Agriculture

Le pommier peut pousser au Burundi

Qui aurait cru qu’un jour le pommier pousserait dans le pays des mille collines et une colline ? Et, pourtant, cette hypothèse n’est plus une utopie. Elle est aujourd’hui devenue une réalité

Vendues entre 1500 FBu et 2000 FBu la pièce, les pommes sont plus présentes à Bujumbura, surtout sur l’avenue du Marché. Et, de plus, elles ne sont plus pour le moment des fruits importés comme un grand nombre de Burundais le pensent, mais elles sont cultivées au Burundi.  Pour avoir plus de précision sur la culture des pommiers, il suffit de se rendre dans les régions naturelles de Bweru et Buyenzi, on aura à contempler les pommiers à fruits de diverses couleurs.

Jésus- Marie Joseph Ntinanirwa, pomiculteur de Muyinga indique que les pommes ont été cultivées pour la première fois au Burundi en 2014. Il a commencé par planter 45 pommiers. Malheureusement, tous ces pommiers n’ont pas pu pousser pour donner des fruits, seulement 43 d’entre eux sont arrivés à maturité.

Il fait savoir que les pommiers portent des fruits deux ans après leur plantation. Cependant, dans une année et quatre mois, un parmi les 45 pommiers a fait la floraison. Il a porté de grosses pommes, preuve rassurante qu’elles peuvent être cultivées au Burundi.  Jésus- Marie Joseph Ntinanirwa signale que ça fait 6 ans qu’il cultive les pommes.

Les pommes peuvent être produites dans presque toutes les provinces du Burundi.

Il indique également que des recherches sont menées pour voir comment on peut faire le paillage des pommiers afin qu’elles portent plus de pommes.

Il ajoute qu’il continue ses recherches pour voir comment on peut faire la multiplication des pommiers. Dans son verger, il y a plus de 1500 pommiers de pommes. Il espère que la production des pommes va croître de jour en jour.

Plantation et multiplication des pommiers

La plantation du pommier a lieu en janvier. Pour une bonne fructification, le pommier doit être multiplié par greffe. Le porte-greffe est, quant à lui, obtenu par marcottage, par bouturage ou encore par semis de pépins. La plupart des sols peuvent convenir à la culture du pommier avec une préférence pour les sols profonds, indique Ntinanirwa. Les fleurs, blanches ou roses, groupées en bouquets très serrés, apparaissent vers le mois d’avril. Le pommier étant autostérile, la pollinisation ne peut se faire que grâce à un autre pommier planté à proximité. Les pommes arrivent à maturité entre juillet et octobre, selon les variétés.

Et si vous souhaitez conserver les pommes récoltées pendant plusieurs mois, choisissez une variété tardive donnant des pommes à peau épaisse étant donné que celles qui mûrissent en juillet sont trop fragiles pour être conservées correctement.   Jésus-Marie Joseph Ntinanirwa indique que les pommes n’ont pas la même couleur la même forme.  Pour les différencier, il faut les croquer. Certains sont trop sucrés et d’autres moins sucrés. En plus, il y a des variétés très riches en eau et celles qui ne le sont pas. Les pommes sont de plusieurs variétés, mais au Burundi il y a à peu près huit variétés. Les pommes produites au Burundi sont plus délicieuses que celles qui sont importées. Cela résulte du beau climat dont jouit le Burundi. Il précise qu’il y a d’autres pommes plus aimées dans le monde, celles qui ont la couleur verte et qui sont beaucoup utilisées dans la fabrication des jus. Il rassure que les pommes peuvent être cultivées dans plusieurs provinces du Burundi, à savoir : Muyiga, Gitega.   La liste n’est pas exhaustive.

Il indique que le Burundi a des potentialités d’avoir une longue saison des pluies que l’Europe. Il précise qu’au Burundi les pommes peuvent être produites dans n’importe quelle saison par rapport à l’Europe où elles sont beaucoup produites du fait de l’hiver.

Les pommes restent toujours des produits importés

Même si les pommiers sont cultivés au Burundi, la production reste encore insuffisante pour approvisionner tous les marchés. Ce qui implique que les acheteurs et les vendeurs doivent faire recours aux pommes importées de l’Afrique du Sud.

C’est au marché dit chez Sion que sont déposés ces fruits exotiques. Bon nombre de commerçants et les alimentations qui vendent les pommes en provenance de l’Afrique du Sud s’en approvisionnent au marché dit chez Sion. Philbert Minani qui vend les pommes à l’avenue du Marché, indique que ces fruits sont beaucoup appréciés et achetés par les habitants de la ville de Bujumbura.

Il indique que la durée de vie des pommes mûres est longue. Pour ceux qui ont des frigos, les pommes peuvent être conservées pendant plus d’un mois dans les frigos.   Mais pour ceux qui ne disposent pas de frigos, la longévité des pommes ne peut pas dépasser deux semaines.

Minani précise également que les pommes sont importées par cartons de 135 pièces qui sont achetés à 155000 FBu. Ils sont rangés dans des plaquettes à l’intérieur d’un carton. Il souligne qu’il y a des véhicules spécialisés dans le transport des pommes depuis l’Afrique du Sud jusqu’à Bujumbura au marché dit chez Sion.

A propos de l'auteur

Ferdinand Mbonihankuye.

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2 commentaires
  • Sajad dit :

    Bonjour,
    Bel article, comme bien d’autres par ailleurs. J’aimerais juste vous signaler que les pommiers ont été cultivés au Burundi bien avant 2014 contrairement à ce que vous indiquez dans l’article. Je les ai vus pour la première fois en 1999 à Gitongo (Gitega). Les pommiers étaient âgés d’une dizaine d’années. Ils portaient des fruits.
    En 2011, je suis allé à Bukeye (Muramvya, chez les sœurs, dans l’enceinte de l’ancienne école normale des filles). J’y ai trouvé des pommiers qui donnent de bons fruits. La sœur directrice m’a dit qu’ils ont été plantés dans les années 1970.
    L’année que vous avez mentionnée correspond au début de l’activité de cet exploitant qui vous a accordé l’entretien.
    Meilleures salutations.

  • Bukuru dit :

    Je pourrais moi aussi commencer à cultiver cette fameuse culture de pommes

Les commentaires sont fermés.

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