro lancent un cri d’alarme

De plus, les habitants des quartiers Buhinyuza, kinyankonge, Mubone et Mugaruro situés en aval de la rivière Gasenyi lancent un cri d’alarme. Ils sont toujours victimes des inondations chaque fois qu’il pleut. Ils font savoir que l’origine de ce calvaire est que la rivière Gasenyi n’est pas aussi canalisée en aval. Les eaux mêlées aux alluvions de toute nature viennent avec une grande force et envahissent ces quartiers. Les rizières situées à cet endroit ne sont pas épargnées. Elles sont souvent envahies par les eaux de cette rivière.  Les habitants laissent entendre que les pertes sont énormes, car ils vivent de l’agriculture.

Ils  font savoir que l’ABUTIP qui a canalisé la rivière Gasenyi est à l’origine de ce calvaire.  Selon ces derniers, on a fait cette canalisation sans une étude approfondie.

L’ABUTIP balaie ces accusations d’un revers de la main

L’ABUTIP balaie ces accusations d’un revers de la main. Selon cette agence, l’absence des travaux en amont de la RN1 est la principale cause de tous ces dégâts. Les inondations auxquelles les quartiers de Gahahe, Carama et Gatunguru sont exposés sont causées par les alluvions provenant de l’amont de la RN1. La rivière Gasenyi est remplie par des dépôts de toute nature. On n’a pas prévu une équipe de gens pour faire le curage de cette rivière et,  par conséquent, son lit est débordé et les eaux se cherchent un autre chemin. Sinon, Cette agence fait savoir que le travail qu’on lui a confié a été bien fait. Selon l’ABUTIP, la solution adéquate de tous ces maux est d’aménager la partie de la rivière Gasenyi située en amont de la RN1

 Notons qu’en 2000, le gouvernement du Burundi a obtenu un crédit de l’IDA pour financer un Projet de Travaux Publics et de Création d’Emplois « PTPCE » dont la mise en œuvre a été assurée par un Maître d’Ouvrage Délégué qui est l’Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public, « ABUTIP » en sigle. Depuis 2003, l’ABUTIP était connu comme une Association Sans But Lucratif régie par le décret-loi n° 1/11 du 18 avril 1992 portant cadre organique des Associations sans But Lucratif. Actuellement, l’ABUTIP exécute les projets/programmes d’intérêt public (infrastructures et équipements) sur financements extérieurs, mais ne se trouve sur l’organigramme d’aucun ministère. A travers cette note, le ministère des Infrastructures, de l’Equipement et des Logements Sociaux propose que  L’ABUTIP modifie ses statuts pour rayer les personnes morales de droit privé au niveau de ses membres. On suggère aussi que L’ABUTIP soit placée sous la tutelle du ministère des Infrastructures, de l’Equipement et des Logements Sociaux pour jouer le rôle de maître d’œuvre pour certains travaux de construction d’infrastructures sur financements extérieurs pour le compte de l’Etat.

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A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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