Spéciale femme

Mairie de Bujumbura : Les cas de divorce deviennent de plus en plus inquiétants

Les  cas de divorce défraient la chronique en mairie de Bujumbura. Au cours des années 2020 et 2021, on a enregistré plus de 570  cas.  La zone Kanyosha porte le flambeau avec 118 cas,  la zone Kamenge vient en deuxième position avec 71 cas et la zone Ngagara occupe la troisième avec 67 cas.  Les psychologues indiquent que cela montre que la société est menacée. Et de revenir sur les causes et les conséquences  de cette situation    

Selon Agnès Bangiricenge, porte- parole du ministère de la Justice, les cas de divorce sont estimés à plus de 570 dans les communes Ntahangwa,  Mukaza et Muha au cours des années 2020 et 2021.

La psychologue Micheline Niyonkuru habitant la commune Ntahangwa fait savoir que les cas de divorce sont légion.  Selon elle, cette situation est alarmante. Et de préciser que cela est un signe éloquent que la société est menacée.  Alexis Ndayizigiye, psychologue et représentant de la Clinique de l’Education et de la Psychothérapie fait savoir qu’il y a d’autres cas de divorce qui ne sont pas connus au niveau des tribunaux. Le mari a sa propre chambre et la femme autant. Ils ne partagent rien. C’est chacun pour soi et Dieu pour tous. Ils se regardent en chiens de faïence et ne cessent de se quereller.

Agnès Bangiricenge, porte-parole du ministère de la Justice : « Les cas de divorce sont estimés à plus de 570 dans les communes Ntahangwa , Muha et Mukaza au cours des années 2020 et 2021».

L’origine de ce calvaire

Selon lui, ceux qui fondent leurs foyers n’ont pas les mêmes comportements. Une fois qu’ils ont fondé leurs foyers, ils doivent développer le dialogue, la tolérance et le pardon, car chacun a ses forces et ses faiblesses. Personne n’est parfait. Si les deux époux ne parviennent pas à s’asseoir ensemble pour pouvoir maîtriser leurs émotions,  Ndayizigiye fait savoir que cela tourne au vinaigre et le torchon brûle. Dans la municipalité de Bujumbura, il indique qu’il y a des familles qui frôlent l’irréparable. La plupart d’entre elles vivent dans l’opulence. Personne n’accepte de céder. Chacun croit avoir raison et campe sur sa position. Néanmoins, personne ne vient les aider pour les sortir de cette impasse. Le torchon brûle la nuit pour s’éteindre le matin. Si la situation persiste, ils finissent par demander le divorce. Par contre, dans le monde rural, leurs familles se mobilisent pour prodiguer des conseils à leurs enfants.

Les cas de divorce par zone de la municipalité de Bujumbura au cours des années 2020 et 2021

Zones

Cas de divorce

Cibitoke

47

Gihosha

43

Buterere

9

Kinama

54

Kamenge

71

Ngagara

67

Bwiza

29

Nyakabiga

11

Buyenzi

19

Rohero

32

Kinindo

21

Musaga

26

Kanyosha

118

Total

576

Selon Ndayizigiye, les principales causes du divorce sont entre autres l’adultère, l’infidélité, la dilapidation du trésor familial et la condamnation de l’un des époux.  «Un bon nombre de jeunes femmes ne savent pas comment préparer le repas.  Elles disent que c’est une affaire des domestiques. Si le groom n’est pas disponible, ce couple est obligé d’acheter le repas au restaurant ou de manger au cabaret», poursuit- il.  Et d’ajouter la propreté au sein de la famille. Selon Ndayizigiye, pas mal de maris ne supportent pas ce genre de femmes. Selon lui, les parents devraient former leurs enfants sur les travaux ménagers dès leur bas âge. De surcroît, Ndayizigiye laisse entendre que certaines femmes gèrent mal leur émancipation.  Elles croient qu’il s’agit de rentrer quand on veut et faire n’importe quoi. Non, précise-t-il, l’émancipation est venue, parce que la fille était vouée à rester à la maison pour s’occuper des travaux ménagers. Elle n’avait pas accès à l’éducation au même titre que le garçon. Ce qui s’est répercuté sur son intégration dans les instances de prise de décisions. L’émancipation de la femme est venue pour inverser la tendance.

