Editorial

Circuit coupé

cours

Mélance Maniragaba, rédacteur en chef

Les cours de renforcement ont été suspendus temporairement. Ceux-ci étaient la résultante d’un consensus entre les parents et les éducateurs et tout apprenant était contraint à y participer. En mettant en place cette mesure, le ministère ayant l’éducation dans ses attributions estimait que ces cours qui normalement sont des activités pédagogiques complémentaires fondées sur les besoins des apprenants sont dispensés à des coûts exorbitants. Ce qui met à nu les mobiles pécuniaires qui sous-tendent cette activité.

 

Pour éradiquer à jamais cette pratique, un numéro vert (22 22 50 36) a été mis en place pour dénoncer ceux qui passent outre. Circuit coupé, conclut-on ? Il y a encore à réguler. Sans tout énumérer, il n’y a pas de mesure qui a été prise à l’encontre des cours du soir. Frères jumeaux des cours de renforcement, les cours du soir résultent d’un consensus entre parents et enseignants. Y participer émane de la volonté des parents. Lesdits cours sont souvent dispensés par des enseignants dont la majorité travaille à l’intérieur du pays et rentrent à Bujumbura. Un grand nombre d’entre eux preste même dans les établissements privés.

 

Ces deux pratiquent sont donc visibles surtout au centre-ville de Bujumbura, un centre où la vie est chère pour les salariés. D’aucuns jugeaient ces deux pratiques comme un moyen pour les enseignants de compléter leurs salaires. Ils se demandaient pourquoi alors ne pas suspendre ces pratiques au moment où aujourd’hui le gel des annales leur profite. N’eut été cela, un doute sur la qualité de la matière dispensée aurait vu le jour. Les gens s’en prennent aux enseignants qui travaillent toute la semaine en dispensant ces cours dans les heures de travail et après les heures de travail. Certainement qu’ils n’ont pas le temps de préparer les leçons. En plus, pour ceux qui travaillent à l’intérieur du pays, après arrangement avec leurs directeurs ou leurs préfets des études, les jours de présence au boulot sont parfois comptés sur les doigts de la main.

Les cours de renforcement ne sont pas mauvais en soi. Peut-être la façon dont ils sont dispensés nécessite un certain perfectionnement. Également les cours du soir et d’autres magouilles qui continuent à être constatés dans le système éducatif nécessitent toujours un suivi.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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éditorial

Vers la redynamisation de la filière café ?

Vers la redynamisation de la filière café ?

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  • Journal n° 606

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