Quid des conséquences ?

Les conséquences du divorce sont fâcheuses, confie Ndayizigiye. Les enfants errent partout comme des animaux qui n’ont pas d’étables. Ils ne savent pas à quel saint se vouer. Ils leur manque un modèle pour leur bonne éducation. De plus, le couple séparé n’est pas épargné de cette déconvenue. Il vit un moment de détresse. Tous les deux perdent leur dignité et leur respectabilité. Ils sont tous exposés aux tentations de ceux qui veulent leur faire faire des rapports sexuels. En effet, ils peuvent mettre au monde des enfants naturels. Et d’ajouter que leurs familles se regardent en chiens de faïence.

Ndayizigiye invite les couples à mettre en avant le dialogue. Celui-ci devrait primer sur tout pour régler les conflits au sein des couples.  Il est un bon remède pour tous les maux.

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A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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3 commentaires
  • Leila dit :

    « Un bon nombre de jeunes femmes ne savent pas comment préparer le repas »!!sérieusement? Quel est le role de la femme dans le foyer??si aujourd’hui l’hoe et la femme travaillent pour apporter un bon standard à leurs enfants, pourquoi le travail domestique reviendrait à la femme seulement??
    Et vous parlez aussi du bon nombre de femmes qui ne savent pas cuisiner!!! Quel % ? Quel sondage? Et l’émancipation de la femme qui est venue inverser la tendance.! Et vous voulez vmt que nous retournions dans le temps où les femmes n’étudiaient ni ne travaillaient??
    Je suis vmt désolée mais cet article est SEXISTE. Vous devriez chercher des causes profondes et des solutions raisonables

  • Régine Cirondeye dit :

    Bel article qui parle de plusieurs causes de divorce et où un homme psychologue interviewé n’appelle pas le crime parfait des hommes qui fait fuir à toutes jambes les femmes par son nom: La violence (physique, psychologique, sexuelle, économique, etc.): Amakofe, amahiri, ibitutsi, agasuzuguro (coucher avec les belles soeurs, les amies et les domestiques). Qui ne sait pas que peu de femmes au Burundi demandent un divorce pour adultère? Mm la loi ne lui donne pas ce luxe car cette loi est claire, c’est un crime si ça se passe dans son lit conjugal ou équivalent.

    Il faut analyser ce sujet comme il faut avec froideur: Les femmes d’aujourd’hui n’avalent et n’avalerons plus les couleuvres de leurs mères, surtout en milieu urbain. Même en milieu rural. C’est la même chose. Les femmes ne font plus la cuisine comme avant certes, mais elles passent une journée entière au marché, ou à circuler en ville avec sur la tête un panier de ceci ou cela à vendre, un enfant au dos et une grossesse et font des jobs à l’extérieur du ménage.

    Préparez vos garçons dès le jeune âge à respecter les femmes, par un bon exemple (un bon père et bon mari); Apprenez-leur à faire la cuisine aussi, à s’occuper des enfants. Eduquez les jeunes à boire moins (kw’irigara ntaciza bijana mu rugo), à gèrer le patrimoine, à fréquenter moins les femmes.

    Lois burundaises, punissez comme il faut les batteurs et violeurs de femmes.

    Media, arrêtez de mentir aux garçons. Les vrais causes de divorce ne sont pas dans cette article. Arrêtez d’écrire des articles qui caressent dans le sens du poils les hommes.
    La vérité est que les femmes ne sont plus et ne seront plus comme avant. Rien à faire la-dessus: nous sommes en 2022.

    Je suis prête à vous parler pour vous apporter un son de cloche supplémentaire.
    Merci.

  • liena dit :

    j’ai vu ma mere travailler du matin au soir du lundi au vendredi et pourtant bashitse muhira mon pere ne l’aidait en rien mu bikorwa vyo mu nzu, we yaca aruhuka, mama agatangura akazi kiwe ka kabiri(bose bari bafise ubuzi bwo mu bureau). #thisburundianlife

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